Zurich (awp) - Les prix du pétrole reprenaient mardi leur progression, après avoir enchaîné la veille une 3e journée de hausse consécutive. Les cours de l'or noir, au plus haut depuis deux semaines, restent portés par un rebond technique ainsi que la baisse du dollar américain.

Vers 08h10, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre gagnait 0,16% à 94,149 dollars, après avoir augmenté lundi soir de 1,24% à 94,00 dollars. Quant aux 159 litres d'or noir de référence américaine West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en octobre, ils valaient 88,027 dollars, en hausse de 0,28%. La veille en soirée ils avaient pris 1,14%, à 87,78 dollars, marquant un plus haut de deux semaines.

"Les prix montent à mesure que le dollar faiblit et que la perspective d'un accord sur le nucléaire iranien s'éloigne", a commenté, dans une note, Edward Moya, d'Oanda. Le chancelier allemand Olaf Scholz a reconnu lundi qu'un accord sur le nucléaire iranien "(n'arriverait) pas dans un proche avenir". France, Allemagne et Royaume-Uni ont reproché à Téhéran de "poursuivre l'escalade de son programme nucléaire bien au-delà de ce qui pourrait être justifié de manière plausible pour des raisons civiles".

Pour Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report, la dynamique actuelle qui anime le marché de l'or noir est avant tout technique. "Il y a deux semaines, le marché s'était emballé à la hausse, allant trop loin à la baisse la semaine dernière et là, il revient dans une fourchette normale", a-t-il expliqué à l'AFP.

Pour l'analyste, la menace d'une nouvelle réduction des exportations russes d'hydrocarbures, les confinements sanitaires en Chine ou le blocage du dossier iranien ont maintenant été digérés par les opérateurs. Il a rappelé que le marché entamait une période traditionnellement calme, marquée par des opérations de maintenance saisonnière des raffineries et, de fait, un ralentissement de la demande de brut.

Il voit ainsi le cours du Brent rester dans des marges resserrées, comprises entre 85 et 95 dollars le baril. "C'est la zone de confort du marché pour les deux prochains mois", prédit M. Schork. Mais pour Bart Melek, de TD Securities, la récente diminution de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+ "signale que ce groupe (...) va devenir de plus en plus actif" et qu'il pourrait faire grimper les cours.

Selon l'analyste, le manque de liquidité que connaît actuellement le marché pourrait, en outre, accentuer la volatilité, à la hausse particulièrement.

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