Moscou (awp/afp) - L'activité économique russe a augmenté de 5,5% sur un an au troisième trimestre 2023, a annoncé mercredi l'agence nationale des statistiques Rosstat, sur fond toutefois de retour de l'inflation et de rouble faible entraînés par les sanctions.

Selon une estimation préliminaire, le Produit intérieur brut (PIB) entre juillet et septembre est en hausse de 5,5%, a indiqué Rosstat dans un bref communiqué, par comparaison au difficile troisième trimestre 2022 (-3,5%).

L'agence nationale des statistiques, comme à son habitude depuis le début de l'assaut russe en Ukraine, n'a que très peu détaillé les secteurs qui ont tiré la croissance nationale.

Cette estimation, qui correspond aux dernières évaluations des autorités russes, devrait permettre à la croissance russe d'atteindre environ +3% en 2023, un chiffre donné la semaine dernière par le ministre du Développement économique, Maxime Rechetnikov.

Au fil des derniers mois, l'économie russe s'est progressivement orientée vers l'effort de guerre en augmentant considérablement la production nationale d'armes et de munitions, nécessaires pour soutenir l'offensive en Ukraine.

Cela a notamment permis au secteur de l'industrie lourde, et de tous ses composants annexes, de récupérer d'importants financements et de commandes de l'Etat.

Mais si le président Vladimir Poutine répète que la Russie a tenu face aux sanctions, le coût pour l'économie et les finances russes est particulièrement élevé.

Depuis plusieurs mois, l'inflation - qui avait flambé l'an passé - est de nouveau à la hausse (+6,7% en octobre) et les autorités ont du mal à l'endiguer. Le taux directeur de la Banque centrale russe a été relevé quatre fois en quelques mois.

Pourtant, la lutte contre la hausse des prix dans le pays est vue par Vladimir Poutine comme une priorité, à quatre mois de l'élection présidentielle.

Dans les faits, de nombreux Russes, marqués par la crise économique de 1998 qui avait englouti leur épargne, craignent de voir leurs économies et leur pouvoir d'achat fondre encore plus.

Et les experts estiment déjà que l'explosion de près de 70% des dépenses de Défense en 2024 ne va que faire accélérer encore plus l'inflation, alors que le taux de chômage est lui à son plus bas (à 3%), entraînant des pénuries de travailleurs.

Parallèlement, les autorités russes ont stabilisé le rouble à un niveau faible, autour de 1 dollar pour 90 roubles, conséquence de l'effet des lourdes sanctions et de rentrées budgétaires en nette baisse issues de la vente des hydrocarbures.

afp/rp