Les contrats à terme sur les principaux indices américains signalent une ouverture en progression de plus de 2%. Si le Standard & Poor's 500 parvient à finir dans le vert, il aura enchaîné deux séances de hausse pour la première fois depuis le 12 février.

À Paris, le CAC 40 gagne 5,32% à 4060,66 points vers 12h00 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 1,57 % et à Francfort, le Dax avance de 4,73%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 4,66%, le FTSEurofirst 300 de 2,35% et le Stoxx 600 de 2,92%.

Ce dernier ramène ainsi sa perte hebdomadaire à moins de 1% après la chute de 18,44% subie la semaine dernière.

Les investisseurs reprennent progressivement confiance face au déferlement de liquidités injectées dans le système financier par les grandes banques centrales et à l'annonce de centaines de milliards d'euros de mesures de soutien à l'économie par les gouvernements des pays touchés par la pandémie.

La semaine qui s'achève aura en effet été jalonnée entre autres par la baisse de 100 points de base du taux des "fed funds", le plan d'achats d'actifs de 750 milliards d'euros lancé par la Banque centrale européenne (BCE), l'augmentation des achats en Bourse de la Banque du Japon et la nouvelle réduction du taux directeur de la Banque d'Angleterre, ainsi que par les multiples mesures budgétaires annoncées en Europe et en Asie.

La Chine se prépare à dévoiler un plan de soutien à son économie de 1.000 milliards de yuans (131,4 milliards d'euros), selon quatre sources proches des instances dirigeantes. Quant à l'Allemagne, elle envisage de créer un fonds de soutien aux entreprises doté de 500 milliards d'euros selon l'hebdomadaire Der Spiegel.

Aux Etats-Unis, la Maison blanche et le Congrès continuent de discuter de mesures de relance qui pourraient inclure l'envoi direct de chèques aux contribuables. Donald Trump a par ailleurs apporté un soutien supplémentaire aux marchés en laissant entendre jeudi soir qu'il s'impliquerait "au moment approprié" dans la guerre des prix du pétrole en cours entre l'Arabie saoudite et la Russie, ce qui a contribué à la remontée des prix du baril.

VALEURS EN EUROPE

La quasi-totalité des grands secteurs de la cote européenne bénéficient du regain d'appétit des investisseurs pour les actifs risqués: celui des transports et du tourisme, massacré ces dernières semaines, reprend 9,4%, celui de la construction 7,5% et celui de l'assurance 6,63%.

Le compartiment de l'énergie profite de la remontée du prix du baril et s'adjuge 6,91%.

Celui des banques, qui a touché lundi un plus bas de 30 ans, prend 2,99%.

TAUX

Sur le marché obligataire, l'heure est à la détente, le rebond des actions et les décisions des banques centrales favorisant enfin un reflux marqué des rendements des emprunts d'Etat.

Celui des titres italiens à dix ans, qui avait dépassé 3% en milieu de semaine, revient ainsi à 1,664%, en baisse de plus de 15 points de base par rapport à jeudi.

Son équivalent allemand cède 11 points à -0,287%, le français dix points à 0,148%.

CHANGES

Le dollar recule face aux autres grandes devises (-0,71%) mais ne fait que réduire sa hausse hebdomadaire, qui avoisine encore 3,4%, du jamais vu depuis la crise financière en 2008.

L'euro remonte ainsi autour de 1,0720 dollar contre un plus bas de trois ans à 1,0650 et la livre sterling reprend quelques couleurs à 1,1747 après être tombée jeudi à son plus bas niveau depuis 35 ans.

PÉTROLE

L'heure est au rebond aussi sur le marché pétrolier après les déclarations de Donald Trump sur la guerre des prix et grâce aux espoirs de voir l'arsenal monétaire et budgétaire déployé dans le monde entier limiter la baisse de la demande.

Le Brent gagne 2,25% à 29,11 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 2,42% à 25,83 dollars.

Le contrat avril sur le WTI expire ce vendredi et le contrat mai est en hausse de 2,42% à 25,83 dollars.

Sur la semaine, le Brent affiche pour l'instant une chute de près de 14%, le WTI une baisse de plus de 18%.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)