PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mardi et effacé une partie des pertes des deux séances précédentes grâce à une série de résultats de sociétés salués par les investisseurs et au reflux des craintes de reconfinement en France.

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une progression de 0,94% (51,16 points) à 5.523,52 points et à Francfort, le Dax a progressé de 1,66% alors qu'à Londres, le FTSE 100, freiné par la hausse de la livre sterling, ne gagnait que 0,33%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 1,12%, le FTSEurofirst 300 0,73% et le Stoxx 600 0,63%.

Ce dernier avait perdu au total 1,4% sur les deux séances précédentes et le CAC 40 2,12%, en raison notamment des craintes de nouvelles restrictions à l'activité économique en Europe et des interrogations sur les vaccins.

Ces craintes ont diminué avec les déclarations de plusieurs responsables politiques français laissant clairement entendre que l'hypothèse d'un reconfinement national était écartée dans l'immédiat.

Les investisseurs ont aussi été soulagés par le relèvement de la prévision de croissance mondiale du Fonds monétaire international (FMI) pour cette année, à 5,5%.

Mais c'est surtout une série de résultats supérieurs aux attentes et de prévisions encourageantes pour cette année qui a ravivé l'appétit pour le risque en Europe.

VALEURS

Le rebond a profité à la plupart des secteurs cycliques: celui de l'automobile a par exemple gagné 1,99%, celui des banques 1,54%, celui de la chimie 1,93%.

Ce dernier a aussi profité de l'élan donné par le groupe allemand Linde (+3,54%) après l'annonce d'un relèvement de son dividende et d'un plan de rachats d'actions de cinq milliards de dollars.

UBS (+2,40%) a joué un rôle moteur comparable pour le compartiment bancaire après des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et, là encore, une augmentation du dividende complétée par un plan de rachats d'actions.

UniCredit a par ailleurs pris 4,45% après les informations de Reuters selon lesquelles le groupe s'apprête à nommer Andrea Orcel, ancien d'UBS, au poste d'administrateur délégué laissé vacant par le départ de Jean-Pierre Mustier.

Dans le rouge, le groupe aéronautique britannique Rolls-Royce a perdu 1,71%, le marché sanctionnant la révision à la baisse de ses prévisions de reprise du marché de l'aviation commerciale et la perspective d'une consommation de trésorerie supérieure aux estimations.

A WALL STREET

Après une ouverture en hausse qui a permis au Standard & Poor's 500 d'inscrire un record, Wall Street était plus hésitante au moment de la clôture européenne: le Dow Jones et le Nasdaq Composite grappillaient 0,07% tandis le S&P-500 était pratiquement inchangé.

Alors que 3M (+3,08%) et Johnson & Johnson (+3,04%) profitaient de leurs résultats, Verizon (-2,99%) voyait les siens sanctionnés.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, le taux de chômage au Royaume-Uni ressort en hausse à 5,0% sur septembre-novembre, son plus haut niveau depuis 2016.

Aux Etats-Unis, l'indice de confiance du consommateur a légèrement progressé à 89,3 après 87,1 en décembre, dépassant le consensus qui le donnait à 89,0.

CHANGES

Bien orienté en tout début de journée, le dollar, privé momentanément de son attrait de valeur refuge, est reparti à la baisse, les cambistes se tournant vers des devises plus risquées.

L'indice qui mesure les variations du billet vert face à un panier de référence recule de 0,2% après avoir atteint son plus haut niveau en une semaine. Et l'euro remonte autour de 1,2160 dollar après être brièvement repassé sous 1,2110.

TAUX

Le regain d'appétit pour le risque se traduit aussi par une remontée des rendements obligataires de référence: celui du Bund allemand à dix ans a fini la séance à -0,534% contre -0,561% en début de matinée et son équivalent américain reprend quelques fractions à 1,0381%.

Les rendements italiens ont au contraire nettement reculé, à 0,617% pour les BTP à dix ans, en dépit de la démission du président du Conseil, Giuseppe Conte, le marché semblant le croire capable de former rapidement un nouveau gouvernement.

PÉTROLE

Entraîné à la hausse pendant quelques heures par la progression des actions européennes, le marché pétrolier a effacé la quasi-totalité des ses gains avec les hésitations de Wall Street.

Le Brent abandonne 0,11% à 55,82 dollars le baril après avoir atteint 56,34 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,47% à 52,52 dollars.

A SUIVRE MERCREDI:

La journée de mercredi sera animée par une nouvelle pluie de résultats en Europe et aux Etats-Unis en attendant les annonces de la Fed à partir de 19h00 GMT.

(Marc Angrand)