LONDRES (Reuters) - Le groupe anglo-néerlandais Royal Dutch Shella augmenté jeudi son dividende et lancé un programme de rachat d'actions de deux milliards de dollars (1,68 milliard d'euros), la forte hausse des prix du pétrole et du gaz ayant porté ses bénéfices du deuxième trimestre à leur plus haut niveau depuis plus de deux ans.

Ses concurrents TotalEnergies et le norvégien Equinor ont également annoncé des programmes de rachats d'actions, dans un contexte de reprise des bénéfices dans l'ensemble du secteur après l'effondrement de la demande d'énergie dû à la pandémie.

A Londres, l'action Shell prenait plus de 3,5% à 09h00 GMT, surperformant BP (+1,7%) et TotalEnergies (+2,15%).

"Nous intensifions aujourd'hui nos distributions aux actionnaires, en augmentant les dividendes et en commençant les rachats d'actions, tout en continuant à investir pour l'avenir de l'énergie", a déclaré dans un communiqué le directeur général du groupe, Ben van Beurden.

Au deuxième trimestre, le bénéfice ajusté de Shell a grimpé à 5,53 milliards de dollars (4,66 milliards d'euros), au plus haut depuis le quatrième trimestre 2018, et au-dessus d'une prévision moyenne des analystes fournie par l'entreprise de 5,07 milliards de dollars.

Ce chiffre est à comparer au bénéfice de 638 millions de dollars enregistré un an plus tôt.

Outre la hausse des prix des carburants, l'augmentation des bénéfices de la division marketing de Shell, qui abrite le plus grand réseau de stations-service au monde, a également stimulé les résultats grâce à la hausse des ventes de café et des en-cas.

Selon Jessica Uhl, directrice financière de Shell, la demande mondiale de carburant a atteint 90% à 100 % de son niveau d'avant la pandémie, mais la consommation de carburant par le secteur aérien est restée faible.

La décision d'augmenter son dividende pour un deuxième trimestre consécutif de 38%, à 24 cents, intervient un an après sa première réduction depuis les années 1940, en réponse à l'effondrement de la demande d'énergie provoqué par la pandémie.

Shell a déclaré au début du mois qu'il augmenterait sa distribution aux actionnaires par des rachats d'actions ou le versement de dividendes pour atteindre 20% à 30% du flux de trésorerie d'exploitation à partir du deuxième trimestre, soit plus tôt que prévu.

Le flux de trésorerie disponible du groupe a augmenté au cours du trimestre pour atteindre 9,7 milliards de dollars, son plus haut niveau depuis le premier trimestre 2020.

Shell a entrepris une transition énergétique qu'il a dû accélérer après une décision de justice néerlandaise qui lui a ordonné de réduire ses émissions de carbone de 45% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019.

En juin, des sources ont rapporté à Reuters que le groupe étudiait la vente de tout ou partie de ses actifs dans le bassin du Permian, au Texas, le plus grand champ pétrolifère américain.

(Reportage Ron Bousso; version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)

par Ron Bousso