PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse lundi à l'ouverture après une série d'indicateurs chinois inférieurs aux attentes qui suggèrent un ralentissement de la reprise de la deuxième économie mondiale et soulignent les risques liés à la propagation du variant Delta du coronavirus.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,43% pour le CAC 40 à Paris, de 0,57% pour le Dax à Francfort, de 0,77% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,67% pour l'EuroStoxx 50.

L'indice large européen Stoxx 600 a enregistré vendredi sa dixième séance consécutive de progression, du jamais vu depuis 2006, tandis que le CAC 40 évolue à moins de 1% de son plus haut historique de septembre 2000, grâce à la bonne santé des sociétés cotées et aux espoirs de poursuite de la reprise mondiale.

Mais ces derniers ont pris un coup ce lundi avec les chiffres inférieurs aux attentes de la production industrielle et des ventes au détail en Chine en juillet (+6,4% sur un an pour la première, +8,5% pour les deuxièmes), d'autant que la résurgence des cas de COVID-19 observée récemment risque de peser sur l'activité.

"La Chine est en train de retirer ses soutiens monétaires et budgétaires, ce qui devrait peser sur la croissance de la demande et sur les performances de toute la région jusqu'à la fin de cette année", prévient ainsi Bruce Kasman, économiste de J.P. Morgan.

A ces inquiétudes économiques s'ajoutent les tensions géopolitiques liées à la prise du pouvoir par les taliban en Afghanistan, après l'effondrement ce week-end du régime soutenu depuis 20 ans par l'Occident, dont les répercussions sur les pays voisins sont encore difficiles à évaluer.

Les investisseurs restent en outre confrontés aux préoccupations sur l'évolution de la politique monétaire américaine dans les prochains mois, que les chiffres de la semaine dernière sur l'inflation américaine n'ont que partiellement apaisées.

La semaine qui commence sera animée entre autres par la publication mercredi du compte rendu de la réunion de juillet de la Réserve fédérale, susceptible de donner de nouvelles indications sur le calendrier du "tapering", la première étape de la normalisation de sa politique.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini quasi stable vendredi, l'annonce d'une dégradation marquée de la confiance du consommateur ayant pesé sur la tendance alors que la hausse de Walt Disney (+1%) après ses résultats avait soutenu les indices en début de séance.

Le Dow Jones a gagné 0,04%, ou 15,53 points, à 35.515,38 points, le Standard & Poor's 500 a pris 7,18 points, soit 0,16%, à 4.468,01 et le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 6,64 points (+0,04%) à 14.822,90.

L'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan a reculé à 70,2 en août en première estimation, au plus bas depuis décembre 2011, alors que le consensus Reuters le donnait inchangé à 81,2.

Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant un repli d'environ 0,3%.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en baisse de 1,62%, plombé à la fois par la situation sanitaire, les indicateurs chinois et l'appréciation du yen, qui pénalise les grands exportateurs comme Toyota (-1,53%) ou Sony (-2,24%).

Le marché a ainsi ignoré les chiffres meilleurs qu'attendu du produit intérieur brut (PIB) japonais, qui montrent une croissance de 1,3% en rythme annualisé pour la période avril-juin, alors que le consensus Reuters la donnait à 0,7% seulement.

En Chine, le CSI 300 est stable alors que le SSE Composite de Shanghai progresse de 0,12%, profitant des espoirs de nouvelles mesures de soutien à l'économie après l'injection par la Banque populaire de Chine de 600 milliards de yuans de liquidités dans le système financier, un montant supérieur aux attentes.

CHANGES/TAUX

Le dollar est pratiquement inchangé face aux autres grandes devises (+0,06%) et reste ainsi proche du plus bas d'une semaine touché vendredi après les premiers résultats de l'indice de confiance du Michigan.

L'euro évolue autour de 1,1790 dollar après avoir brièvement franchi 1,18 vendredi.

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor à dix ans, qui a lui aussi accusé le coup de l'enquête du Michigan, poursuit son repli à 1,2567%, contre plus de 1,36% en début de séance vendredi.

En Europe, celui du Bund allemand à dix ans recule d'un peu plus d'un point de base dans les premiers échanges à -0,48%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier recule pour la troisième séance d'affilée, les nouvelles restrictions sanitaires décidées par plusieurs pays pour tenter de freiner le variant Delta pesant sur les perspectives de demande.

Le Brent abandonne 1,46% à 69,56 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 1,55% à 67,38 dollars.

(Avec Wayne Cole à Sydney, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand