Moscou (awp/afp) - La Banque centrale russe a maintenu vendredi son taux directeur à 7,5% après l'avoir relevé en septembre pour la première fois depuis la crise de 2014, invoquant une stabilisation financière dans le pays malgré des risques d'inflation persistants.

Dans un communiqué publié après sa réunion régulière de politique monétaire, la Banque de Russie a annoncé maintenir le taux directeur car "le marché financier intérieur s'est stabilisé depuis la dernière réunion", confirmant les prévisions des analystes et du marché.

"Cependant, les risques pro-inflationnistes restent élevés, en particulier à court terme. L'incertitude concernant les conditions extérieures futures persiste", a souligné la Banque centrale.

L'institution a également laissé entendre qu'elle pourrait de nouveau augmenter son taux à l'avenir, en indiquant qu'elle "examinera la nécessité" de le relever davantage "en tenant compte de l'inflation et de la dynamique économique" ainsi que des "risques liés aux conditions extérieures et à la réaction des marchés financiers".

La Banque de Russie -- dont l'objectif d'inflation annuelle est de 4% -- prévoit un taux entre 5 et 5,5% en 2019 et un retour à 4% en 2020.

Lors de sa réunion précédente en septembre, la Banque de Russie avait effectué un changement de cap et défié les prévisions des analystes.

La décision de relever le taux -- une première depuis 2014 -- avait soulagé le rouble, qui s'était effondré en début septembre, entraîné entre autres par les nouvelles sanctions occidentales et par l'effondrement de la livre turque.

Le dollar avait alors franchi la barre symbolique des 70 roubles et l'euro avait dépassé les 81,75 roubles, des niveaux jamais atteints depuis mars 2016.

Depuis, la devise russe s'est stabilisée à environ 66 roubles pour un dollar et 75 roubles pour un euro.

Selon Dmitri Poleïov, économiste en chef du Fonds souverain russe, "les risques externes après les élections de mi-mandat aux États-Unis demeurent le facteur déterminant" de la politique monétaire en 2019.

"La possibilité de nouvelles sanctions est une inconnue majeure. Si de nouvelles sanctions pénalisent les marchés russes et entraînent des fuites de capitaux plus importantes, le taux directeur pourrait varier de 8% à 15% d'ici fin 2019", estime pour sa part Oleg Kouzmine, analyste de Renaissance Capital.

La prochaine réunion de politique monétaire est prévue le 14 décembre.

afp/rp