La première salve de résultats trimestriels 2021 entre dans le dur aujourd'hui avec l'apparition des géants technologiques américains, qui sont un peu les phares d'Alexandrie des marchés depuis quelques années. Les investisseurs auront malgré tout à patienter jusqu'à la clôture de Wall Street, puisque la tradition veut que ces entreprises publient après la cloche. Ce sont Microsoft et Alphabet qui sont sur les tablettes ce soir. Le premier est synonyme de force tranquille pour les investisseurs. Le second est auréolé du titre de poids lourd américain ayant le plus progressé en 2021, déjà 31%. Pour patienter, le menu fretin s'appelle Novartis, Visa, Eli Lilly, Schneider Electric, UBS, HSBC ou BP Plc.

Hier soir, c'est Tesla, la société de tous les superlatifs, qui a présenté ses performances financières pour la période janvier à mars. Les bénéfices sont au rendez-vous avec des chiffres conformes aux attentes. Le titre perdait un peu de terrain hors séance parce que les marges portent les stigmates des pénuries de composants qui frappent tout le secteur. La trajectoire de résultats doit permettre au PER, le ratio qui compare la capitalisation au bénéfice net, de passer de 395 cette année à 110 dans deux ans, en 2023. Par comparaison, celui de Volkswagen est à 8,5 fois 2021 et 6,7 fois 2023. Tesla est valorisé comme une entreprise de technologie et pas comme un constructeur d'automobiles. Il est donc fort probable que le groupe conservera une belle prime sur la meute de ses poursuivants. Quant à savoir si une telle différence est méritée, la réponse est "probablement pas", mais tous ceux qui ont assumé cette position se sont pris un sévère retour de manivelle pour l'instant. En tout cas les performances financières de l'entreprise californienne permettent à Elon Musk, son directeur général bénévole, de décrocher une nouvelle bannette d'actions-bonus à 70 USD pièce, soit le dixième du prix actuel, valorisées 11 milliards de dollars.

Si les résultats façonnent les tendances de marché, ce ne sont pas les seuls événements de la semaine. Mercredi soir, la banque centrale américaine fera son point périodique sur les taux et la politique monétaire. La Fed sera probablement interrogée sur les tendances macroéconomiques récentes, en particulier l'impact de la flambée des prix dans certains secteurs sur les projections d'inflation. Jeudi, c'est la première estimation du PIB américain du 1er trimestre qui prendra le relais. Les économistes pensent que la croissance annualisée se situera autour de 6,8%. Un rythme extrêmement élevé qui s'explique par un effet de base favorable et l'optimisme né de la campagne de vaccination.

Cette campagne, parlons-en. UBS et sa batterie d'outils de suivi soulignait hier que la dynamique de vaccination mondiale a ralenti pour la première fois en onze semaine. Un coup de frein temporaire lié – majoritairement - au ralentissement constaté aux Etats-Unis, sur des bases élevées toutefois. En revanche, une tendance très nette se dessine entre économies développées et économies émergentes : l'écart entre les deux blocs n'a jamais été aussi élevé depuis le début de la campagne. Les trajectoires actuelles laissent penser que le taux de vaccination des pays développés pourrait atteindre 90% en moyenne d'ici la fin de l'année. Dans les pays émergents, si les tendances continuent, ce taux pourrait plafonner à 30%. "Le ralentissement indien est particulièrement déconcertant compte tenu du nombre de nouveaux cas quotidiens", souligne UBS. Ce décalage est à surveiller dans les semaines à venir car il pourrait apporter une variable supplémentaire à l'équation de la reprise économique globale.

Le CAC40 est étale autour de 6276 points à l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Aux Etats-Unis, l'indice FHFA du prix des maisons (15h00) précèdera l'indice manufacturier de la Fed de Richmond et l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board (16h00). Ce matin, la Banque du Japon a maintenu ses taux inchangés et réduit son anticipation d'inflation. La Corée du Sud a pour sa part fait état d'une croissance du PIB de 1,6 % au 1er trimestre, supérieure à ce qui était prévu (1,1 %).

Le dollar est légèrement remonté à 1,2077 USD pour 1 EUR. L'once d'or reste au contact des 1780 USD. Sur le marché pétrolier, le Brent remonte à 66 USD le baril, et le WTI à 62,25 USD le baril. Le rendement du T-Bond est relativement stable à 1,57 %. Le Bitcoin se négocie entre 53 000 et 54 1000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adevinta : Bernstein démarre le suivi à la performance de marché en visant 163,60 NOK.
  • Anima Holding : Société Générale démarre le suivi à l'achat en visant 5 EUR.
  • Avon Rubber : Investec passe de conserver à vendre en visant 3060 GBp.
  • Babcock : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 355 à 425 GBp.
  • Crédit Agricole : Citigroup relève son objectif de cours de 11,70 à 13,90 EUR.
  • Deutsche Post : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 53 à 61 EUR.
  • Eramet : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif de cours relevé de 62 à 66,80 EUR.
  • Franchi Umberto Marmi : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 12,50 EUR.
  • Icade : AlphaValue reste à alléger avec un objectif de cours relevé de 66,70 à 68,80 EUR.
  • Informa : Exane BNP Paribas passe de neutre à surperformance en visant 720 GBp.
  • JCDecaux : Exane BNP Paribas passe de sousperformance à neutre en visant 22 EUR.
  • Kuehne + Nagel : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 237,73 CHF.
  • La Française des Jeux : HSBC relève son objectif de cours de 35 à 44 EUR.
  • Leonardo : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 7,10 EUR.
  • Pernod Ricard : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif de cours ajusté de 202 à 199 EUR.
  • PostNL : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 4,50 à 5 EUR.
  • RTL : Citigroup passe de neutre à acheter.
  • Schroders Plc : Société Générale démarre le suivi à conserver en visant 3800 GBp.
  • Sika : UBS reste neutre avec un objectif de cours relevé de 235 à 270 CHF.
  • Spie : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 20,50 à 24,70 EUR.
  • Swiss Re : Credit Suisse reste neutre avec un objectif de cours relevé de 86 à 88 CHF.

Actualités des sociétés

En France

Résultats des sociétés

  • Alten : le groupe de conseils a subi une légère contraction d'activité au T1, tout en anticipant un retour de la croissance organique au T3.
  • bioMérieux : les revenus du T1 sont en vive hausse, le groupe modère sa projection de chiffre d'affaires 2021, en raison d'une réduction de la demande pour les panels respiratoires aux États-Unis. L'objectif de résultat est toutefois confirmé.
  • Michelin : la croissance à changes constants atteint 8,3% au T1. Les prévisions sont confirmées, notamment un résultat opérationnel des secteurs annuel supérieur à 2,5 Mds€ à parités constantes et un cash-flow libre structurel d’environ 1 Md€.
  • Schneider Electric : les objectifs annuels sont relevés après un solide T1.

Annonces importantes

Dans le monde

Résultats des sociétés

  • ABB Ltd : les revenus sont conformes aux attentes au T1. Sur l'exercice entier, la croissance des revenus devrait atteindre au moins 5 %. Le groupe songe à faire coter en bourse sa division de recharge électrique de véhicule.
  • HSBC : la banque britannique a doublé son bénéfice du T1, malgré une contraction de ses revenus de 5 %.
  • Novartis : le chiffre d'affaires a tenu le choc au T1, mais les résultats sont en baisse, sur des niveaux un peu décevants.
  • Tesla : l'action perd 2,5 % hors séance malgré la publication de résultats du T1 records. Les marges ont reculé à cause de la pression exercée sur la chaîne d'approvisionnement.
  • UBS Group : la banque dévoile des résultats contrastés, notamment à cause d'une exposition au fonds spéculatif Archegos qui a coûté 774 M$.

Annonces importantes

Lectures