(Actualisé avec révélations du Monde, déclarations de Delevoye, changement de mots-clés)

PARIS, 14 décembre (Reuters) - Le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, avait omis de déclarer 10 fonctions à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) lors de son entrée au gouvernement, écrit samedi soir Le Monde.

Selon le journal, Jean-Paul Delevoye a envoyé vendredi soir à la HATVP une déclaration rectifiée qui mentionne 13 mandats - dont 11 bénévoles -, contre trois initialement déclarés, et des salaires révisés à la hausse.

Cinq des activités qu'il avait omis de déclarer avaient entre-temps été révélées par la presse, dont l'une rémunérée.

Malgré ces révélations embarrassantes, le Premier ministre Edouard Philippe a estimé samedi que l'architecte de la réforme du système de retraites, vivement contestée par les syndicats et l'opposition, était d'une "bonne foi totale".

Dans un entretien accordé samedi au Monde, Jean-Paul Delevoye invoque aussi sa "bonne foi" et dit assumer des erreurs résultant, selon lui, du fait que personne ne l'avait prévenu qu'il devait déclarer toutes ces activités, dont un certain nombre relevaient "de l'engagement social".

"Cet épisode aurait peut-être pu être évité si quelqu'un m'avait mis en garde. J'aurais immédiatement rectifié ma situation", affirme-t-il.

Jean-Paul Delevoye justifie ces omissions par le fait qu'il s'était concentré sur sa déclaration de patrimoine lors de son entrée au gouvernement, et qu'il avait négligé la déclaration d'intérêts, "sans doute parce que j'avais le sentiment de ne pas avoir de conflits d'intérêts(...)"

"Si mon erreur devait desservir la cause pour laquelle je me bats (...), alors j'en tirerais les conséquences", ajoute-t-il.

Alors que certains opposants réclament sa démission, Edouard Philippe a renouvelé samedi son soutien à son "ministre des retraites" lors d'un échange avec les lecteurs du journal Le Parisien.

"Je pense que la bonne foi de Jean-Paul Delevoye est totale", a répondu le Premier ministre à un lecteur qui lui demandait si le haut-commissaire au retraites pouvait rester au gouvernement. (Tangi Salaün)