(Actualisé avec appel de la mairie, 5e paragraphe)

MARSEILLE, 12 février (Reuters) - Le tribunal administratif de Marseille a annulé mardi un plan de construction de 34 écoles pour un montant estimé à un milliard d'euros, via un partenariat public-privé contesté dans une ville marquée par l'insalubrité du logement.

Il a suivi les conclusions du rapporteur public qui avait réclamé l’abandon du plan municipal voté en 2017 qui prévoit la destruction/reconstruction de 28 écoles et la construction de six nouvelles unités d'ici 2025.

Un collectif avait contesté la procédure de partenariat public-privé (PPP) choisie par le maire Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), qui implique de confier la construction et l'entretien à des opérateurs privés en échange d'un loyer.

"La balle est désormais dans le camp de la mairie. Le plus raisonnable serait qu’elle accepte cette décision qui nous satisfait", a dit à la presse Alain Beitone, l’une des trois personnes à s’être portée partie civile dans ce dossier.

La mairie a décidé de faire appel de la décision du tribunal, dont le jugement n'est pas suspensif. "La Ville de Marseille n’a d’autre choix que d’interjeter appel du jugement en souhaitant que cela ne retarde pas la réalisation du 'plan écoles d’Avenir'", a-t-elle précisé dans un communiqué.

"Cela ne ferait que faire traîner l’affaire alors qu’un quart des écoles à Marseille est en mauvais état et nécessite une rénovation urgente", a estimé le secrétaire départemental de la FSU et membre du collectif, Pierre-Marie Ganozzi.

Il a réclamé la réalisation d’un audit sur l’état des écoles à Marseille, qui aurait été promis par le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer.

Le chef de file socialiste au conseil municipal, Benoît Payan, a aussi salué la décision du juge, qui porte un coup d'arrêt à un "projet injuste et baroque, mauvais pour (nos) écoles, (nos) finances et (notre) tissu économique local".

L’élu a annoncé la présentation au prochain conseil municipal, le 1er avril, d’une demande de mise en place d’une maîtrise publique pour la rénovation des écoles, une procédure qui, selon lui, permettrait de faire économiser plus de 300 millions d’euros aux finances de la ville. (Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)