À Paris, le CAC 40 perd 0,19% à 5.372,92 points vers 12h00 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,14%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,08%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,07%.

Londres fait une nouvelle fois exception avec une hausse de 0,05% pour le FTSE 100 et Wall Street devrait ouvrir en hausse d'environ 0,3% après le léger repli accusé la veille.

Le Sénat américain a adopté dans la nuit le projet de réforme fiscale de l'administration Trump mais il a dû modifier auparavant trois dispositions du texte non conformes à son règlement, ce qui oblige la Chambre des représentants à procéder à un nouveau scrutin avant de transmettre le texte à la Maison blanche, un dernier vote dont l'issue ne fait toutefois guère de doute.

Donald Trump doit tenir une conférence de presse sur le sujet vers 18h00 GMT.

Le texte promet 1.500 milliards de dollars (près de 1.300 milliards d'euros) de baisses d'impôts sur dix ans mais il devrait creuser d'autant la dette publique fédérale. Or la Maison blanche est censée parvenir d'ici vendredi à un accord avec le Congrès sur le budget pour éviter un "shutdown", c'est à dire une fermeture des administrations fédérales faute de financement, de quoi inquiéter les investisseurs.

"Il paraît raisonnable de considérer que le texte, qui fait la part plus 'belle' que prévu à la relance en début de période, va se traduire par un creusement notable du déficit budgétaire fédéral", explique Hervé Goulletquer, de LBPAM.

"Il était de 3,5% du PIB pour l'année fiscale 2017. Il ne devait guère varier au cours de l'exercice suivant. Et voilà qu'on doit l'estimer maintenant à plus de 4%. Sans doute devrait-on aussi s'interroger sur les implications du nouveau réglage budgétaire en matière de croissance, d'inflation et de politique monétaire."

ILIAD BAISSE APRÈS SON ENTRÉE AU CAPITAL D'EIR

Première conséquence visible de ces interrogations: sur le marché des emprunts d'Etat américains, le rendement à dix ans évolue à plus de 2,45%, au plus haut depuis fin octobre; il a pris plus de 10 points de base en moins d'une semaine.

Et le mouvement est au moins aussi net dans la zone euro: le rendement du Bund allemand à dix ans a touché un pic de trois semaines à 0,4%. Comme mardi, il profite également de l'annonce par l'Allemagne d'une augmentation de ses émissions de dette en 2018 et des déclarations de plusieurs responsables de la Banque centrale européenne (BCE) sur la nécessité d'entamer rapidement le débat sur la remontée à venir des taux d'intérêt.

Sur le marché des changes, ce contexte permet à l'euro de se maintenir à plus de 1,1840 dollar, alors que le billet vert ne profite pas du vote des sénateurs américains.

De son côté, la couronne suédoise s'adjuge près de 0,6% face à l'euro

Sur les marchés actions, la remontée des rendements obligataires nuit aux secteurs généralement recherchés pour leurs rendements, comme les télécommunications (-0,73%), l'immobilier (-0,63%) ou les services aux collectivités ("utilities") (-0,40%).

Aux fusions-acquisitions, Iliad cède 0,55% après l'annonce d'une prise de participation dans Eir, l'opérateur historique irlandais.

La plus forte baisse du Stoxx 600 revient une nouvelle fois au distributeur Steinhoff, dont l'action vaut désormais à peine plus de 0,30 euro, ce qui implique des variations en pourcentage spectaculaires. Le titre perd ainsi 28,73%... soit 0,133 euro.

A la hausse, le compartiment des ressources de base prend 1,05%, porté par la hausse des cours de plusieurs métaux comme le nickel (+1,70%) ou le cuivre (+0,67%).

En tête du Stoxx 600, le laboratoire pharmaceutique allemand Stada bondit de 8,66% après un accord de "domination et transfert des bénéfices" avec son actionnaire majoritaire.

Sur le marché pétrolier, le Brent est stable à 63,82 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) en légère hausse à 57,75 dollars avant les statistiques hebdomadaires des stocks aux Etats-Unis, attendues à 15h30 GMT.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand