LE CAIRE (Reuters) - Les négociations sur la trêve dans la bande de Gaza devraient reprendre au Caire dimanche, selon deux sources au sein de la sécurité en Egypte, mais un média israélien a rapporté qu'Israël n'enverrait pas de délégation tant que le pays n'aurait pas reçu la liste complète des otages encore en vie.

Le président américain Joe Biden a déclaré qu'il espérait qu'un cessez-le-feu serait conclu entre Israël et le groupe palestinien Hamas d'ici le début du mois sacré du ramadan, qui commence le 10 mars.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat de la part d'Israël ou du Hamas, qui ont négocié par l'intermédiaire de médiateurs, notamment l'Égypte et le Qatar.

Selon un haut responsable américain, un accord serait possible si le Hamas accepte de libérer des otages.

"Les otages doivent être libérés", a déclaré ce haut responsable lors d'un appel téléphonique. "L'accord est pour l'essentiel conclu. Mais je ne veux pas créer d'attentes dans un sens ou dans l'autre", a-t-il ajouté.

La pression internationale en faveur d'un cessez-le-feu s'est accrue, alors que, selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 30.000 Palestiniens ont été tués depuis l'offensive israélienne à Gaza, le 7 octobre. Les Nations unies ont en outre averti qu'un quart de la population de Gaza est désormais menacée par la famine.

Israël a lancé cette offensive en réponse à l'attaque de militants du Hamas contre des villes israéliennes, au cours de laquelle 1.200 personnes ont été tuées en Israël et 253 autres enlevées, selon les chiffres de l'Etat hébreux.

D'après les sources égyptiennes, les délégations israéliennes et celles du Hamas devraient arriver au Caire dimanche.

Elles ont indiqué que l'incident survenu jeudi, lors d'une distribution d'aide alimentaire près de la ville de Gaza, au cours duquel, selon les autorités de Gaza, plus de 100 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, n'avait pas ralenti les pourparlers et avait même hâté la recherche d'une avancée.

Israël a imputé la plupart des décès à un mouvement de foule qui s'est formé autour des camions d'aide, affirmant que des victimes avaient été piétinées ou écrasées.

Les sources égyptiennes ont déclaré que les parties s'étaient mises d'accord sur la durée d'une trêve à Gaza, ainsi que sur la libération d'otages et de prisonniers, ajoutant que la conclusion de l'accord nécessitait encore un terrain d'entente sur le retrait des forces israéliennes du nord de la bande de Gaza et le retour de ses habitants.

D'après le journal israélien Ynet, citant un haut responsable sous couvert d'anonymat, Israël n'enverra cependant pas de délégation aux pourparlers du Caire tant que l'Etat hébreux n'aura pas reçu une liste complète des otages encore vie détenus à Gaza.

Selon le journal, la question centrale sur laquelle porte les discussions est de savoir le nombre d'otages qui seront libérés de Gaza et le nombre de Palestiniens qui seront remis en liberté par Israël dans les échanges conjoints.

"Tant que des réponses claires n'auront pas été données, une délégation ne partira pas pour le Caire", a déclaré ce responsable, cité par Ynet.

Un responsable palestinien proche des initiatives en matière de médiation n'a pas confirmé dans l'immédiat la tenue de pourparlers au Caire dimanche. "Lorsqu'il s'agit de mettre fin à la guerre et de retirer les forces de Gaza, les divergences restent entières", a-t-il dit.

(Reportage Ahmed Mohamed Hassan, Nafisa Eltahir, Nidal al-Mughrabi et Henriette Chacar; rédigé par Aiden Lewis et Tom Perry, version française Claude Chendjou et Kate Entringer)