Londres (awp/afp) - Les ventes au détail ont reculé en août au Royaume-Uni, la réouverture des restaurants et bars ayant pesé sur les achats de nourriture tandis que ceux de vêtements ont été découragés par le temps peu estival.

Par ailleurs, les difficultés persistantes d'approvisionnement inquiètent les détaillants à l'approche de la période clé de Noël.

Les ventes en volume au détail ont reculé de 0,9% en août sur un mois après avoir déjà baissé de 2,8% en juillet (chiffre révisé), mais restaient 4,6% plus élevées qu'en février 2020, avant le plein impact de la pandémie, explique vendredi l'Office national des statistiques.

Les ventes de nourriture ont diminué de 1,2% en août et celles hors nourriture de presque autant, lestées particulièrement par les grands magasins, les boutiques d'équipements et d'informatique. Les achats de vêtements en particulier ont pâti d'une météo pluvieuse.

En revanche les achats d'essence ont progressé de 1,5% en août, les Britanniques partant davantage en vacances au sein du Royaume-Uni à cause des contraintes sur les voyages internationaux, mais restent un peu inférieurs (1,2%) à leur niveau pré-pandémie.

La part de ventes en ligne a augmenté très légèrement à 27,7% en août, s'installant durablement à un niveau bien supérieur à avant la pandémie (19,7%).

Pour Oliver Vernon-Harcourt, directeur de la distribution pour Deloitte, les comportements des consommateurs se sont relativement stabilisés depuis la réouverture de l'économie et "ce que nous voyons, c'est la nouvelle normalité".

Ce nouvel état des choses comprend aussi des enseignes qui, pour "attirer des consommateurs plus attentifs à l'impact de leurs achats", se lancent dans des programmes zéro déchets ou dans des engagements sociaux et environnementaux.

Les enseignes de "fast-fashion" Asos et Primark ont ainsi fait des annonces en ce sens ces derniers jours.

Par ailleurs, face aux problèmes de chaîne d'approvisionnement déplorés à travers tout le secteur de la distribution, M. Vernon-Harcourt avertit de problèmes à Noël: "il y aura très probablement des pénuries dans certaines catégories qui forceront les consommateurs à faire des choix différents".

"Les détaillants, particulièrement les épiciers, devront décider quels produits mettre sur leurs étalages, en donnant la priorité aux plus fortes marges" pour gérer l'effet ciseau des "augmentations de coûts et de pénuries de stocks", ajoute-t-il.

L'ONS note qu'une part significative des détaillants (6,5%) n'étaient pas en mesure d'obtenir livraison des biens dont ils avaient besoin au cours des deux dernières semaines, des difficultés déplorées par 18% des grands magasins.

Près de 9% des commerces ont par ailleurs dû changer de fournisseurs pour réussir à obtenir les produits désirés, en tête desquels les magasins d'alimentation.

A l'approche des fêtes de fin d'année, le groupe de grands magasins John Lewis, maison mère des supermarchés haut de gamme Waitrose reconnait qu'une "forte incertitude" demeure entre "pénuries de travailleurs et problèmes de chaine d'approvisionnement", et "pressions inflationnistes".

Ses dirigeants ont pris les devants avec une série de mesures pour tenter de conjurer les différents risques avec "une campagne réussie de recrutement de chauffeurs livreurs, des rémunérations compétitives, l'embauche de 7.000 saisonniers" et l'augmentation de ses capacités de fret, notamment maritime, "pour s'assurer que les produits pour Noël arriveront à temps".

afp/jh