Saudi Aramco fait le plein pour son premier jour de cotation à Tadawul, la Bourse d'Arabie saoudite. Selon les données disponibles sur le site Internet de la place boursière de Riyad, le titre, introduit à 32 riyals, a bondi en pré-marché à 35,2 riyals (9,39 dollars), soit sur une hausse de 10%, le maximum autorisé en pré-marché. Résultat, la compagnie pétrolière saoudienne est valorisée environ 1 880 milliards de dollars, se rapprochant de la capitalisation proposée au début du projet d’introduction, soit 2 000 milliards de dollars.

Saudi Aramco a cédé 1,5% de son capital pour lever 25,6 milliards de dollars, signant ainsi la plus grande introduction en Bourse du monde devant Alibaba (25 milliards en 2014).

Le groupe, qui a publié un bénéfice net de 111 milliards de dollars en 2018, vaut plus que les cinq principales compagnies pétrolières mondiales réunies, Exxon, Chevron, Total Shell et BP.

Une offre de surallocation, qui pourrait être exercée totalement, devrait par ailleurs permettre d'atteindre une levée de fonds de 29,4 milliards.

L'opération permet de plus à Tadawul de figurer désormais parmi les 10 places boursières les plus importantes au monde par la valorisation totale de ses entreprises cotées.

Selon Vincent Boy, analyste chez IG France, près de 90% de la demande a été faite par des institutionnels et en majorité des entreprises et particuliers Saoudiens.

En effet rappelle-t-il, ces derniers profitent d'avantages sur les conditions d'introduction telles que des dividendes plus élevés, des actions gratuites ou même des facilités de prêts accordés par les banques.

Par ailleurs poursuit l'analyste, les investisseurs étrangers y voient une société opaque, très liée au pouvoir politique en Arabie Saoudite et restent sceptiques dans la capacité de l'entreprise à faire croitre ses bénéfices à long terme, ou même à protéger ses installations.

L'engouement pour Saudi Aramco observé aujourd'hui se prolongera-t-il ? Le groupe a promis 75 milliards de dollars de dividendes au titre de 2020, mais pas sûr que cette générosité puisse suffire, estime IG.
Le marché s'interroge en effet sur la capacité d'Aramco à faire progresser ses bénéfices du fait de la structure même du marché du pétrole et du changement des habitudes de la consommation.

A court terme, la demande d'or noir reste orientée à la baisse et l'Opep, dont le chef de fil est l'Arabie Saoudite, vient de réduire un peu plus les quotas de production. Si cette décision devrait soutenir le marché en valeur, elle pénalise sa compagnie nationale en volume.