Washington (awp/afp) - La Banque d'Angleterre (BoE) a réagi "rapidement et de manière très appropriée", a estimé mardi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, interrogée sur la chaîne saoudienne Al Arabiya.

"Nous avons vu au Royaume-Uni les conséquences de la contradiction qu'il peut y avoir entre les politiques monétaires et les politiques fiscales", a estimé Mme Georgieva, "mais il s'agit d'un pays mature avec des institutions fortes" et capables de réagir.

L'annonce, le 23 septembre dernier, d'un "mini-budget" intégrant d'importantes baisses d'impôts avait entraîné une forte réaction des marchés, la livre sterling atteignant un record à la baisse face au dollar et une hausse des taux à 10 ans de la dette britannique.

La banque centrale a dû intervenir en urgence en rachetant des bons du Trésor à long terme pour éviter une banqueroute de fonds de pensions et le Fonds monétaire international (FMI) a lancé un cinglant appel à réduire les dépenses et à ne pas accroître les inégalités, en pleine crise du coût de la vie, par des baisses d'impôts favorisant les plus riches.

De son côté, l'agence de notation S&P avait annoncé placer la notation britannique en "perspective négative", signe d'une potentielle baisse à venir.

"Il y a des changements concernant le mini-budget et, chose très importante, le Bureau pour la responsabilité budgétaire est mobilisé afin d'apporter un regard indépendant", a ajouté la directrice générale du FMI.

La Première ministre britannique, Liz Truss, et le chancelier de l'Echiquier Kwasi Kwarteng ont dans un premier temps défendu leur approche budgétaire avant d'annoncer finalement lundi renoncer à certaines des mesures les plus controversées, tout particulièrement la suppression de la tranche d'imposition la plus élevée.

C'est l'absence de chiffrage sur le montant du méga paquet budgétaire, de projections sur l'impact de ce plan de dépenses massif, sans réduction de dépenses envisagées et avec un financement par emprunt à l'heure où l'inflation flambe et les taux grimpent, qui avait mis le feu aux marchés financiers la semaine dernière.

afp/rp