(Actualisé avec revirement)

ROME, 21 juin (Reuters) - Le gouvernement italien est revenu jeudi sur son refus de laisser accoster le bateau d'une organisation non gouvernementale allemande qui a recueilli 226 migrants en Méditerranée.

Accusant l'ONG Mission Lifeline d'avoir ignoré les consignes des autorités italiennes et libyennes, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini lui a demandé d'aller les débarquer aux Pays-Bas, ou son bateau est immatriculé, mais le ministre des Transports Danilo Toninelli, responsable des garde-côtes, a jugé par la suite la distance trop importante.

"Nous assumerons la générosité et la responsabilité humanitaire de sauver ces gens et de les transférer sur les navires des garde-côtes italiens", promet-il dans une vidéo diffusée sur Facebook.

Selon Rome, l'équipage avait été informé qu'un navire de la garde-côte libyenne faisait route vers lui afin de prendre les migrants en charge.

"Vous avez volontairement ignoré ce que vous disaient les autorités italiennes et libyennes. Bien. Alors, conduisez cette cargaison humaine vers les Pays-Bas", a déclaré Matteo Salvini sur Facebook.

Selon le droit maritime international, les gens recueillis en mer doivent normalement être débarqués à l'endroit sûr le plus proche.

Matteo Salvini a annoncé ce mois-ci que son pays n'accepterait plus dans ses ports les navires des ONG, accusés de complicités avec les passeurs.

L'un de ces navires, l'Aquarius, a dû gagner le port espagnol de Valence, où il a débarqué dimanche dernier plus de 600 migrants. Il fait actuellement route vers la Libye où il compte poursuivre ses activités.

Le week-end dernier, Danilo Toninelli avait demandé en vain aux Pays-Bas de rappeler le Lifeline et un autre navire battant également pavillon néerlandais, le Seefuchs. Jeudi, le ministre a accusé le Lifeline de violer le droit international.

La garde-côte libyenne a par ailleurs annoncé avoir secouru jeudi matin au large de l'Ouest libyen 443 Africains, qui se trouvaient à bord de trois canots pneumatiques dont les moteurs étaient tombés en panne. (Steve Scherer et Angelo Amante, avec Ahmed Elumami à Tripoli; Guy Kerivel et Jean-Philippe Lefief pour le service français)