Moscou (awp/afp) - La banque centrale de Russie a décidé vendredi de marquer une pause dans la baisse des taux engagée depuis plusieurs mois, en raison d'une légère accélération de l'inflation qui ne devrait cependant pas empêcher de nouveaux assouplissements d'ici à la fin de l'année.

Après trois abaissements de suite, la Banque de Russie a annoncé le maintien de son taux directeur à 9% mais a assuré "voir de la marge de manoeuvre pour (le) réduire au second semestre 2017", dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion régulière de politique monétaire.

L'institution avait procédé à une hausse des taux spectaculaire au plus fort de la crise monétaire causée fin 2014 par l'effondrement des cours du pétrole et les sanctions dues à la crise ukrainienne. Elle s'est montrée depuis extrêmement réticente à l'abaisser et ne procède qu'à petits pas, expliquant vouloir mener une politique "modérément restrictive" pour éviter tout nouveau dérapage.

Les économistes s'étaient montrés divisés à l'approche de cette décision, certains estimant qu'elle procèderait à un léger abaissement, d'autres qu'elle opterait pour un statu quo.

"La modération des attentes inflationnistes s'est interrompue comme prévu, en réaction à l'évolution des prix d'un certain nombre de produits et services", a expliqué la banque centrale, expliquant par sa décision vouloir maintenir le taux annuel d'inflation proche de son objectif de 4%.

Après avoir ralenti à 4,1% en mai, la hausse des prix à la consommation est repartie à 4,4% actuellement, selon la banque centrale qui y voit "une hausse de court terme" causée par les mauvaises conditions climatiques de ces derniers mois affectant certains fruits et légumes.

"La tendance vers une inflation faible de manière durable reste en place", a noté la Banque de Russie.

Concernant l'activité économique, la banque centrale note que la reprise se poursuit et maintient sa prévision de croissance de 1,3%-1,8% pour cette année.

Mercredi, le ministre de l'Economie Maxime Orechkine a de son côté estimé que la croissance pourrait dépasser 2% au vu des résultats du deuxième trimestre, marquée selon lui par une accélération à 2,7% sur un an.

afp/buc