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DUBAI, 19 novembre (Reuters) - De violents combats ont repris lundi soir à Hodeïda, au Yémen, entre les rebelles houthis et la coalition sous commandement saoudien, qui avait suspendu il y a quatre jours son offensive sur le port.

Les habitants de la ville rapportent que des avions de la coalition ont pilonné des positions rebelles et que de violents affrontements se déroulent à 4 km du port environ, dans les faubourgs de la ville contrôlée par les Houthis.

Plus de dix frappes aériennes ont été signalées par ces témoins.

Selon un habitant, un missile a été tiré du centre-ville vers le quartier du "7-Juillet" où des combats au sol font rage.

"Les combats s'intensifient. On entend clairement le son des mitrailleuses et les tirs de mortier. C'est l'une des pires nuits que l'on ait connues", a déclaré Moustafa Abdo, un habitant du port.

La coalition arabe qui intervient depuis mars 2015 au Yémen avait ordonné jeudi la suspension de son offensive contre la ville portuaire, sous la pression des Occidentaux qui cherchent à obtenir un cessez-le-feu dans le but de relancer les efforts de paix.

Dans un communiqué diffusé dimanche soir, le chef du Comité suprême révolutionnaire des Houthis, Mohammed Ali al Houthi, avait annoncé de son côté que les rebelles chiites stoppaient leurs attaques de drone et leurs tirs de missiles contre l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et leurs alliés au Yémen. Il avait ajouté que le mouvement était prêt à un cessez-le-feu d'une plus grande ampleur si la coalition militaire conduite par Ryad "veut la paix".

Le ministre yéménite de l'Information, Moammar Al Eryani, a par la suite annoncé que les Houthis avaient "tiré un missile en direction des terres saoudiennes", ajoutant que le projectile avait manqué sa cible et était tombé en territoire yéménite. Les Houthis n'ont pas pu être joints pour commenter ces informations diffusées sur Twitter.

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EXAMINE UNE RÉSOLUTION

La reprise des affrontements à Hodeïda intervient alors que l'émissaire de l'Onu Martin Griffiths s'efforce de relancer le processus de paix, après l'échec d'une tentative en septembre dernier à Genève, où les Houthis ne s'étaient pas déplacés.

L'envoyé spécial des Nations unies espère pouvoir réunir d'ici la fin de l'année en Suède une conférence pour la paix.

Le roi Salman d'Arabie saoudite a réaffirmé lundi son soutien aux efforts des Nations unies.

Le contexte international a changé depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre dernier.

Plusieurs puissances occidentales, qui fournissent des armes et des renseignements aux Etats arabes de la coalition, expriment désormais de plus en plus de réserves sur le conflit et pressent en faveur d'un cessez-le-feu pour appuyer les efforts de l'Onu.

Un responsable militaire yéménite a déclaré lundi soir à Reuters que le cessez-le-feu ne serait appliqué à Hodeïda qu'après le vote d'un projet de résolution britannique au Conseil de sécurité des Nations unies. Le texte devait être présenté au Conseil lundi, mais on ignore quand il sera voté.

L'ambassadeur du Koweït auprès de l'Onu, Mansour al Otaïbi, a dit à la presse qu'il présenterait des amendements car son pays est mécontent du texte sur de "nombreux points". Certains membres du Conseil jugent que ce n'est pas le moment idéal pour voter une telle résolution, a-t-il ajouté.

Le projet appelle à un arrêt des affrontements à Hodeïda, un arrêt des attaques sur les zones peuplées dans tout le pays et des attaques contre les pays voisins. Il demande également un accès sans entrave pour l'aide humanitaire et préconise une injection de devises étrangères dans l'économie, via la banque centrale du Yémen.

Situé sur la mer Rouge, Hodeïda est le principal port du Yémen par où transite l'essentiel de l'aide humanitaire à destination de la population yéménite.

(Mohammed Ghobari, Ghaida Ghantous, Asma Alsharif et Aziz El Yaakoubi avec Stephen Kalin à Ryad, Michelle Nichols à New York Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)