BRUXELLES - La Commission européenne a entrepris hier d'activer la "loi de blocage", dispositif de protection des entreprises européennes contre les sanctions que les Etats-Unis s'apprêtent à réinstaurer contre l'Iran.

Ce mécanisme, adopté en 1996 pour contourner l'embargo sur Cuba mais jamais employé, permet aux entreprises et tribunaux européens de ne pas se soumettre à des réglementations relatives à des sanctions prises par des pays tiers.

Dans un communiqué, la Commission a précisé avoir "lancé la procédure formelle d'activation du 'Blocking Statute' (loi de blocage) en actualisant la liste des sanctions américaines contre l'Iran tombant dans son champ d'application". Elle propose aussi d'autoriser la Banque européenne d'investissement (BEI) à faciliter les investissements des entreprises européennes en Iran.

Cette annonce est conforme à la décision prise par les chefs d'Etat et de gouvernement la veille lors de leur sommet informel en Bulgarie.

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TEHERAN - Le chef du nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, a salué ce matin les efforts de l'Union européenne pour sauver l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien, malgré le retrait des Etats-Unis.

"Nous espérons que leurs efforts seront récompensés", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse dans la capitale iranienne, avec le commissaire européen à l'Energie, Miguel Arias Canete.

Ce dernier est à Téhéran pour deux jours afin de rassurer les principaux ministres iraniens sur la volonté de l'Union européenne de maintenir les échanges commerciaux avec l'Iran.

Mais si l'UE échouait à compenser le retrait américain de l'accord, Ali Akbar Salehi a expliqué que l'Iran avait plusieurs options, comme celle de reprendre la production d'uranium enrichi à 20%.

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ROME - Le contrat de gouvernement négocié par le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue dévoilé hier appelle à une révision des règles de gouvernance européenne et, même s'il ne retient pas certains des éléments qui avaient fuité, il pose le décor d'une confrontation avec les partenaires européens de l'Italie.

Aucun projet de sortie de l'euro ou de référendum sur la question ne figure dans l'accord, qui ne demande pas non plus à exclure du calcul de la dette les rachats d'obligations opérés par la Banque centrale européenne (BCE).

Mais le mouvement anti-système de Luigi Di Maio et la formation d'extrême droite de Matteo Salvini réclament en revanche que les dépenses d'investissement ne soient pas prises en compte dans le calcul du ratio dette/PIB.

Ils veulent aussi une activation totale des objectifs du traité européen de Maastricht (1992), qui visent notamment à un renforcement de la légitimité démocratique des institutions européennes et une amélioration de leur efficacité.

Au chapitre de la fiscalité, les deux formations prévoient pour l'impôt sur les revenus et l'impôt sur les sociétés de ramener à deux le nombre de tranches d'imposition, taxées à 15% et 20%. Pour ce qui est de la politique sociale, le futur gouvernement prévoit la mise en place, pour les pauvres, d'un "revenu citoyen" de 780 euros par mois et l'abrogation de la réforme des retraites adoptée en 2011.

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SANTA FE, Texas - Un élève armé a tué dix personnes, dont plusieurs de ses camarades, et blessé dix autres personnes lors d'une fusillade dans un lycée de Santa Fe au Texas hier matin, a indiqué le gouverneur de l'Etat américain, Greg Abbott.

Le jeune homme, qui a été identifié comme Dimitrios Pagourtzis, avait prévu de conclure son équipée meurtrière par un suicide mais s'est finalement rendu à la police.

Cette nouvelle attaque est la dernière en date d'une série de fusillades commises dans différents établissements scolaires des Etats-Unis.

"Mon administration est déterminée à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger nos élèves, sécuriser nos écoles et empêcher que les armes tombent entre les mains de ceux qui représentent un danger pour eux-mêmes et pour les autres", a déclaré Donald Trump à la Maison blanche.

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LA HAVANE - Plus de cent personnes ont péri dans le crash d'un Boeing 737 qui s'est écrasé hier peu après son décollage de La Havane à Cuba, ont rapporté des dirigeants et la télévision publique cubaine.

Seules trois femmes, admises dans un état grave à l'hôpital Calixto Garcia de La Havane, ont survécu à la catastrophe, a indiqué le président cubain Miguel Diaz-Canel. L'incendie, qui s'est déclaré après l'accident, a été éteint et les équipes de secours ont entamé leur travail d'identification des corps.

L'avion, loué par la compagnie Cubana à une petite compagnie aérienne mexicaine, Damojh, transportait 105 passagers, dont cinq enfants, et neuf membres d'équipage.

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ISTANBUL - Les dirigeants des pays musulmans ont demandé hier le déploiement d'une force internationale pour protéger les Palestiniens après la mort de dizaines de manifestants tués par des soldats israéliens dans la bande de Gaza cette semaine.

Dans une déclaration à la fin de leur sommet organisé à Istanbul, ils ont également promis d'imposer des "mesures politiques et économiques" aux pays qui imiteraient les Etats-Unis et transféreraient à Jérusalem leur ambassade en Israël.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a formulé des attaques contre Israël, qu'il a qualifié "d'Etat terroriste", comparant les actions des forces israéliennes aux exterminations par les nazis de millions de Juifs dans les camps de concentration lors de la Deuxième Guerre mondiale.

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BAGDAD - La liste du prédicateur Moktada al Sadr, l'un des rares dirigeants chiites irakiens à avoir pris ses distances avec l'Iran, a remporté les élections législatives au niveau national en Irak, a annoncé ce matin la commission électorale.

Moktada al Sadr a fait alliance avec les communistes et d'autres organisations laïques qui ont participé aux manifestations qu'il avait organisées en 2016 pour protester contre la corruption. Il s'est déclaré fermement opposé à toute ingérence étrangère en Irak.

Il ne pourra pas devenir Premier ministre, puisqu'il ne s'était pas présenté à l'élection, mais cette victoire, inattendue, lui assure un rôle important dans les discussions pour choisir le Premier ministre et former le nouveau gouvernement. Ces discussions pourraient durer plusieurs mois.

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PARIS - Emmanuel Macron, qui doit présenter mardi les grandes lignes de sa politique en faveur des quartiers prioritaires en France, annoncera notamment une mesure visant à garantir 30.000 stages de troisième par an aux collégiens de ces territoires, selon l'Elysée.

La prise de parole du chef de l'Etat est très attendue par des acteurs du terrain et des élus désabusés par la dizaine de plans banlieue de ces quarante dernières années qui n'ont pas permis de réduire les inégalités.

Consciente de ces attentes, l'Elysée a fait savoir hier qu'il ne s'agirait pas d'un énième "plan à plusieurs milliards d'euros" mais d'un "point d'étape non conclusif" visant à mettre la "priorité sur l'humain" avec l'engagement de toutes les parties prenantes.

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PARIS - La Cour des comptes émet des réserves sur la gestion budgétaire des gouvernements successifs en 2017, qui n'ont ni contenu les dépenses, ni endigué la progression de la dette en dépit des efforts affichés, avec le risque que fait peser cette évolution sur les comptes publics en cas de remontée des taux d'intérêts.

"En 2017, l'amélioration très limitée du déficit résulte d'une forte hausse, tant des dépenses que des recettes", peut-on lire dans le rapport annuel de la Cour des comptes, cité ce matin par Le Monde, quatre jours avant sa présentation.

Selon les chiffres officiels, le déficit de l'Etat s'est élevé à 67,8 milliards d'euros, un chiffre légèrement inférieur aux 69,1 milliards enregistrés en 2016 mais insuffisant pour faire baisser le ratio de la dette publique par rapport au PIB (96,8% en 2017 contre 96,6% un an plus tôt).