BRUXELLES- Un mini-sommet consacré à la question migratoire se tient aujourd'hui à Bruxelles sur fond de vives tensions entre les pays de l'Union européenne dont une partie a choisi de boycotter cette réunion informelle, laissant présager de vives discussions lors du conseil européen des 28 et 29 juin.

Organisée à la dernière minute par la Commission européenne, cette rencontre réunira dans l'après-midi une quinzaine de pays, dont la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, l'Autriche et Malte, afin de rechercher des "solutions européennes" aux flux de migrants qui continuent de traverser la Méditerranée.

"J'espère que nous pourrons dans les prochains jours acter d'une décision européenne commune qui est la seule qui permettra de répondre efficacement et humainement au drame que nous sommes en train de vivre", a déclaré hier Emmanuel Macron à l'issue d'un entretien avec le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à l'Elysée.

La tâche s'annonce ardue tant les dernières déclarations des uns et des autres ont dressé le tableau d'une Europe plus divisée que jamais face à une question migratoire qui, depuis trois ans, n'a jamais été résolue en dépit de multiples initiatives et de nombreux sommets.

Emmanuel Macron s'est dit favorable à une augmentation du nombre de "centres fermés" pour les migrants qui débarquent sur le sol européen et à l'idée de sanctions financières contre des Etats membres qui ne seraient pas solidaires dans le cadre de la répartition des demandeurs d'asile.

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ISTANBUL - Les bureaux de vote ont ouvert ce matin en Turquie pour des élections législatives et présidentielle qui constituent le plus grand défi lancé à Recep Tayyip Erdogan depuis qu'il est arrivé au pouvoir voici une quinzaine d'années.

Plus de 56 millions d'électeurs sont appelés aux urnes à travers l'ensemble du pays et les opérations de vote prendront fin à 17h00 locales (14h00 GMT).

Ce scrutin est le premier au plan national depuis le référendum de 2017 par lesquels les Turcs ont, à une courte majorité, approuvé une révision de la Constitution qui renforce les pouvoirs du chef de l'Etat.

Les sondages prédisent qu'Erdogan ne devrait pas l'emporter dès ce premier tour de la présidentielle mais qu'il devrait être élu au second tour, qui se tiendra le 8 juillet. Sa formation islamo-conservatrice, l'AKP (Parti de la justice et du développement) pourrait perdre la majorité absolue au parlement, ce qui augurerait de tensions entre le pouvoir législatif et l'exécutif. Si le parti pro-kurde HDP (Parti démocratique des peuples) dépasse le seuil des 10% nécessaire pour disposer d'élus au parlement, il sera d'autant plus difficile à l'AKP d'être majoritaire.

En provoquant des élections anticipées avec plus d'un an d'avance sur la date prévue, novembre 2019, Recep Tayyip Erdogan a paru dans un premier temps déstabiliser ses adversaires. Mais ces derniers ont réussi à créer un élan lorsque Muharrem Ince a été désigné en mai candidat du Parti républicain du peuple (CHP, laïque).

Recep Tayyip Erdogan, âgé de 64 ans, dénonce le manque d'expérience de son adversaire, son cadet de 10 ans, qu'il qualifie d'"apprenti".

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RYAD - Les Saoudiennes ont le droit depuis ce dimanche 00h00 de passer le permis et de conduire une voiture, symbole des mesures libérales qu'essaie d'imposer le prince Mohammed bin Salman dans le royaume très conservateur.

L'Arabie saoudite était le dernier pays au monde à interdire aux femmes la conduite de véhicules automobiles. La levée de cette interdiction avait été annoncée en septembre par le roi Salman.

Cette mesure de libéralisation a été bien accueillie en Occident mais elle s'est accompagnée d'une répression contre les opposants au régime, ceux-là mêmes qui avaient fait campagne contre l'interdiction quand elle était en vigueur.

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JERUSALEM - Jared Kushner, conseiller et gendre de Donald Trump, s'est dit "prêt à travailler" avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, rapporte journal palestinien Al Qods dimanche.

Dans l'interview accordée au journal et publiée en arabe, le gendre de Donald Trump adresse un message aux Palestiniens : "vous méritez un avenir radieux, le temps est venu pour les Israéliens et les Palestiniens de renforcer leurs gouvernements et de les re-concentrer pour les engager à s'ouvrir à une solution sans crainte d'essayer".

Washington affirme avoir un projet de paix qui pourrait être rendu public prochainement alors que les négociations entre Israéliens et Palestiniens sont dans l'impasse depuis 2014.

Jared Kushner, qui effectue une tournée proche-orientale, a rencontré hier soir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

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ADEN - Les Houthis ont déployé des renforts aujourd'hui dans la ville portuaire yéménite de Hodeïdah, où les troupes de la coalition arabe engagés dans une offensive contre ces miliciens chiites se rapprochent du centre, ce qui laisse craindre aux Nations unies une catastrophe humanitaire.

La coalition arabe, dominée par les Saoudiens et les Emiriens, est passée le 12 juin à l'offensive contre cette ville des bords de la mer Rouge âprement défendue par les miliciens chiites Houthis.

De violents affrontements ont éclaté après minuit dans le secteur de l'université de Hodeïdah, à trois kilomètres à l'ouest du centre, sur la route du littoral reliant l'aéroport à la zone portuaire.

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WASHINGTON - Cinq cent vingt-deux enfants de migrants qui avaient été séparés de leurs parents en vertu de la politique de "tolérance zéro" de l'administration américaine ont pu retrouver leurs parents, et les autorités vont réunir au cours des prochaines 24 heures 16 autres enfants et leurs parents, a déclaré hier soir le département américain de la Sécurité intérieure.

Donald Trump a signé mercredi un décret qui a mis fin à la politique de séparation des enfants de migrants du reste de leurs familles à la frontière américano-mexicaine.

Les images de ces enfants détenus dans des cages ont provoqué une vague d'indignation parmi les démocrates et les organisations humanitaires et ont placé certains élus républicains dans une position inconfortable à l'égard de la politique migratoire de Trump.