HONG KONG, 14 août (Reuters) - Les activités ont repris mercredi matin à l'aéroport de Hong Kong, avec la programmation de plusieurs centaines de vols qui avaient été annulés les deux jours précédents du fait de heurts sur le site entre forces de l'ordre et manifestants, mettant en exergue le durcissement du conflit dans la cité semi-autonome.

Le mouvement de contestation, né en avril du rejet d'un projet de loi qui aurait permis l'extradition de suspects vers la Chine continentale, s'est élargi depuis le mois de juin à des revendications plus larges, dont la démission de la cheffe du gouvernement local Carrie Lam et la protection des libertés et de l'autonomie dont jouit l'ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Nombre de Hongkongais estiment que ce régime particulier, résumé par la formule "un pays, deux systèmes", est aujourd'hui menacé par l'emprise croissante qu'exerce le gouvernement central chinois.

La contestation, qui pèse aussi sur l'activité économique du territoire, constitue un défi sans précédent pour le président chinois Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir, en 2012.

A Washington, Donald Trump a déclaré mardi que, selon le renseignement américain, le gouvernement chinois massait des troupes à la frontière de la région administration spéciale. Le président américain n'a pas précisé s'il faisait référence à de récents mouvements de troupe près de la frontière ou à des mouvements dont la presse s'était déjà fait l'écho.

Interrompu une première fois lundi, le trafic aérien avait repris mardi matin avant d'être à nouveau suspendu plus tard dans la journée, à mesure que la tension entre forces de police et contestataires s'amplifiait. Des échauffourées ont éclaté dans la soirée.

Une trentaine de manifestants se trouvaient encore à l'aéroport mercredi matin, tandis que le personnel du site s'affairait à nettoyer les lieux.

Les comptoirs d'enregistrement ont rouvert, donnant lieu à des files d'attente de voyageurs qui ont pour beaucoup attendu dans la nuit la programmation de leurs vols.

Dans un communiqué mercredi, la police a dénoncé les agissements violents des manifestants, indiquant qu'un large groupe de contestataires avaient "harcelé et attaqué un visiteur et un journaliste".

Cinq personnes ont été placées en détention, ont dit les autorités, portant le nombre total d'arrestations depuis juin à plus de 600. (Tom Westbrook; Jean Terzian pour le service français)