La populaire application sans frais a annoncé jeudi avoir imposé des limitations sur les échanges d'"environ 13 valeurs" dont GameStop mais aussi AMC Entertainment et American Airlines, pour protéger sa société et ses clients contre une volatilité excessive.

Ces valeurs ont chuté jeudi en Bourse avant de réduire leurs pertes quand le patron de Robinhood, Vlad Tenev, a fait savoir que les restrictions pourraient être levées vendredi.

Vlad Tenev a également déclaré que Robinhood avait tiré des lignes de crédit pour remplir ses obligations, notamment en termes de fonds à déposer auprès des chambres de compensation.

Ces annonces ont valu à Robinhood une volée de critiques sur les réseaux sociaux, allant d'artistes de rap à des personnalités politiques, l'accusant de pénaliser les petits porteurs au profit des investisseurs plus riches.

"C'est inacceptable", a ainsi tweeté la représentante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez.

"Nous devons maintenant en savoir davantage sur la décision de Robinhood d'empêcher les investisseurs particuliers d'acheter des actions alors que les fonds spéculatifs y ont librement accès."

Vlad Tenev a défendu pour sa part les mesures prises par Robinhood.

"Nous comprenons que nos clients soient contrariés, nous faisons notre possible pour autoriser à nouveau l'achat sur ces titres", a-t-il dit sur CBNC.

"Nous voulons être clairs dans notre communication et je reconnais que nous aurions dû réagir un peu plus rapidement."

Déclenchée à Wall Street, la bataille boursière qui oppose depuis plusieurs jours une coalition d'investisseurs individuels à des fonds spéculatifs a gagné les marchés asiatiques et européens, poussant certains à réclamer une intervention des autorités financières.

A l'origine de ce bras de fer se trouve une vague d'achats qui a obligé des investisseurs institutionnels spécialisés dans la vente à découvert (l'emprunt de titres pour tabler sur leur baisse et les payer ultérieurement à un prix réduit) à solder leurs positions voire à vendre d'autres actions pour couvrir leurs pertes. (Anna Irrera et Tom Westbrook, version française Patrick Vignal, édité par Jean-Michel Bélot)