PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mercredi tandis qu'en Europe, la baisse des actions se creuse à mi-séance à l'approche des annonces de la Réserve fédérale et des résultats de plusieurs grands groupes américains dans la soirée.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en recul de 1% pour le Dow Jones et le S&P-500. Le repli devrait être un peu moins important pour le Nasdaq (-0,5%) après les bons résultats de Microsoft.

Le CAC 40 perd 1,29% à 5.452,02 pointd vers 12h35 GMT alors que l'indice parisien était parvenu à se maintenir dans le vert dans la matinée, grâce à LVMH notamment.

À Francfort, le Dax cède 1,7% et à Londres, le FTSE recule de 1,03%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 1,27%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro lâche 1,55% et le Stoxx 600 est en baisse de 1,24%.

La Réserve fédérale, qui dévoilera à 19h00 GMT les conclusions de sa première réunion de politique monétaire de l'année, ne devrait rien annoncer de nouveau mais les marchés attendent les commentaires de son président, Jerome Powell, sur la conjoncture économique et l'inflation.

La crise sanitaire et ses dégâts sur l'économie continuent de fortement préoccuper les investisseurs. Avec le durcissement des mesures de confinement, le moral des ménages en Allemagne a reculé pour un quatrième mois consécutif à l'approche de février, son indice calculé par l'institut GfK ressortant à -15,6, et en France, l'indice Insee a également baissé plus que prévu.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré que le Royaume-Uni allait mettre en place des restrictions plus strictes aux frontières après que le bilan de l'épidémie a franchi le seuil des 100.000 morts.

Outre la pandémie, la séance est aussi animée par de multiples publications de résultats. Les investisseurs suivront notamment celles de Tesla, Apple et Facebook après la clôture américaine.

"Avec certaines valeurs qui se négocient actuellement à un tel niveau que beaucoup évoquent une situation de bulle, il y aura une attention accrue sur ces résultats pour voir si les valorisations actuelles sont justifiées", a déclaré Jim Reid chez Deutsche Bank.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Dans ce contexte, le distributeur de jeux vidéo GameStop fait encore des siennes avec un bond de plus de 60% dans les échanges avant l'ouverture de Wall Street, dernier épisode d'un feuilleton auquel Elon Musk vient d'apporter sa contribution.

Le titre fait l'objet d'une lutte entre les fonds spéculatifs, qui parient sur sa baisse avec des positions à découvert, et les investisseurs particuliers, qui se ruent sur les options d'achat.

Toujours dans les échanges en avant-Bourse, Microsoft gagne plus de 3% après avoir publié une croissance d'Azure, sa plate-forme d'informatique dématérialisée, pour un deuxième trimestre consécutif.

En revanche, AT&T, Texas Instruments et Starbucks sont indiqués en baisse après la parution de leurs résultats.

VALEURS EN EUROPE

A Paris, LVMH (-1,65%) s'est retourné à la baisse, emporté par le repli du marché. Le géant mondial du luxe a pris jusqu'à 2% en début de séance en réaction à la publication de résultats annuels marqués par la solidité de sa division mode et maroquinerie.

Les valeurs foncières restent bien entourées, bénéficiant de l'éloignement de la perspective d'un nouveau confinement en France mais aussi de rachats de titres par des investisseurs pour couvrir leur position vendeuse.

Plus forte hausse du Stoxx 600, Klépierre grimpe de 17,95%, devant son rival Unibail-Rodamco-Westfield en hausse de 15,74%.

A la baisse, EDF perd 3,21% après avoir annoncé un nouveau retard et un surcoût du projet Hinkley Point C.

Le secteur des ressources de base accuse la plus forte baisse, son indice Stoxx reculant de 2,87%. Rio Tinto, BHP, Glencore et ArcelorMittal cèdent de 2,18% à 4,15%.

TAUX/CHANGES

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans recule sous -0,55% et le dix ans américain perd près de deux points de base à 1,0245% avant les décisions de la Fed.

Le dollar, lui, avance de 0,35% environ face à un panier de devises de référence alors que l'euro recue à 1,2115.

"Alors que la Fed a répété ces derniers mois que la balance des risques était toujours à la baisse, nous pourrions entendre aujourd'hui une position plus neutre", a déclaré John Velis, stratégiste macro et changes chez BNY Mellon.

"Cela serait perçu comme un virage légèrement "faucon" de la Fed mais nous pensons que son président, Jerome Powell, fera clairement savoir que ni une hausse de taux, ni une diminution de son programme de rachats obligataires ne sont à l'étude".

PÉTROLE

Les cours du pétrole passent dans le rouge avec la baisse des actions, l'annonce d'une baisse inattendue de 5,3 millions de barils des stocks aux Etats-Unis et celle du plus faible nombre de nouveaux cas de COVID-19 en plus de deux semaines en Chine ne faisant plus effet.

Le baril de Brent perd 0,25% à 56,05 dollars et celui de brut américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,08% à 52,65 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga