DUBLIN - Les Irlandais se sont prononcés hier par référendum à une très forte majorité en faveur de la libéralisation du droit à l'avortement, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes diffusés dans la soirée.

Le "oui" à l'abrogation d'un amendement constitutionnel interdisant, depuis 1983, la promulgation de toute législation sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et protégeant le "droit à la vie de l'enfant à naître" au même titre que celui de la mère, l'emporterait avec 68% à 69% des voix.

Le droit irlandais a été modifié en 2013 mais la possibilité d'interrompre une grossesse était depuis cette date limitée au seul cas où la vie de la mère est en danger.

Le dépouillement ne débutera que ce matin à 08h00 GMT et les premiers résultats partiels devraient tomber en milieu de matinée.

Le taux de participation a été l'un des plus élevés jamais enregistrés pour un référendum sur l'île à forte tradition catholique. Il pourrait avoir dépassé les 61% du référendum qui a conduit à la légalisation du mariage homosexuel en 2015.

---

WASHINGTON - Le président américain Donald Trump, qui a annulé jeudi sa rencontre prévue le 12 juin à Singapour avec son homologue nord-coréen Kim Jong-un, a fait état cette nuit de "discussions très productives avec la Corée du Nord sur un rétablissement du sommet" avec Kim Jong-un.

Si ce sommet doit avoir lieu, ajoute le président américain sur son compte Twitter, il aura probablement lieu, comme initialement prévu, le 12 juin à Singapour. "Si nécessaire, il sera prolongé au-delà de cette date", poursuit-il.

Auparavant, le gouvernement de Pyongyang avait regretté l'annulation du sommet et s'était dit ouvert au dialogue.

---

NEW YORK - L'ancien producteur de films Harvey Weinstein, dont la chute l'automne dernier a enclenché un vaste mouvement de libération de la parole des femmes, s'est livré hier à la police new-yorkaise et a été inculpé de viol et d'agression sexuelle.

Arrivé au siège de la police de Manhattan à 07h25, il en est ressorti une heure et demie plus tard, les menottes aux poignets, escorté par des policiers, devant les caméras et de nombreux journalistes.

Remis en liberté sous caution et contraint de porter un bracelet électronique, Harvey Weinstein, 66 ans, mis en cause par plus de 70 femmes depuis que le scandale a éclaté en octobre dernier, dément toute relation non consentie. Son avocat, Benjamin Brafman, a déclaré qu'il avait l'intention de plaider non coupable.

---

ROME - Giuseppe Conte a continué hier de négocier la formation de son gouvernement dans le cadre d'un accord entre la Ligue (extrême-droite) et le Mouvement 5 Etoiles (populiste) en Italie alors que les marchés s'inquiètent de la constitution d'un gouvernement eurosceptique dont la politique menacerait les fragiles finances publiques italiennes.

Nouveau venu en politique, Conte a notamment rencontré hier le président de la République Sergio Mattarella pour des "entretiens informels", a-t-on appris auprès d'une source au sein du M5S. Cette rencontre n'était pas destinée à présenter son cabinet au chef de l'Etat, a ajouté cette source, précisant que le président du Conseil désigné n'avait pas dit à son interlocuteur quand son gouvernement serait prêt.

Signe de l'inquiétude des milieux financiers, l'agence de notation Moody's, redoutant les retombées sur les finances publiques des projets budgétaires de la nouvelle coalition, a annoncé hier soir avoir placé la note à long terme Baa2 de l'Italie sous surveillance avec implication négative.

---

MADRID - Le Parti socialiste espagnol a annoncé hier le dépôt d'une motion de censure contre Mariano Rajoy au lendemain de la condamnation du Parti populaire (PP), le parti du chef du gouvernement, dans une affaire de corruption.

Pour renverser le président du gouvernement et obtenir des élections anticipées, les socialistes, qui ont 85 députés, ont besoin du soutien du parti de gauche Podemos (67 députés) et des élus indépendantistes basques et catalans au Congrès des députés, la chambre basse du Parlement.

Dans le cadre de cette offensive anti-Rajoy, les centristes de Ciudadanos ont menacé de présenter leur propre motion de censure si le chef du gouvernement ne convoquait pas d'élections anticipées.

Mariano Rajoy, qui avait convoqué une conférence de presse, a exclu cette hypothèse, soulignant que l'Espagne avait besoin de stabilité politique pour assurer la poursuite de la reprise économique.

---

PARIS - La CGT, des associations et des partis de gauche, dont La France insoumise (LFI), organisent ce samedi une "marée populaire", illustration de l'alliance entre politiques et syndicalistes radicaux contre les réformes d'Emmanuel Macron.

Echaudé par la mobilisation manquée de septembre contre les ordonnances sur la réforme du Code du travail mais ravigoré par la "Fête à Macron" du 5 mai, Jean-Luc Mélenchon conçoit ce samedi comme un tremplin pour construire un "Front populaire" rassemblant forces syndicales, politiques et associatives.

Le chef de file de La France insoumise sera dans sa circonscription de Marseille, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, manifestera à Paris, où le défilé partira de la gare de l'Est pour rejoindre la Bastille.

Dans une interview que publie le quotidien Libération ce matin, Jean-Luc Mélenchon estime qu'un nouveau cycle de contestation a commencé face à un Emmanuel Macron "continuellement en mouvement".

En marge de son déplacement en Russie, le chef de l'Etat a déclaré hier sur BFM TV que cette "marée populaire" ne l'arrêterait pas. Il a dénoncé par ailleurs ceux qui "ne proposent rien au pays" et "veulent la grande violence".

---

PARIS - Les syndicats de la SNCF ont appelé hier à la poursuite de la grève entamée il y a près de deux mois en dépit de la promesse formulée par Edouard Philippe d'une reprise de la dette de la compagnie ferroviaire à hauteur de 35 milliards d'euros.

Le Premier ministre a également annoncé aux dirigeants syndicaux, qu'il a reçus à tour de rôle à Matignon, des investissements supplémentaires et une série d'autres mesures qui n'ont pas suffi à infléchir la position de la CGT et de Sud.

Les deux organisations les plus modérées, l'Unsa et la CFDT, attendent pour leur part la fin du processus parlementaire, à la mi-juin, pour envisager une éventuelle sortie de crise.

Les représentants des cheminots attendaient depuis longtemps des garanties sur l'avenir financier de la SNCF, qui serait condamnée avec sa dette actuelle - 47 milliards pour le seul réseau - une fois transformée en société anonyme et soumise à la concurrence de nouveaux acteurs.

L'opération de délestage se fera en deux temps, à raison de 25 milliards d'euros en 2020 et de 10 milliards d'euros en 2022.

---

PARIS - Les deux ex-agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) mis en examen et écroués en décembre dernier pour trahison présumée au profit d'une puissance étrangère ont pu livrer des informations mettant "potentiellement en cause la sécurité de l'Etat" français, a déclaré hier la ministre des Armées, Florence Parly.

Son ministère avait confirmé jeudi soir dans un communiqué que "deux de ses anciens personnels et la conjointe de l'un d'entre eux" avaient été déférés devant un juge d'instruction pour "des fait susceptibles de constituer les crimes et délits de trahison".

Les faits ont été révélés par l'émission "Quotidien", sur TMC, qui affirme que ces espions présumés ont été recrutés par les autorités chinoises. Les autorités françaises se refusent à confirmer l'implication possible de la Chine.