PARIS - Après la sidération provoquée par le renoncement de François Hollande, les regards des socialistes se sont tournés hier vers Manuel Valls, qu'une partie de son camp presse de prendre la relève en se présentant à la primaire de la gauche.

S'il n'a rien dit de ses intentions depuis l'allocution présidentielle de jeudi soir, le Premier ministre n'a pas fait mystère ces derniers temps de sa volonté d'entrer dans la danse.

En déplacement hier à Nancy, Manuel Valls s'est contenté de rendre hommage à la décision de François Hollande, qui a "toujours privilégié le rassemblement". "Nous devons défendre le bilan, nous devons défendre cette action et je le ferai", a-t-il dit.

Celui qui affirmait le week-end dernier être "prêt" à en découdre en 2017 a renoncé à participer aujourd'hui à Paris au meeting de la Belle alliance populaire, organisatrice de la primaire censée désigner le représentant du PS et de petits partis affiliés pour l'élection présidentielle.

S'il franchissait le pas, la question de son départ de Matignon se poserait mais en théorie pas avant demain, au retour de François Hollande d'Abou Dhabi.

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ROME - Matteo Renzi a défendu jusqu'au bout hier le projet de réforme constitutionnelle auquel il a lié son destin politique, promettant aux électeurs que l'Italie surpasserait les autres nations européennes en cas de succès du camp du "oui" demain.

"Si le 'oui' l'emporte, l'Italie sera le pays le plus fort en Europe", a promis le président du Conseil, s'engageant à opposer immédiatement son veto au projet de budget européen pour contraindre ses partenaires européens à soutenir Rome dans la gestion de la crise des migrants et des réfugiés

Matteo Renzi fera face dans les urnes à une coalition de toute l'opposition, unie autour de l'ambition de le faire chuter.

Le texte qui sera mis aux voix demain propose notamment de limiter les pouvoirs législatifs du Sénat en lui retirant celui de renverser l'exécutif. Matteo Renzi le juge indispensable pour mettre fin à une instabilité chronique.

Marchés financiers et dirigeants européens redoutent qu'une victoire du "non" au référendum ne plonge l'Italie dans de nouvelles turbulences et fragilise son système bancaire, précipitant la zone euro dans une nouvelle crise.

Les responsables de l'Union européenne débattent d'ailleurs de la tenue d'un sommet en urgence des dirigeants de la zone euro en cas de victoire du "non" au référendum constitutionnel en Italie, craignant une vive réaction des marchés, a-t-on appris auprès de sources au fait des discussions.

Les 28 pays de l'Union européenne doivent se rencontrer le 15 décembre, tandis que les ministres des Finances de la zone euro tiendront leur réunion mensuelle lundi à Bruxelles.

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WASHINGTON/NEW YORK - Donald Trump s'est entretenu hier par téléphone avec la présidente taïwanaise Tsaï Ing-wen, un geste susceptible de provoquer la colère de la Chine.

Il s'agit du premier contact de ce niveau avec Taïwan de la part d'un président américain élu ou en exercice depuis que Jimmy Carter a adopté en 1979 le principe d'une "Chine unique".

La Chine, qui considère Taïwan comme une province rebelle, n'a pas réagi dans l'immédiat.

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BEYROUTH - Un haut responsable de l'opposition syrienne a accusé hier la Russie de faire volontairement traîner les discussions engagées à Ankara avec des groupes rebelles au sujet d'Alep, où les insurgés ont perdu en quelques jours plus du tiers des quartiers qu'ils contrôlaient dans l'est de la ville.

S'exprimant à Rome lors d'une conférence de presse, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a confirmé que des contacts étaient en cours avec l'opposition syrienne et a ajouté qu'il n'y avait "pas de solution militaire au conflit syrien".

Ces discussions, les premières entre la Russie et des représentants des groupes rebelles, ont débuté il y a deux semaines environ à Ankara.

De son côté, porté par la conquête rapide de plusieurs quartiers de la partie orientale d'Alep, facilitée par l'aviation russe et les miliciens chiites venus du Liban, d'Iran et d'Irak, le gouvernement syrien a organisé une visite escortée pour la presse de quartiers du nord-est de la grande ville du nord de la Syrie.

Accompagnant les journalistes, un officier de l'armée syrienne a prédit que les insurgés seraient évincés de tous les quartiers qu'ils contrôlent encore.

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TRIPOLI - Des combats en Libye entre groupes rivaux ont éclaté la nuit dernière à Tripoli, les plus violents depuis plus d'un an dans la capitale libyenne.

Dans la journée d'hier, des tirs d'armes automatiques ont été signalés dans d'autres quartiers de la capitale, où le Gouvernement d'accord national (GNA) formé sous l'égide de l'Onu et avec le soutien de la communauté internationale n'a toujours pas réussi à imposer son autorité aux milices.

Aucun bilan n'a été fourni. Des informations évoquant la mort d'au moins sept personnes ont circulé mais n'ont pas été confirmées.

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BANJUL - Le président de Gambie, Yahya Jammeh, qui promettait de diriger le petit pays d'Afrique de l'Ouest pendant "un milliard d'années", a reconnu hier soir sa défaite électorale après 22 ans au pouvoir.

Dans une allocution diffusée à la radio nationale, il a confirmé qu'il ne contesterait pas les élections du scrutin de jeudi et s'est dit prêt à aider son futur successeur, Adama Barrow.

Dans un pays pourtant verrouillé, gouverné par décrets et où les organisations des droits de l'homme dénoncent régulièrement la répression des opposants, le chef de l'Etat sortant a été nettement battu à l'élection présidentielle qui avait lieu jeudi.

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TOULOUSE - Un premier foyer de grippe aviaire hautement pathogène H5N8 confirmé jeudi dans le Tarn s'est propagé dans le Gers, les Hautes-Pyrénées et le Lot-et-Garonne, a-t-on appris hier auprès des préfectures et du ministère de l'Agriculture.

Le même virus avait été détecté pour la première fois en France le 26 novembre sur des canards sauvages dans le Pas-de-Calais.

Ces nouveaux cas sont une mauvaise nouvelle pour les producteurs de foie gras français, qui ne pourront pas exporter de nouveau leur production hors d'Europe dès ce mois de décembre, comme cela était prévu.

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PARIS - Un homme armé était recherché hier soir après une tentative de braquage dans une agence de voyages du XIIIe arrondissement de Paris, qui n'a pas fait de blessé, a-t-on appris de source policière.

Les autorités avait cru dans un premier temps à une prise d'otages dans l'établissement, déjà cible d'un vol à main armée dans le passé, mais le braqueur, qui était seul, s'était enfui.

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PARIS - Quatorze ex-dirigeants et cadres de la société d'investissement Wendel ont été renvoyés en procès pour fraude fiscale en 2007-2008, et la banque JPMorgan Chase pour complicité de cette fraude, a-t-on appris hier de source proche du dossier.

Parmi les dirigeants renvoyés figurent l'ex-président du directoire Jean-Bernard Lafonta et l'ex-président du patronat français Ernest-Antoine Seillière.