PARIS - La présidence de la République a décidé d'engager une procédure de licenciement à l'encontre d'Alexandre Benalla, collaborateur d'Emmanuel Macron à l'origine d'une tempête politique, qui a été placé en garde à vue hier matin pour des violences lors des manifestations du 1er-Mai.

L'identification sur des vidéos amateurs d'Alexandre Benalla - responsable de la sécurité de la campagne d'En Marche! devenu chargé de mission et adjoint au chef de cabinet du président - frappant un jeune homme et malmenant une jeune fille le 1er mai à Paris, entouré de CRS et portant un casque de police, plonge l'exécutif dans la tourmente.

Au lendemain de l'ouverture par le parquet de Paris d'une enquête pour violences et usurpation de fonctions, décision consécutive à des informations du Monde, l'Elysée a annoncé avoir eu connaissance de "faits nouveaux constitutifs d'une faute commise par Alexandre Benalla".

"Afin de prouver son innocence, Alexandre Benalla aurait été le destinataire d’un document appartenant à la préfecture de police de Paris et qu’il n’était pas autorisé à détenir. En conséquence de quoi, et conformément au terme du courrier de sanction qui lui avait été notifié, la présidence de la République a pris la décision d’engager la procédure de licenciement d’Alexandre Benalla", a dit une source à l'Elysée.

Trois policiers, dont deux commissaires, ont été suspendus jeudi soir à titre conservatoire pour avoir "communiqué à un tiers", le soir du 18 juillet, des images de vidéoprotection de la Ville de Paris, ont annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, et la préfecture de police.

PARIS - L'irruption de l'"affaire" Benalla, à la suite des révélations du Monde mercredi soir, a bouleversé les travaux d'une Assemblée nationale à l'agenda surchargé, où l'opposition a trouvé une tribune pour cibler une majorité embarrassée.

Interruptions de séance, rappels au règlement et réunions d'urgence ont perturbé jeudi et vendredi les débats, déjà très en retard sur le calendrier prévu, sur la réforme constitutionnelle.

Les travaux sont restés au point mort vendredi, l'opposition multipliant les rappels au règlement pour demander des comptes sur ce que certains ont qualifié de "scandale l'Etat", appelant une explication du Premier ministre devant la représentation nationale.

Edouard Philippe leur a répondu après avoir assisté à une étape du Tour de France à Valence (Drôme), renvoyant aux questions au gouvernement de mardi "ou avant, dès lors que dans le cadre des procédures normales on me demandera de m'exprimer".

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GAZA - Le autorités israéliennes et le Hamas se sont entendus aujourd'hui pour faire le nécessaire en vue d'un retour au calme dans la bande de Gaza, a annoncé un porte-parole du mouvement islamiste, au terme d'une journée marquée par la mort de quatre palestiniens et d'un soldat israélien.

"Avec les efforts de l'Egypte et des Nations Unies, il a été convenu de revenir au calme entre (Israël) et les mouvements palestiniens", a déclaré Faouzi Barhoum, interrogé par Reuters.

Ses propos n'ont pas été commentés côté israélien, mais une porte-parole de l'armée a indiqué qu'aucune activité militaire n'était signalée dans la bande de Gaza, ce que des habitants ont confirmé.

Un soldat israélien avait auparavant été tué par balles en bordure de la bande Gaza, où les frappes de Tsahal ont coûté la vie à trois membres du Hamas et à un civil, et ont fait 120 blessés. L'armée israélienne n'avait pas subi de pertes dans l'enclave palestinienne depuis les affrontements de 2014.

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PARIS - La France et la Russie vont envoyer 50 tonnes d'aide médicale à destination de la région syrienne de la Ghouta orientale, ont annoncé hier les deux pays dans un communiqué conjoint transmis par l'Elysée.

Cette aide d'une valeur de 400.000 euros, destinée à secourir 500 personnes gravement blessées et 15.000 autres moins sérieusement atteintes, sera distribuée par un organisme onusien, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH).

Embarqué vendredi à bord d'un avion russe à Châteauroux (Indre), le "matériel médical de première nécessité" sera débarqué sur une base militaire russe du nord-ouest de la Syrie, en vertu d'un accord passé entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine lors de leurs différents entretiens depuis mai dernier.

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WASHINGTON - Donald Trump s'est dit prêt à imposer des droits de douane sur 500 milliards de dollars supplémentaires (429 milliards d'euros) de marchandises importées de Chine par les Etats-Unis, affichant sa détermination dans le différend commercial entre les deux pays.

"On est parti pour un montant énorme", dit le président américain dans une interview accordée jeudi à CNBC. "Je suis prêt à aller jusqu'à 500."

Les Bourses en Europe et les contrats futures à Wall Street ont creusé leurs pertes après la diffusion de ces déclarations.

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BRUXELLES - Le "livre blanc" britannique sur les futures relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne contient des éléments constructifs mais de nombreuses questions restent toujours sans réponses, a déclaré hier Michel Barnier.

Le négociateur de l'UE, qui a rencontré hier le nouveau ministre britannique chargé du Brexit, Dominic Raab, a souligné qu'il ne pouvait y avoir de progrès sur les relations futures entre Londres et les Vingt-Sept tant que les modalités de sortie de la Grande-Bretagne de l'UE n'auront pas été fixées, notamment en ce qui concerne la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.

"Il y a plusieurs éléments dans ce 'livre blanc' qui ouvrent la voie à une discussion constructive" sur les futures relations, a dit Barnier lors d'une conférence de presse à Bruxelles, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE.

Le gouvernement britannique, a-t-il poursuivi, partage le souhait de l'Union de conserver des relations commerciales ambitieuses, d'avoir des règles de concurrence équitables et un partenariat en matière de sécurité.

LONDRES - Quitter l'Union européenne pourrait coûter jusqu'à 960 livres (1.075 euros) chaque année aux ménages britanniques, selon une étude publiée hier.

Les ménages britanniques devront faire face à des prix plus élevés, en raison des coûts liés notamment aux droits de douane et aux formalités administratives, tandis que les fabricants de biens de consommation pourraient voir leurs bénéfices amputés de 1% à 4%.

L'étude, menée par le cabinet de conseil Oliver Wyman a envisagé cinq scénarios de Brexit, avec un impact allant de 245 et 960 livres par an par ménage.

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BERLIN - Un homme armé d'un couteau a blessé plusieurs personnes, dont une grièvement, hier à bord d'un bus à Lübeck, dans le nord de l'Allemagne, avant d'être arrêté par la police.

Selon le Lübecker Nachrichten, le suspect est un homme de 34 ans, d'origine iranienne mais citoyen allemand, qui vit à Lübeck depuis plusieurs années.

Le ministre de l'Intérieur du Schleswig-Holstein ne pense pas qu'il s'agisse d'un attentat terroriste, ajoute le journal.

"Le nombre exact de blessés n'est toujours pas clairement établi. Il n'y a aucun mort", disent dans un communiqué la police et le parquet, qui ajoutent ignorer pour l'instant les motivations de l'agresseur.

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PARIS - La grève du printemps à la SNCF a coûté 790 millions d'euros, un chiffre supérieur au résultat net enregistré par le groupe en 2017, selon une estimation communiquée hier par la direction dans un document interne.

Le coût s'explique par une perte de chiffre d'affaires, à hauteur de 770 millions d'euros, à laquelle s'ajoutent 160 millions d'euros de mesures commerciales destinées aux clients de la compagnie et aux autres entreprises ferroviaires.

A ces pertes, la SNCF soustrait 140 millions d'euros engendrés par les retenues sur salaire et par les économies d'énergie réalisées pendant les 37 jours de grève.

La mobilisation organisée à l'appel de la CGT, de l'Unsa, de Sud et de la CFDT contre le projet de réforme du secteur s'est étalée sur trois mois, à raison de deux jours d'arrêt de travail par tranche de cinq jours.

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PARIS - Les grandes villes françaises seront bientôt invitées à se transformer en "zones à faibles émissions", a annoncé hier le gouvernement, qui souhaite généraliser le dispositif servant à bannir les véhicules les plus polluants.

Le futur projet de loi d'orientation des mobilités, qui doit être présenté à la rentrée, demandera à toutes les agglomérations de plus de 100.000 habitants d'étudier cette possibilité, la décision appartenant aux collectivités.

Pour l'heure, seuls Paris et Grenoble se sont dotés de telles zones, répandues ailleurs en Europe.