LONDRES - L'Arabie saoudite doit fournir des faits précis pour expliquer ce qui est arrivé au journaliste Jamal Khashoggi pour être considérée comme crédible, déclarent l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni dans un communiqué commun diffusé cet après-midi.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al Joubeïr, dans une interview diffusée aujourd'hui par Fox News, a affirmé pour sa part que Ryad ignorait dans quelles circonstances exactes le journaliste est mort et où se trouve son corps.

Il a ajouté que le prince héritier, Mohamed ben Salman, n'était pas au courant de "cette aberration, de cette erreur".

Après deux semaines de dénégation, l'Arabie saoudite a reconnu dans la nuit de vendredi à samedi que le journaliste saoudien, qui vivait depuis un an aux Etats-Unis et se montrait critique envers le prince héritier Mohamed ben Salman, était mort.

Ryad a expliqué qu'il avait perdu la vie dans une bagarre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Une source saoudienne haut placée a expliqué aujourd'hui que le journaliste avait été accidentellement par une prise d'étranglement au cours d'une altercation dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre dernier.

"Rien ne peut justifier ce meurtre et nous le condamnons dans les termes les plus fermes", déclarent Paris, Londres et Berlin dans un communiqué publié à Londres. "Il reste un besoin urgent de clarifier exactement ce qui s'est passé (...) au-delà des hypothèses avancées jusqu'ici dans l'enquête saoudienne, qui doit être étayée par des faits pour être considérée comme crédible."

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part déclaré qu'il ferait toutes les déclarations nécessaires sur la mort du journaliste saoudien, le 2 octobre dernier, lors d'une réunion avec des membres de l'AKP, le parti au pouvoir, mardi au Parlement.

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ELKO, Nevada/MOSCOU - Le président américain Donald Trump a annoncé aujourd'hui que les Etats-Unis allaient se retirer du traité signé en 1987 avec la Russie sur le contrôle des forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), accusant Moscou de ne pas le respecter.

Par ce texte, signé par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev en 1987 et entré en vigueur l'année suivante, les deux pays se sont engagés à éliminer leurs missiles nucléaires et conventionnels dont la portée se situe entre 500 et 5.500 km.

"La Russie n'a malheureusement pas respecté l'accord, donc nous allons y mettre fin et nous en retirer", a déclaré Donald Trump aux journalistes après un meeting de campagne républicain dans le Nevada.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a déclaré que ce retrait, s'il était confirmé, serait une initiative "très dangereuse" de la part de Washington et donnerait lieu à des représailles "technico-militaires".

Mikhaïl Gorbatchev, qui est âgé de 87 ans, a déclaré que ce serait une erreur de la part de Washington et que cela saperait le travail que lui et ses homologues américains ont accompli pour mettre fin à la course aux armements de la Guerre froide.

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PARIS - Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a invité aujourd'hui son homologue français, Christophe Castaner, à venir à Rome pour aborder la gestion des migrants à la frontière, source de crispations récurrentes entre les deux pays.

Le sujet est revenu sur la table avec la diffusion vendredi par le ministre italien d'une vidéo sur les réseaux sociaux montrant la police à la frontière française refoulant trois migrants au passage de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes.

"J'attends mon homologue de l'Intérieur Castaner à Rome", a déclaré le chef de file de La Ligue (extrême droite). "D'ici là, nous allons continuer à patrouiller aux frontières."

Dans une interview que publie aujourd'hui Le Journal du dimanche, Christophe Castaner assure qu'"aujourd'hui, les procédures appliquées à la frontière résultent du code Schengen et d'un accord franco-italien, dans un cadre précis et partagé".

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MADRID - Près de 300 personnes ont pris d'assaut dans la journée l'enclave espagnole de Melilla au Maroc, ont annoncé les autorités locales qui font état d'un mort par arrêt cardio-respiratoire.

Environ 200 migrants ont réussi à franchir la barrière métallique de sept mètres de haut qui entoure Melilla. Ils ont été conduits dans un centre d'accueil où leur identité devait être vérifiée.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 6.000 migrants sont arrivés à Melilla et dans le territoire voisin espagnol de Ceuta depuis le début de l'année.

Plus de 40.000 personnes sont arrivées par voie maritime sur les côtes andalouses depuis le mois de janvier, ce qui fait de l'Espagne la première destination des migrants.

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LONDRES - A un peu plus de cinq mois du retrait britannique de l'Union européenne, des centaines de milliers de partisans du maintien du Royaume-Uni au sein de l'UE ont défilé hier dans les rues de Londres pour réclamer un second référendum sur le Brexit, la plus importante manifestation à ce jour des "Remainers.

Les organisateurs ont estimé que 700.000 personnes avaient participé à cette marche, la plus vaste en Grande-Bretagne depuis une manifestation contre la guerre en Irak en 2003.

Lors du référendum du 23 juin 2016, 52% des Britanniques ont voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Selon certains sondages, une courte majorité serait désormais favorable au maintien, mais, vingt-huit mois plus tard, les enquêtes d'opinion n'ont pas noté de basculement décisif de l'opinion, qui est de plus en plus lassée par la question.

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KABOUL - Prolongées ce dimanche, les élections législatives en Afghanistan, marquées la veille par un attentat sanglant à Kaboul, ont de nouveau été perturbées, moins des deux tiers des bureaux de vote concernés ayant effectivement pu ouvrir leurs portes.

Les taliban opérant librement dans une grande partie du pays, ces élections sont considérées comme un test majeur de crédibilité pour le gouvernement afghan soutenu par l'Occident.

Des soupçons de fraude électorale pèsent également sur ce scrutin.

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PARIS - Un lycéen de Créteil, dans le Val-de-Marne, a été mis en examen ce dimanche enfants pour violence avec arme sur un enseignant dans un établissement scolaire après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo sur laquelle on le voit braquer sur une professeure une arme qui s'est par la suite révélée factice, a-t-on appris de source judiciaire.

La mesure est assortie, notamment, d'une interdiction de séjourner dans le Val-de-Marne.

Ces images ont soulevé une vague d'indignation à laquelle Emmanuel Macron a fait écho en jugeant hier qu'il était "inacceptable" de menacer un enseignant et en demandant à ses ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer et de l'Intérieur Christophe Castaner de prendre "toutes les mesures pour que ces faits soient punis et définitivement proscrits de nos écoles".

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PARIS - La cote de popularité du chef de l'Etat Emmanuel Macron stagne à 29% de satisfaits, selon la dernière livraison du baromètre mensuel de l'Ifop pour le Journal du Dimanche (JDD).

Le Premier ministre, Edouard Philippe, gagne quant à lui sept points, avec désormais 41% d'opinions favorables.