(Bilan actualisé, décès d'un blessé jordanien)

AMMAN, 9 novembre (Reuters) - Un policier jordanien a abattu lundi deux Américains, un Sud-Africain et deux Jordaniens dans un centre d'entraînement militaire proche d'Amman, avant d'être tué par les services de sécurité, ont fait savoir les autorités jordaniennes.

La fusillade, que Barack Obama a dit prendre très au sérieux, a également fait quatre blessés - trois Jordaniens et un Libanais.

Aux Etats-Unis, la société de sécurité DynCorp International a confirmé que certains de ses employés avaient été victimes de cette attaque.

On ignore le mobile du tireur et ses antécédents, mais la Jordanie s'est associée aux raids aériens menés à l'initiative des Etats-Unis contre les djihadistes de l'Etat islamique en Syrie et en Irak.

"L'incident n'est malheureusement pas une surprise dans la mesure où le terrorisme islamiste n'a fait que croître dans la région, ces dernières années, à cause de la Syrie et de l'Irak. Bien que des mesures préventives aient été prises, il est impossible d'écarter tous les risques", a commenté un membre de l'administration jordanienne ayant requis l'anonymat.

Le tireur, capitaine dans la police jordanienne, était un instructeur expérimenté du centre Roi Abdallah, dit-on de source officielle à Amman. Son identité n'a pas été révélée.

Les Américains tués, des agents de sécurité civils tout comme le Sud-Africain, travaillaient pour le compte du département de lutte contre le trafic international de stupéfiants et l'unité du Law Enforcement Affairs Bureau chargé de la formation des services de sécurité palestinien, dit-on à Washington. L'un des deux Jordaniens tués était un traducteur, l'autre a succombé à ses blessures à l'hôpital.

"L'enquête est en cours et il serait prématuré de spéculer sur le mobile", a souligné pour sa part l'ambassade américaine à Amman. "Nous coopérons étroitement avec le gouvernement jordanien et les services de sécurité locaux dans le cadre d'une enquête en bonne et due forme. Nous condamnons fermement cet incident et apprécions la coopération et le soutien que nous ont apportés nos partenaires jordaniens."

La fusillade est survenue dix ans jour pour jour après les attentats du 9 novembre 2005, qui avaient visé des hôtels de luxe et fait des dizaines de morts dans la capitale jordanienne.

Le centre, destiné principalement à la formation des forces de sécurité irakiennes et palestiniennes, est financé par les Etats-Unis. Il se trouve à Mouakar, en périphérie est de la capitale jordanienne.

La Jordanie a mis ses bases aériennes à la disposition des F-16 de l'US Air force impliqués dans les bombardements des positions de l'EI et plusieurs centaines d'instructeurs américains y ont été dépêchés dans le cadre d'un programme de renforcement de la sécurité du royaume hachémite. (Suleiman al Khalidi avec Mark Hosenball à Washington; Jean-Stéphane Brosse, Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français)