Une IPO qui tarde à se concrétiser
Déposée en juin dernier, la demande d’introduction de Shein avance lentement, au grand désarroi des investisseurs impatients. Outre l’examen minutieux du régulateur, une ONG s’oppose fermement au dossier, dénonçant les pratiques de travail des fournisseurs de Shein, ce qui pourrait entraîner une procédure juridique et ralentir davantage le processus.
Cependant, cette contestation n’est pas le seul obstacle. Selon des sources proches du dossier, Shein souhaiterait contourner la règle actuelle exigeant la mise en vente de 10 % du capital. Une telle dérogation serait inédite depuis la réforme des règles de cotation britanniques.
Londres en pleine transformation pour attirer les IPO
La demande de Shein pourrait toutefois recevoir un accueil favorable du gouvernement britannique. En pleine réforme, le Royaume-Uni cherche à dynamiser sa place financière pour rivaliser avec New York et les bourses européennes. Depuis 2021, Londres avait déjà réduit le seuil minimum d’actions en circulation lors d’une IPO de 25 % à 10 % pour faciliter les introductions.
Dans cette logique, l’introduction de Shein, valorisée à 66 milliards de dollars, représente une opportunité majeure pour la bourse londonienne. Le gouvernement travailliste souhaite attirer davantage d’IPO de qualité pour renforcer l’attractivité du marché britannique, et Shein pourrait en être l’exemple parfait.
Vers une exception pour Shein ?
Si la demande de Shein est acceptée, il s’agirait de la première exception à cette règle récemment mise en place. Cette décision pourrait ouvrir la voie à d’autres dérogations, renforçant la flexibilité de la place financière londonienne pour séduire des entreprises à forte valorisation.
Londres semble prête à tout pour redevenir une destination privilégiée pour les IPO internationales, quitte à adapter ses règles pour attirer des acteurs majeurs comme Shein. L’objectif de Londres est simple : devenir une place de cotation capable de concurrencer New York et l’Union européenne.