MUNICH (Allemagne) (Reuters) - Le directeur général de Renault a maintenu lundi son estimation de l'impact de la pénurie de puces sur la production annuelle du groupe, espérant que le quatrième trimestre viendra compenser la situation plus difficile que prévu du trimestre qui s'achève.

"Nous espérions que le troisième trimestre soit meilleur, mais nous avons eu une poussée de coronavirus en Malaisie qui a bloqué quelques usines", a dit Luca de Meo dans une interview à Reuters TV au salon de l'automobile de Munich.

"La situation est très complexe, nous n'avons pas beaucoup de visibilité sur ce qui arrive (...) un jour ça va bien, un autre ça ne va pas, c'est un combat", a-t-il ajouté en marge de la première présentation publique de la nouvelle Mégane électrique, fer de lance du redressement du groupe au losange.

L'ensemble du secteur automobile mondial est affecté depuis le début de l'année par des pénuries de composants électroniques en provenance d'Asie, sur fond de boom de la demande en informatique imputable aux confinements et au télétravail.

Les approvisionnements se sont à nouveau détériorés ces dernières semaines à cause de l'épidémie de COVID-19 en Asie du Sud-Est.

Renault, contraint à des arrêts d'activité dans son usine de Flins (Yvelines) et sur plusieurs sites espagnols, n'a toutefois pas jugé bon de relever son estimation de 200.000 voitures non produites cette année à cause des pénuries.

"C'est déjà un chiffre substantiel que nous avons perdu. L'idée était de rattraper les choses, cette semaine nous voyons moins de composants que nous anticipions, mais peut-être aurons-nous un rebond au quatrième trimestre", a poursuivi Luca de Meo.

(Gilles Guillaume et Ayhan Uyanik, édité par Jean-Michel Bélot et Blandine Hénault)