Wall Street est attendue en baisse modérée mardi à l'ouverture tandis que les Bourses européennes ont basculé dans le rouge à mi-séance, des résultats d'entreprises diversement appréciés et les incertitudes sur le plan de relance américain suscitant un regain d'aversion pour le risque en attendant la réunion de la Réserve fédérale. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse d'environ 0,3%. Lundi, Wall Street a terminé dans le vert, les investisseurs espérant l'adoption prochaine d'un plan de soutien à l'activité aux Etats-Unis face aux ravages économiques provoqués par la pandémie.

Mais les négociations s'annoncent difficiles après la présentation par la majorité républicaine au Sénat de sa version d'un plan de soutien de 1.000 milliards de dollars, qui a suscité une opposition immédiate de la part des démocrates qui l'ont jugée trop limitée par rapport à leur propre plan de 3.000 milliards de dollars. Vers 11h20 GMT, le CAC 40 parisien perd 0,8% à 4.900,25 points, lesté par le poids lourd LVMH après des résultats décevants.

À Francfort, le Dax cède 0,47% et à Londres, le FTSE gagne 0,19%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,08%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,53% et le Stoxx 600 de 0,23%.

Hormis les résultats et les tractations sur le plan de soutien américain, l'autre événement de la semaine est la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale qui débute ce mardi. Si les marchés n'en attendent pas grand chose, la banque centrale américaine pourrait cependant laisser entrevoir des mesures qu'elle déploierait en septembre ou au cours du quatrième trimestre.

"Même s'il est peu probable que mercredi soit le bon moment pour une politique monétaire plus expansionniste, la Fed se montrera sans aucun doute prête à un nouvel assouplissement", ont déclaré les analystes de la Commerzbank dans une note.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Le conglomérat 3M perd plus de 3% en avant-Bourse après avoir publié un chiffre d'affaires en baisse de 12% au deuxième trimestre.

A contrario, Pfizer est indiqué en hausse de plus de 3% en avant-Bourse, le géant pharmaceutique ayant fait état de résultats meilleurs que prévu au deuxième trimestre et d'un relèvement de sa prévision de bénéfice annuel.

VALEURS EN EUROPE

Le géant du luxe LVMH, première capitalisation boursière du CAC 40, perd 5,33%, lanterne rouge de l'indice parisien, après la publication de résultats semestriels marqués par une baisse plus forte que prévu de la marge opérationnelle dans le contexte de crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus.

Dans son sillage, Kering, qui publie après la clôture, perd 1,59%, Hermès 2,25% et Moncler 3,92%, le groupe italien ayant annoncé une perte au premier semestre, pour la première fois de son histoire.

A l'inverse, PSA gagne 2,85% après être parvenu à maintenir un résultat positif au premier semestre et avoir confirmé son objectif de marge à moyen terme au vu du rebond des ventes observé en Europe depuis la fin du confinement.

Fiat Chrysler, avec lequel PSA est en train de fusionner, suit le mouvement avec un gain de 2,59%.

Carrefour, qui doit publier ses résultats après la clôture, prend 3,62% sur la nouvelle d'un bond du bénéfice trimestriel de sa filiale au Brésil.

A la baisse, le loueur de voitures en difficulté Europcar chute de 11,66%. La société d'investissements Eurazeo a demandé aux candidats intéressés par un rachat de la société de soumettre une offre définitive en septembre, ont dit à Reuters des sources proches du dossier.

CHANGES

L'euro s'éloigne un peu du pic de deux ans touché la veille face au dollar, à 1,1781, pour évoluer autour de 1,1735.

Après sept séances de recul, le dollar se stabilise face à un panier de devises de référence avec la réunion de deux jours de la Réserve fédérale et les inquiétudes concernant l'adoption d'un nouveau plan d'aide américain.

"Le retard dans l'obtention d'un accord causera des dommages inévitables à l'économie réelle", a déclaré Derek Halpenny chez MUFG.

TAUX

Sur le front de la dette souveraine, les rendements des emprunts d'Etat varient peu, à 0,6102% pour les Treasuries à 10 ans et -0,493% pour son équivalent allemand.,

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont dans le désordre, tiraillés entre les espoirs de mesures américaines supplémentaires pour doper l'économie et la perspective d'un affaiblissement de la demande avec la hausse des cas de contaminations par le coronavirus.

Le baril de Brent gagne 0,39% à 43,58 dollars et celui du brut américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 0,22% à 41,51 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga