PARIS - La présidence de la République a décidé aujourd'hui d’engager une procédure de licenciement à l'encontre d'Alexandre Benalla, collaborateur d'Emmanuel Macron à l'origine d'une tempête politique, qui a été placé en garde à vue ce matin pour des violences lors des manifestations du 1er-Mai.

L'identification sur des vidéos amateurs d'Alexandre Benalla - responsable de la sécurité de la campagne d'En Marche! devenu chargé de mission et adjoint au chef de cabinet du président - frappant un jeune homme et malmenant une jeune fille le 1er mai à Paris, entouré de CRS et portant un casque de police, plonge l'exécutif dans la tourmente.

Au lendemain de l'ouverture par le parquet de Paris d'une enquête pour violences et usurpation de fonctions, décision consécutive à des informations du Monde, l'Elysée a annoncé avoir eu connaissance de "faits nouveaux constitutifs d’une faute commise par Alexandre Benalla".

Trois policiers, dont deux commissaires, ont été suspendus hier soir à titre conservatoire pour avoir "communiqué à un tiers", le soir du 18 juillet, des images de vidéoprotection de la Ville de Paris, ont annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et la préfecture de police.

Ils sont soupçonnés d’avoir extrait des images des caméras de vidéosurveillance qui montrent Alexandre Benalla, alors qu'il s'en prenait au jeune homme, sous un autre angle que celui de la vidéo amateur, a-t-on précisé de sources policières, confirmant une information d'Europe 1.

Les services de la présidence défendent une gestion "proportionnée" de cette affaire, dénoncée par des élus de l'opposition comme "un scandale d'Etat". Ils font valoir qu'Alexandre Benalla a été sanctionné dès qu'ils ont été informés, le 2 mai, de la nature des faits, ni rendus publics ni portés à la connaissance de la justice.

Le chargé de mission avait été suspendu 15 jours, sans salaire, puis réintégré, perdant ses attributions en matière d'organisation des déplacements présidentiels mais des images le montrent à l'oeuvre lors du 14-Juillet ou pour le retour de l'équipe de France de football lundi à Paris.

Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a été entendu hier par la police en qualité de témoin, a-t-on appris de source proche l'enquête. C'est lui qui avait convoqué Alexandre Benalla et pris les sanctions à son encontre.

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WASHINGTON - Donald Trump s'est dit prêt à imposer des droits de douane sur 500 milliards de dollars supplémentaires (429 milliards d'euros) de marchandises importées de Chine par les Etats-Unis, affichant sa détermination dans le différend commercial entre les deux pays.

"On est parti pour un montant énorme", dit le président américain dans une interview à CNBC, enregistrée hier. "Je suis prêt à aller jusqu'à 500."

Les Bourses en Europe et les contrats futures à Wall Street ont creusé leurs pertes après la diffusion de ces déclarations.

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BRUXELLES - Le "livre blanc" britannique sur les futures relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne contient des éléments constructifs mais de nombreuses questions restent toujours sans réponses, a déclaré cet après-midi Michel Barnier.

Le négociateur de l'UE, qui a rencontré hier le nouveau ministre britannique chargé du Brexit, Dominic Raab, a souligné qu'il ne pouvait y avoir de progrès sur les relations futures entre Londres et les Vingt-Sept tant que les modalités de sortie de la Grande-Bretagne de l'UE n'auront pas été fixées, notamment en ce qui concerne la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.

"Il y a plusieurs éléments dans ce 'livre blanc' qui ouvrent la voie à une discussion constructive" sur les futures relations, a dit Barnier lors d'une conférence de presse à Bruxelles, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE.

Le gouvernement britannique, a-t-il poursuivi, partage le souhait de l'Union de conserver des relations commerciales ambitieuses, d'avoir des règles de concurrence équitables et un partenariat en matière de sécurité.

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BEYROUTH - L'évacuation de rebelles et de civils syriens de la zone frontalière avec le plateau du Golan, en partie annexé par Israël, a commencé aujourd'hui à la suite d'un accord conclu avec le gouvernement de Damas sous médiation russe.

Une vingtaine de cars transportant les évacués ont pris la direction du nord, vers des zones proches de la frontière turque contrôlées par l'opposition syrienne, rapportent des témoins et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'accord entre les rebelles de la province de Kouneïtra et le gouvernement de Damas rappelle ceux qui ont déjà permis de ramener la paix dans plusieurs régions du pays, notamment au printemps dans la Ghouta orientale, près de la capitale syrienne.

Après l'évacuation des insurgés et de leurs familles, deux brigades de l'armée syrienne vont pouvoir se déployer à la frontière du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie.

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GAZA - Trois Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens aujourd'hui lors de manifestations à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, rapportent des responsables au ministère gazaoui de la Santé.

Auparavant, des coups de feu avaient été tirés de la bande de Gaza sur des soldats israéliens, a annoncé l'armée israélienne. "En réponse, des avions et des chars de Tsahal ont visé des positions militaires dans la bande de Gaza", a-t-elle précisé sur Twitter.

Deux civils palestiniens ont été tués par un tir de blindé israélien à l'est de la ville de Khan Younès, dans le centre de la bande de Gaza, et un troisième a succombé à Rafah, plus au sud, a-t-on déclaré au ministère de la Santé à Gaza.

Des militants du mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis onze ans, ont par ailleurs continué à lâcher des ballons incendiaires en direction du territoire israélien, malgré les mises en garde de l'armée israélienne.

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PARIS - La grève du printemps à la SNCF a coûté 790 millions d'euros, un chiffre supérieur au résultat net enregistré par le groupe en 2017, selon une estimation communiquée cet après-midi par la direction dans un document interne.

Le coût s'explique par une perte de chiffre d'affaires, à hauteur de 770 millions d'euros, à laquelle s'ajoutent 160 millions d'euros de mesures commerciales destinées aux clients de la compagnie et aux autres entreprises ferroviaires.

A ces pertes, la SNCF soustrait 140 millions d'euros engendrés par les retenues sur salaire et par les économies d'énergie réalisées pendant les 37 jours de grève.

La mobilisation organisée à l'appel de la CGT, de l'Unsa, de Sud et de la CFDT contre le projet de réforme du secteur s'est étalée sur trois mois, à raison de deux jours d'arrêt de travail par tranche de cinq jours.