BIRMINGHAM, Alabama - Le démocrate Doug Jones a remporté l'élection organisée hier pour un poste de sénateur dans l'Alabama, un revers politique pour Donald Trump qui s'était personnellement impliqué en faveur du candidat républicain Roy Moore dans cet Etat conservateur du sud des Etats-Unis.

Les républicains vont conserver le contrôle des deux chambres du Congrès mais ce résultat va réduire leur majorité au Sénat à 51 voix contre 49 aux démocrates, ce qui pourrait compliquer les efforts de Donald Trump pour faire avancer ses projets d'ici les élections de mi-mandat à l'automne 2018.

La victoire de Doug Jones est d'autant plus spectaculaire qu'aucun démocrate n'a plus été élu sénateur de l'Alabama au niveau fédéral depuis un quart de siècle.

Roy Moore, un ultraconservateur chrétien âgé de 70 ans, est accusé d'avoir agressé sexuellement ou d'avoir eu un comportement déplacé envers des adolescentes alors qu'il était âgé d'une trentaine d'années, ce qu'il dément.

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WASHINGTON - Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a proposé hier l'ouverture de discussions directes entre les Etats-Unis et la Corée du Nord "sans condition préalable".

Ces déclarations marquent un changement de ton de la part de Washington, qui exigeait jusqu'à présent que Pyongyang accepte en premier lieu que la finalité d'éventuels pourparlers soit de renoncer à son arsenal nucléaire.

On ignore cependant dans quelle mesure Rex Tillerson, dont l'influence sur la diplomatie américaine paraît faible, bénéficie du soutien de Donald Trump pour proposer une telle ouverture diplomatique.

La Maison blanche a publié par la suite un communiqué ne permettant pas de conclure que Donald Trump approuve les propos de son secrétaire d'Etat. "L'opinion du président au sujet de la Corée du Nord n'a pas changé", écrit-elle. "La Corée du Nord agit de manière dangereuse."

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ISTANBUL - L'Organisation de la coopération islamique (OCI), réunie aujourd'hui en sommet extraordinaire à Istanbul, a condamné et rejeté la décision du président Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël.

Dans un projet de déclaration commune, consulté par Reuters, l'OCI juge que l'initiative américaine marque de facto le retrait de Washington de son rôle de médiateur dans le processus de paix au Proche-Orient.

L'OCI proclame dans ce texte "Jérusalem-Est capitale de l'Etat de Palestine" et "invite tous les pays à reconnaître l'Etat de Palestine et Jérusalem-Est comme sa capitale occupée".

Prenant la parole lors de ce sommet, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a présenté l'initiative américaine comme "un grand crime" qui bafoue le droit international et risque de transformer le combat politique en combat religieux.

Il a demandé qu'un projet de résolution soit présenté au Conseil de sécurité des Nations unies visant à déclarer la décision de Donald Trump nulle et non avenue.

"Jérusalem est et sera toujours la capitale de la Palestine", a-t-il lancé.

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LA CELLE-SAINT-CLOUD, Yvelines, 13 décembre - Une douzaine de pays d'Afrique, d'Europe et du Golfe sont convenus mercredi, lors d'une réunion près de Paris, d'accroître leur soutien financier et militaire à la force du G5 Sahel afin de remporter ses premières victoires contre les djihadistes au premier semestre 2018 et s'assurer un soutien accru de l'Onu.

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont notamment annoncé des aides financières de respectivement 100 et 30 millions d'euros à cette force régionale lancée officiellement le 2 juillet dernier et dont le financement est encore loin d'être assuré. Son coût est estimé à 250 millions d'euros à ses débuts et à 423 millions en plein exercice.

Le Niger s'est quant à lui engagé à fournir deux bataillons supplémentaires - soit 1.600 hommes - à cette force qui devait initialement compter au printemps quelque 5.000 hommes, dans une zone grande comme l'Europe où les djihadistes conservent leur capacité à mener des attaques surprises.

Les cinq présidents du G5 Sahel - Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Mahamadou Issoufou (Niger), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et Idriss Déby (Tchad) - ont été reçus dans la matinée par Emmanuel Macron pour une heure d'échanges à huis clos.

Ils ont été rejoints ensuite par des partenaires clefs de la force du G5 Sahel : l'Allemagne avec Angela Merkel, l'Italie avec Paolo Gentiloni, la Belgique avec Charles Michel, l'Onu, l'Union africaine et l'Union européenne.

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PARIS/BRUXELLES - L'avocat belge de Salah Abdeslam, seul survivant du commando responsable des attentats de novembre 2015, a demandé le report du procès de son client pour une fusillade à Bruxelles qui devait se tenir de lundi à vendredi dans la capitale belge, a-t-on appris aujourd'hui auprès du tribunal de première instance.

Après avoir renoncé en octobre 2016 à le défendre, l'avocat belge Sven Mary assume de nouveau la défense de Salah Abdeslam et a déposé une demande de report de son procès.

Salah Abdeslam est poursuivi en Belgique pour sa participation à une fusillade avec des policiers survenue à Forest (Bruxelles) le 15 mars 2016, quelques jours avant son arrestation en Belgique.

Le tribunal de première instance de Bruxelles rendra lundi sa décision, lors d'une courte audience qui devrait sans doute aboutir à un report, a-t-on appris auprès de la juridiction.

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WASHINGTON - Le Congrès américain va laisser passer aujourd'hui la date-butoir pour le rétablissement de sanctions contre l'Iran, ce qui préservera provisoirement l'accord conclu en 2015 au sujet du programme nucléaire iranien, ont dit des collaborateurs de parlementaires et de la Maison blanche.

Donald Trump a refusé en octobre de certifier que l'Iran respectait les termes de cet accord conclu avec six puissances, dont les Etats-Unis, et par lequel la République islamique a accepté un encadrement et un contrôle de son programme nucléaire en échange d'une levée de sanctions internationales à son encontre. Cette décision du président des Etats-Unis a ouvert une période de 60 jours au cours de laquelle le Congrès pouvait décider de rétablir des sanctions contre Téhéran.

Le Congrès renvoie ainsi la balle à Donald Trump, qui devra décider en janvier du maintien ou non de la levée des sanctions contre l'Iran dans le domaine de l'énergie.

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BERLIN - Conservateurs et sociaux-démocrates allemands ont ouvert aujourd'hui leurs "discussions exploratoires" sur la formation d'un nouveau gouvernement après les élections législatives de septembre.

Le lieu et l'heure exacte de ces discussions qui s'annoncent difficiles n'ont pas été révélés.

Le Parti social-démocrate (SPD), qui a obtenu le 24 septembre son pire résultat de l'après-guerre, a d'ores et déjà fait savoir que les questions sociales seraient au centre de ses préoccupations.

Sortie affaiblie des élections, la chancelière Angela Merkel, à la tête du bloc conservateur CDU-CSU, cherche à reconduire une "grande coalition" avec le SPD, ou tout au moins à obtenir de lui un soutien partiel afin d'éviter de nouvelles élections.

Le mois dernier, les discussions engagées par les conservateurs avec les libéraux du FDP et les Verts ont échoué.

Le SPD, qui avait dans un premier temps décidé de se retirer dans l'opposition après quatre années de coalition gouvernementale avec la CDU-CSU, a finalement accepté de discuter avec les conservateurs, sous la pression notamment du président fédéral Frank-Walter Steinmeier.

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PARIS - Les chefs d'Etat et de gouvernement européens valideront après-demain les recommandations de Michel Barnier pour ouvrir la seconde phase des négociations du Brexit avec le Royaume-Uni, ont déclaré aujourd'hui deux sources à l'Elysée.

L'ouverture de la seconde phase sera "sans doute" décidée lors de la réunion à 27 vendredi matin à Bruxelles sur le sujet, a dit une première source.

"Sur le Brexit, on peut considérer que c’est un sommet relativement positif puisque (...) on franchit la première étape de la négociation avec le Royaume-Uni et on ouvre la fameuse deuxième phase", a dit la deuxième source.

Le négociateur européen, Michel Barnier, a jugé que les progrès étaient suffisants sur la première phase - droits des expatriés, frontière irlandaise et reste à payer - pour ouvrir la seconde, qui portera sur les relations du pays avec l'Union européenne après sa sortie du bloc fin mars 2019.

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PARIS - Le gouvernement français prendra "d'ici quelques semaines" une décision définitive sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, près de Nantes (Loire-Atlantique), a déclaré son porte-parole, Benjamin Griveaux.

Un ultime rapport d'experts sur le sujet doit être remis aujourd'hui au Premier ministre, Edouard Philippe, a-t-il rappelé sur France 2. Et "d'ici quelques semaines, une décision définitive sera prise sur ce sujet."

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PARIS - Le gouvernement français prévoit de mettre en oeuvre un plan de remise à niveau du réseau routier sur dix ans qui pourrait être financé par une forme d'écotaxe, a déclaré aujourd'hui la ministre des Transports, Elisabeth Borne.

Ce plan devrait être inclus dans le projet de loi d'orientation des mobilités attendu en février prochain, a précisé la ministre lors de la clôture d'Assises consacrées au sujet, point final de trois mois de concertations.

Durant son discours, elle a dessiné les contours de la future législation sans entrer dans le détail des annonces concernant notamment l'avenir des projets d'infrastructures les plus lourds, aujourd'hui en suspens.

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PARIS - L'état-major d'Airbus pourrait être largement remanié alors que des affaires de fraude présumée pourraient relancer les rivalités de personnes depuis longtemps entretenues au sein du leader européen de l'aéronautique, l'espace et la défense, ont déclaré à Reuters des sources proches du dossier.

Un conseil d'administration doit se réunir demain pour tenter de limiter l'impact des différentes enquêtes sur ces fraudes et des éventuels départs en série qui pourraient en découler, ajoute-t-on.

L'avionneur lui-même est à l'origine des enquêtes lancées au Royaume-Uni en 2016 puis en France cette année puisqu'il avait transmis aux autorités britanniques le résultat d'une revue interne montrant des irrégularités dans le recours à des consultants pour la vente à l'export d'avions civils Airbus.

Airbus fait par ailleurs l'objet d'une enquête en Autriche liée à la vente d'avions de combat Eurofighter en 2003.