Les deux banques américaines rejoindraient ainsi leur compatriote spécialisée Moelis & Co pour une IPO qui s'annonce comme la plus importante jamais opérée, d'un montant d'une centaine de milliards de dollars (95 milliards d'euros) pour une part de seulement 5% du capital de Saudi Aramco.

HSBC apparaît comme la mieux placée des cinq banques susceptibles d'ouvrir un accès aux investisseurs chinois, a ajouté la source, précisant que les quatre autres établissements sont chinois.

Selon deux autres sources, Industrial and Commercial Bank of China International Holdings, filiale à 100% d'Industrial and Commercial Bank of China, et China International Capital Corporation (CICC) sont également sur les rangs.

Pour les établissements chinois, l'IPO de Saudi Aramco est l'occasion de faire la preuve de leurs capacités à gérer une opération aussi lourde, fait valoir Benjamin Quinhan, directeur général du consultant Quinlan & Associates.

"Le gouvernement (chinois) a également un intérêt stratégique à une implication chinoise dans l'IPO au vu du rôle qu'y joue Saudi Aramco dans le secteur des ressources; on peut donc dire qu'il y a aussi un aspect politique," ajoute-t-il.

Ces grandes manoeuvres du secteur bancaire chinois pour l'IPO de Saudi Aramco interviennent alors que le roi Salman doit se rendre en Asie la semaine prochaine.

La liste des banques retenues pourrait encore être amendée, a observé la première source.

Cette IPO est la clé de voûte de l'ambitieux projet Vision 2030 dont le but est de rendre l'économie saoudienne moins dépendante de l'or noir. La participation pouvant atteindre 5% du capital du premier producteur pétrolier mondial sera vraisemblablement placée à la Bourse de Ryad et dans une autre place internationale, voire plusieurs autres.

Aramco, ex-Saudi Arabian Oil Co, s'est abstenu de tout commentaire, tout comme JPMorgan Chase, Morgan Stanley et HSBC.

Le Wall Street Journal avait écrit que les deux banques américaines et la banque britannique avaient été choisies comme chefs de file de l'opération.

Citigroup avait été également sollicitée, ainsi que d'autres établissements, en vue de postuler à un rôle de conseil auprès d'Aramco, avaient dit en janvier des sources professionnelles saoudiennes.

L'IPO d'Aramco est le cheval de bataille du vice-prince héritier Mohammed ben Salman, chargé de la politique économique et énergétique du royaume. Il avait dit en 2016 que l'opération valoriserait Aramco 2.000 milliards de dollars au moins et sans doute plus.

Ryad étudie deux possibilités pour la structure de la future Aramco cotée en Bourse, soit un conglomérat industriel international, soit une compagnie pétrolière spécialisée, ont dit à Reuters des sources industrielles et bancaires.

Saudi Aramco a par ailleurs désigné le cabinet d'avocats White & Case, avec lequel il est en affaires depuis longtemps, comme conseiller juridique de l'IPO, ont dit à Reuters d'autres sources au fait de l'opération ce mois-ci.

Le Wall Street Journal écrivait lundi que l'Arabie saoudite privilégiait New York pour la cotation internationale de Saudi Aramco, tout en étudiant aussi Londres et Toronto.

Le géant pétrolier a également eu des discussions avec la Bourse de Singapour quant à une éventuelle cotation secondaire, toujours selon des sources.

(Avec Reem Shamseddin à Khobar, Julie Zhu et Michelle Price à Hong Kong et Ismail Shakil à Bangalore, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Mike Stone, Tom Arnold et Sumeet Chatterjee