* UTC a confirmé lundi vouloir se séparer de Sikorsky

* Airbus, Boeing, Lockheed regardent le dossier-sources

* Le X6, hélicoptère lourd destiné à succéder au Super Puma

* Etudes de 2 ans pour le X6, commercialisé dans les années 2020 (Actualisé avec précisions)

par Cyril Altmeyer et Victoria Bryan

LE BOURGET, 16 juin (Reuters) - Airbus Helicopters s'intéresse au constructeur américain d'hélicoptères Sikorsky Aircraft, dont la maison mère United Technologies veut se séparer, a déclaré mardi Guillaume Faury, directeur général de la société européenne.

Le numéro un mondial des hélicoptères civils devant Bell Helicopter, filiale de Textron, et AgustaWestland (groupe Finmeccanica ) a également lancé des études détaillées sur deux ans pour un nouvel hélicoptère civil, le X6, destiné à succéder à son modèle Super Puma H225, confirmant une information de Reuters.

Le X6, qui devrait entrer en service lors de la prochaine décennie, vise le marché civil et parapublic pour des vols longue distance. Pour sa part, le H225 ne devrait terminer sa carrière que dans une quinzaine d'années.

Airbus Helicopters cherche ainsi à se positionner dans un marché en pleine évolution, comme le montre aussi la volonté confirmée lundi par UTC de se séparer de Sikorsky, une annonce étant prévue d'ici à la fin du troisième trimestre quant à une vente ou une scission.

"Nous surveillons des près de ce qu'UTC fait avec Sikorsky", a déclaré lors du salon du Bourget, Guillaume Faury, PDG d'Airbus Helicopters, sans faire plus de commentaires.

UTC discute avec des repreneurs potentiels de cette activité évaluée à huit milliards de dollars (7,1 milliards d'euros) et Airbus Group, Boeing et Lockheed Martin s'y intéressent, avaient déclaré fin mai à Reuters quatre sources proches du dossier.

Airbus Helicopters est pénalisé par le ralentissement des projets des compagnies pétrolières qui cherchent à réduire leurs coûts en raison de la baisse du prix du pétrole, mais n'a pas constaté d'annulations de commandes, seulement des reports, a expliqué Guillaume Faury.

Il a ajouté que cette nécessité de réduire leurs coûts poussaient les compagnies pétrolières vers des hélicoptères plus récents et plus efficaces, faisant référence à la commande annoncée lundi au Bourget par le loueur Mile stone Aviation pour 28 hélicoptères H175 entré en service en décembre 2014.

BONNE SANTÉ DU MARCHE MILITAIRE

Pour la première fois depuis plusieurs années, Airbus Helicopters observe en revanche un regain d'intérêt pour ses hélicoptères militaires.

"Par leur agilité, leur rapidité d'intervention et leurs capacités, les hélicoptères sont de plus en plus perçus comme cruciaux dans des théâtres hybrides", a expliqué Guillaume Faury, faisant référence aux nouvelles formes de conflits apparues en Europe de l'Est ou au Moyen-Orient.

Le Koweït a annoncé récemment qu'il souhaitait acheter 24 hélicoptères lourds de type Caracal à Airbus Helicopters pour un montant d'un milliard d'euros.

Cette machine, commercialisée sous l'appellation H225M, a également été présélectionnée par la Pologne en avril pour un contrat de 50 appareils.

L'hélicoptériste européen a signé également un contrat pour le développement et la fabrication en Corée du Sud d'un nouveau programme de plus de 300 hélicoptères légers militaires et civils.

Le Qatar a par ailleurs signé une lettre d'intention en vue de l'achat de 22 hélicoptères de transport militaire NH90 pour près de deux milliards d'euros à un consortium européen emmené par Airbus Helicopters. (Edité par Jean-Michel Bélot)