Zurich (awp) - L'opérateur Salt a tenté de rassurer sur sa stratégie engagée sur le réseau fixe et la téléphonie de cinquième génération (5G), ainsi que sur son niveau d'endettement. L'administrateur Olivier Rosenfeld a expliqué dimanche dans le quotidien Le Temps sur quelle voie s'est engagée son propriétaire, l'homme d'affaires français Xavier Niel.

"Lorsque nous avions racheté Salt (en 2015), l'opérateur perdait des clients. La situation est donc clairement inversée, avec en plus un taux de départ qui a été divisé par deux depuis 2015", a indiqué M. Rosenfeld dans le journal romand.

Selon les chiffres dévoilés mardi par des analystes, Salt a enregistré une hausse du nombre de clients de 8000 pour les abonnements et 14'000 sur le segment prépayé. Les ventes ont chuté de 7,0% à 269 mio CHF au troisième trimestre, mais l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté a progressé de 9,1% à 128 mio.

Concernant les réductions de postes, M. Rosenfeld a affirmé qu'"il n'y a aucun plan en cours. Il s'agit surtout de mouvements naturels. Nous avons de la peine à trouver du personnel qualifié en Suisse, notamment pour du code informatique et de la gestion de réseau".

Salt, via sa holding Matterhorn Telecom Holdings basée au Luxembourg, est endetté à hauteur de 2,3 mrd CHF, un montant qui ne semble pas inquiéter l'administrateur. "Nos ratios sont dans la moyenne du marché. Nos obligations se traitent au-dessus de 100%, ce qui est un signe de confiance de la part des investisseurs. De plus, Salt va générer un cash-flow de 200 à 300 mio CHF d'année en année. Il n'y a aucun problème, d'autant que nous payons en moyenne un intérêt de 3%".

PRÊT POUR LE FIXE

Interrogé sur le versement de 500 mio CHF en faveur de son propriétaire français, M. Rosenfeld a indiqué que "cette opération est normale et n'assèche en aucun cas Salt". Ce dernier a ajouté que la trésorerie de l'opérateur s'élève à environ 150 mio CHF, "ce qui nous permet de faire face à toutes nos obligations."

Le responsable est également revenu sur la stratégie de la société concernant son entrée sur la téléphonie fixe. "Nous n'avons jamais avancé la moindre date, mais nous le ferons, c'est certain. Cela fait trois ans que nous nous préparons à entrer sur ce marché, cela prend du temps et c'était une décision courageuse".

Autre dossier, la future technologie 5G, pour laquelle la Confédération va mettre aux enchères des fréquences. "Il faut d'abord que la Confédération abaisse les limites concernant le rayonnement non ionisant. Il faut aussi que des enchères, si ce système devait être retenu, soient équitables pour Sunrise et nous. Car en face, Swisscom a des moyens quasiment illimités", a souligné Olivier Rosenfeld.

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