Moscou (awp/afp) - La production industrielle de la Russie a enregistré une croissance de 2,9% en 2018, tirée par le secteur minier, avec toutefois un ralentissement en fin d'année dans un contexte de craintes de nouvelles sanctions américaines.

Ce chiffre est légèrement inférieur aux prévisions de 3% du ministère du Développement économique.

L'institut des statistiques Rosstat indique que la production industrielle a augmenté de 2% sur un an en décembre - les résultats mensuels les plus faibles de l'année - après une croissance de 2,4% en novembre et 3,7% en octobre. En 2017, cet indicateur avait augmenté de 2,1%.

Selon Rosstat, le secteur du charbon a augmenté de 7% en 2018 par rapport à l'année précédente, à 440 millions de tonnes, tandis que la production de pétrole et de condensat de gaz a augmenté de 1,7%, à 556 millions de tonnes. La production de gaz naturel a augmenté de 5,3%, à 639 milliards de mètres cubes.

"La performance du secteur minier est extrêmement bonne mais l'accord Opep+ (l'Opep et ses partenaires, dont la Russie, ndlr) va probablement ralentir le rythme de la croissance dans les prochains mois et trimestres. Dans l'ensemble, la croissance de 2,9% en 2018 est un bon résultat en considérant l'environnement", estime Dmitri Poleïov, économiste principal du fonds souverain russe.

Parmi les chiffres en hausse, la production de caviar rouge a été multipliée par 1,7 tandis que celle de caviar noir a augmenté de 7% en 2018, a souligné l'agence fédérale de la pêche, s'appuyant sur les chiffres de Rosstat.

"A court terme, les prévisions sont troublées par les incertitudes sur les effets de l'augmentation de la TVA (de 18% à 20% depuis début 2019) et l'inflation accrue, mais la production industrielle devrait maintenir sa croissance grâce à la demande domestique toujours croissante et les commandes en augmentation depuis l'étranger grâce à un rouble plus faible", indique l'économiste.

A 4,2%, l'inflation de 2018 est bien plus forte que celle de 2017 (2,5%), la plus faible enregistrée depuis la chute de l'URSS et qui intervenait après des années de sur-inflation provoquée par la crise monétaire de fin 2014.

Cette accélération - survenue suite à l'adoption de sanctions américaines ayant fait chuter le rouble - a poussé la banque centrale russe à augmenter de nouveau ses taux, pourtant encore élevés.

afp/rp