Paris (awp/afp) - Schneider Electric a limité les dégâts au premier trimestre, avec une activité en recul de 7,6% largement affectée par l'épidémie de coronavirus en Chine, mais s'attend encore à un "impact significatif" pour la suite.

Le chiffre d'affaires du spécialiste des équipements pour l'énergie et des automatismes industriels se monte sur ces trois premiers mois à 5,8 milliards d'euros, en baisse organique de 6,4% et à -7,6% en croissance publiée.

Sur l'Asie-Pacifique (environ un quart de l'activité du groupe), les ventes sont en repli de 19,1%.

Au deuxième trimestre, Schneider, qui avait connu en 2019 une année record, prévoit "un impact significatif" au vu des mesures de confinement instaurées dans le monde, tout en se disant "confiant quant à son profil de croissance".

Le groupe, très présent en Europe et en Amérique du nord, "souhaite à ce stade s'abstenir de toute hypothèse quant à la forme et au calendrier de la reprise au second semestre 2020 ou au-delà".

Mais "nous entrons dans cette crise avec des fondamentaux solides", a déclaré le PDG Jean-Pascal Tricoire, dans un communiqué, citant l'"approche multi-locale" de l'entreprise, l'essor de ses "services digitaux qui permettent de réaliser des opérations à distance" et "la solidité de la situation de trésorerie".

"Nous sommes face à l'inconnu", a commenté jeudi le directeur général des finances Emmanuel Babeau, lors d'un point téléphonique avec la presse.

"Nous savons qu'avril sera impacté significativement dans de nombreuses géographies, en Europe et aux Etats-Unis. La Chine est en voie de récupération mais nous ne savons pas, pour le reste, ce que sera le rythme et la magnitude du rebond. Nous avons de nombreux scénarios sur la table, il est trop tôt pour dire lequel s'imposera", a-t-il dit, alors que Schneider a suspendu fin mars ses prévisions annuelles.

Par exemple, la chute d'activité sur les marchés du bâtiment varie selon les pays: des projets de construction reprendront à la mise en place de mesures de sécurité, tandis que plusieurs gouvernements ont décidé la suspension de projets non essentiels.

"Dans ces temps incertains, nous avons une boussole, qui commence par la sécurité de nos personnels, puis la continuité de nos services, essentielle quand il s'agit d'hôpitaux, d'industries alimentaires, de centres de données... Et puis nous travaillons sur nos coûts", a énuméré M. Babeau.

Le groupe affiche un montant de liquidités (incluant trésorerie et équivalents et lignes de crédits accordées) d'environ 9 milliards d'euros, "suffisantes pour lui permettre de mener à bien ses activités et rembourser ses dettes, tout en versant le dividende et en finançant les acquisitions déjà annoncées", note le communiqué.

Au sortir de la crise, Schneider Electric "devrait être en mesure de tirer profit de l'essor des mégatendances portées par des initiatives gouvernementales" (tout électrique, tout digital, énergies renouvelables), estime le groupe. Il compte aussi sur "la montée en puissance des investissements" sur certains de ses principaux marchés (centres de données, infrastructures, bâtiments intelligents).

afp/jh