PARIS, 22 juillet (Reuters) - Edouard Philippe a souhaité dimanche que la France fasse "mieux" pour la restitution des biens aux juifs spoliés durant l'Occupation, en dotant notamment la commission d'indemnisation d'une nouvelle compétence dans ce domaine.

Le Premier ministre marquait à Paris la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux "Justes" de France.

Il s'est notamment recueilli devant la plaque commémorative du Vél' d’Hiv' et s'est rendu au Square des martyrs juifs.

La Commission pour l'indemnisation des victimes de spoliations intervenues du fait des législations antisémites en vigueur pendant l'Occupation (CIVS) a été créée en 1999 en vue de réparer les préjudices subis alors par les juifs français.

"Une commission qui a permis de verser plus de 500 millions d’euros d’indemnités au titre des spoliations matérielles. Auxquels s’ajoutent 53 millions d’euros au titre des spoliations bancaires", a rappelé Edouard Philippe lors d'un discours.

"Cette commission a aujourd’hui en grande partie rempli son office et la question de son avenir se posera un jour. Mais ce jour n’est pas encore venu. Il est un domaine dans lequel nous devons faire mieux : celui de la restitution des biens culturels", a-t-il poursuivi.

"C’est pourquoi, j’ai décidé de doter la CIVS d’une nouvelle compétence, celle de pouvoir recommander la restitution de ces oeuvres ou, à défaut, d’indemniser les personnes concernées", a-t-il précisé, ajoutant que le ministère de la Culture aurait désormais la charge d'instruire directement ces dossiers.

Selon un rapport remis en avril dernier au ministère de la Culture, plus de 2.000 objets seraient encore concernés dans les collections publiques. (Sophie Louet)