À Paris, le CAC 40 a gagné 77,98 points, soit 1,53%, sa plus forte hausse sur une séance depuis le 5 avril, pour clôturer à 5.173,05 points.

A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,43% et à Francfort, le Dax a progressé de 1,40%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 1,46%, le FTSEurofirst 300 1,41% et le Stoxx 600, qui avait touché lundi son plus bas niveau depuis décembre 2016, a gagné 1,58%, là encore la plus forte hausse depuis début avril.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en nette progression, le Dow Jones s'adjugeant 1,34% et le Standard & Poor's 500 1,37% tandis que le Nasdaq Composite avançait de 1,9%.

Les bons résultats des banques Goldman Sachs et Morgan Stanley et de l'assureur santé UnitedHealth, comme les prévisions solides pour 2019 de l'éditeur de logiciels Adobe Systems, montrent que la croissance soutenue des profits des sociétés cotées américaines est encore loin d'être remise en cause par les divers foyers de tension actuels, qu'il s'agisse des tensions commerciales, du Brexit, de la politique budgétaire italienne ou du coup de froid dans les relations entre l'Arabie saoudite et l'Occident.

La Bourse de Londres, qui a passé une partie de la séance dans le rouge, a emboîté le pas aux autres grands marchés à la mi-journée avec l'accélération des contrats à terme sur indices américains.

Selon le consensus Refinitiv I/B/E/S, les profits devraient avoir progressé de 14% par rapport au troisième trimestre 2017 pour le Stoxx 600, et de 12% pour celles de la zone euro. Aux Etats-Unis, les attentes sont plus fortes encore, avec une croissance des bénéfices attendue à 21,6% sur un an, grâce entre autres aux allégements fiscaux.

VALEURS

Le rebond a profité à l'ensemble des secteurs mais les hausses les plus marquées concernent logiquement ceux qui ont le plus souffert de la baisse des dernières semaines.

Le Stoxx européen des hautes technologies, qui avait chuté de plus de 9% en deux semaines, a ainsi rebondi de 3,30%, sa meilleure performance depuis le 14 juillet 2016; celui de l'automobile a repris 1,99% après une chute de 10,6% depuis le 21 septembre.

Sur les marchés américains, l'indice S&P des "techs" regagne 2,13%. Celui des financières (+0,88%) profite des résultats supérieurs aux attentes des banques Goldman Sachs et Morgan Stanley.

Egalement en forte hausse, l'assureur santé UnitedHealth profite du relèvement de ses prévisions 2018 et Adobe de perspectives rassurantes pour 2019.

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, Volvo a cédé 4,35% après avoir annoncé qu'un composant de contrôle des émissions utilisé dans ses camions se dégradait plus rapidement que prévu, ce qui pourrait entraîner un dépassement des plafonds d'émissions d'oxyde d'azote.

A Paris, Carrefour (-2,17%) a subi la seule baisse marquée du CAC à la veille de la publication de son chiffre d'affaires trimestriel.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les résultats de sociétés ont largement éclipsé les indicateurs économiques du jour, qu'il s'agisse de l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne, pourtant en forte baisse, ou de la production industrielle aux Etats-Unis, en hausse pour le quatrième mois consécutif.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar est en léger recul face à un panier de devises de référence mais l'indice dollar a subi un bref décrochage qui l'a fait tomber à son plus bas niveau depuis le 27 septembre.

Le rebond des actions prive le billet vert de son attrait de valeur refuge aux yeux d'une partie des investisseurs.

"Il semble que la tendance soit à la prise de risque. Les cours des actions sont en hausse généralisée et effacent un peu de la panique à laquelle on a assisté la semaine dernière", commente Mark McCormick, responsable de la stratégie devises de TD Securities pour l'Amérique du Nord.

L'euro se traitait autour de 1,1586 dollar au moment de la clôture des Bourses européennes après un pic à 1,1621, son plus haut niveau depuis le 1er octobre.

La livre sterling a quant à elle profité, face au dollar et à l'euro, des statistiques supérieures aux attentes des salaires en Grande-Bretagne: ils ont enregistré sur les trois derniers mois leur plus forte progression depuis près de dix ans, à 3,1% en rythme annuel hors primes.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor à dix ans américains, dont la vive remontée avait favorisé la baisse des actions ces dernières semaines, est pratiquement inchangé autour de 3,16%. Il évolue plus de dix points de base en dessous du pic de plus de sept ans inscrit la semaine dernière à 3,261%.

Son équivalent allemand est quant à lui revenu sous le seuil de 0,5%.

La séance européenne a aussi été marquée par un net reflux des rendements des emprunts d'Etat italiens après les déclarations du ministre de l'Economie, Giovanni Tria, affichant sa confiance dans l'issue des discussions à venir avec la Commission européenne sur le projet de budget élaboré à Rome.

Le rendement à dix ans est repassé sous 3,46%, le deux ans sous 1,6% et l'écart de rendement ("spread") entre les titres à dix ans italiens et allemands sous 300 points de base.

PÉTROLE

Les cours du pétrole confirment leur repli, affectés notamment par les prévisions de l'Energy Information Administration (EIA) américaine selon lesquelles la production des principaux bassins de schiste des Etats-Unis devrait atteindre un nouveau record en novembre, alors même que les stocks américains restent orientés à la baisse.

Les chiffres hebdomadaires des stocks de l'American Petroleum Institute (API) sont attendus à 20h30 GMT.

Ces éléments fondamentaux prennent le pas sur le facteur géopolitique même si les tensions liées au dossier Jamal Khashoggi, du nom de ce journaliste saoudien d'opposition disparu au consulat saoudien d'Istanbul, restent présentes.

À SUIVRE MERCREDI

En attendant la publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (à 18h00 GMT), la séance de mercredi sera animée entre autres par des chiffres mensuels d'inflation au Royaume-Uni puis en zone euro, mais aussi par une nouvelle salve de résultats de sociétés, parmi lesquels ceux de Danone, Akzo Nobel et ASML.

(Avec Karen Bretell à New York; édité par Véronique Tison)

par Marc Angrand