Zurich (awp) - Principales informations économiques de la journée, résumées par l'ats/awp:

CONJONCTURE: Les économistes interrogés par le KOF ont une nouvelle fois révisé à la baisse leurs prévisions de croissance pour la Suisse pour cette année. Leurs attentes s'alignent désormais sur celles des autres prévisionnistes, lesquelles se révèlent globalement à peine plus pessimistes pour la conjoncture helvétique en 2019. Les perspectives pour 2020 demeurent elles inchangées. Les 20 économistes sondés ce mois par le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) s'attendent à voir le produit intérieur brut (PIB) progresser de 0,9% cette année, contre 1% lors de la dernière enquête menée en septembre, écrit l'institut zurichois. Pour mémoire, ils avaient alors déjà raboté leur attente pour 2019, celle-ci passant à 1%, contre une expansion encore attendue à 1,3% en juin.

DIESELGATE: Le tribunal de commerce du canton de Zurich a rejeté les demandes d'indemnisation formulées contre le constructeur Volkswagen (VW) et son importateur et distributeur en Suisse Amag dans le cadre du Dieselgate. Partie plaignante, l'organisation alémanique de défense des consommateurs (SKS) ne jouit pas de la capacité juridique et, partant, de la capacité procédurale, ont estimé les juges zurichois. La SKS avait lancé une procédure en vue d'une indemnisation pour près de 6000 propriétaires de véhicules, qu'elle reproche à la marque d'avoir trompés en leur faisant valoir le souci environnemental comme argument de vente. Ces derniers avaient par la suite perdu encore plus de valeur sur le marché de l'occasion en raison du scandale des moteurs truqués (Dieselgate).

SERVICES FINANCIERS: La surveillance des employés chez Credit Suisse ne se serait pas limitée à l'ex-chef de la gestion de fortune Iqbal Khan. Un autre membre de la direction générale a fait l'objet d'une filature avant cette affaire, selon le journal Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Il s'agit de Peter Goerke, à la tête des ressources humaines, dont la surveillance se serait déroulée entre le 20 et le 22 février, selon le quotidien zurichois, qui est en possession de documents et de photographies qui prouveraient les faits. La filature - baptisée à l'interne "Opération Küsnacht" - aurait été conduite par l'entremise d'un intermédiaire.

AUTOMOBILES: La Commission de la concurrence (Comco) a annoncé l'extension de son enquête "Concessionari Volkswagen" ouverte en juin 2018 à de nouveaux états de faits et envers d'autres concessionnaires tessinois des marques du groupe Volkswagen. Sollicité par AWP, l'importateur Amag indique avoir été informé de ce développement et assure collaborer pleinement avec les autorités dans le cadre de l'enquête. "En raison de la procédure en cours, nous ne pouvons pas fournir plus de commentaires", a fait savoir un porte-parole.

REDEVANCE RADIO-TV: Les entreprises ne doivent pas être exemptées de la redevance radio-télévision. Le Conseil des Etats a refusé, par 20 voix contre 14, de donner suite à une initiative parlementaire du National. Il n'est pas opportun de déjà modifier le système de redevance, alors qu'il n'a été introduit qu'au début de l'année, a estimé Stefan Engler (PDC/GR) au nom de la commission. Il n'a même pas pu être véritablement évalué.

LA POSTE: La Poste n'a pas utilisé les revenus du monopole des 50 grammes pour accorder des rabais illicites sur des produits soumis à la concurrence. Après des "clarifications approfondies", l'Autorité de surveillance Postcom n'a décelé aucune irrégularité pour l'exercice 2018. La Commission fédérale de la Poste (Postcom) s'assure chaque année que le géant jaune respecte l'interdiction légale des subventions croisées. Il n'a pas le droit de se servir des revenus du monopole sur les lettres jusqu'à 50 grammes pour financer des prestations ne relevant pas du service universel. Or pour 2018, La Poste n'a pas pu fournir la preuve forfaitaire du respect de cette interdiction.

COMMERCE DE DÉTAIL: Le commerce de détail suisse se trouve en pleine recomposition. L'année 2019 a été marquée par des rachats d'enseignes ou la volonté affichée de s'en séparer. Les acteurs historiques sont amenés à évoluer, en allant au besoin piocher des idées à l'étranger, notamment sur l'association entre le commerce physique et en ligne. En 2019, Migros a vendu sa filiale M-Way, active dans la distribution de vélos électriques, au Swiss E-Mobility Group. Sa filiale d'ameublement en difficulté Interio a trouvé, en partie, un repreneur: le géant autrichien XXXLutz. Le géant orange a aussi fait part de sa volonté de trouver un acheteur pour les grands magasins Globus.

LUXE: Le syndicat Unia dénonce mardi le paiement partiel de l'augmentation des salaires, liée au renchérissement, des collaborateurs du groupe de luxe Richemont qui avait été négociée pour 2019. La hausse négociée était de 65 francs suisses par mois à partir de janvier, relève le syndicat. Richemont, propriétaire notamment des marques Cartier, Piaget et Vacheron Constantin, comptant plus de 8000 employés, n'avait versé cette augmentation qu'à partir du 1er avril, qui correspond au début de l'exercice fiscal du groupe genevois. Unia avait par la suite réclamé les trois mois restants de janvier à mars, soit 195 francs suisses manquants.

PAUVRETÉ: En Suisse pays riche, la pauvreté ne s'arrête pas. Elle touchait 675'000 habitants en 2017, soit une hausse de 10% en un an. Caritas, qui rend publics ces chiffres, plaide pour une réforme de l'aide sociale. La pauvreté augmente constamment depuis 2014. Alors que son taux se situait encore à 6,7% en 2014, il est passé à plus de 8% de la population en 2017. En chiffre absolu, cela représente 60'000 personnes de plus entre 2016 et 2017. Une évolution d'autant plus inquiétante que le chômage a atteint son taux le plus bas (2,6%) en dix ans.

AUTOMOBILE: Le marché automobile européen a progressé de 4,9% en novembre sur un an, lui permettant de presque rattraper son niveau de 2018 après un cahot provoqué par de nouvelles normes antipollution, selon des statistiques publiées mardi. Dans ce paysage en voie de stabilisation, les groupes automobiles français ont connu des fortunes contrastées: Renault a vu ses immatriculations de voitures particulières neuves progresser de 4,3% le mois dernier dans l'Union européenne, mais celles de son concurrent PSA se sont contractées de 7,2%, a indiqué l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).

awp