Victor Higgons (Indépendance AM)
Reway Group est un acteur italien des services de réhabilitation des autoroutes et des chemins de fer en Italie, spécialisé dans la restauration des tunnels, viaducs et ponts. L'avantage concurrentiel de Reway réside dans son expérience et ses certifications de premier ordre qui lui permettent de participer aux appels d’offres dans un contexte de forte hausse des investissements de rénovation des infrastructures en Italie. Le carnet de commandes de Reway dépasse 1 milliard d'euros à fin 2024, soit plus de 4 années de chiffre d'affaires. La valorisation nous semble aujourd’hui attractive, avec un PER 2025e autour de 8x, des marges opérationnelles supérieures à 15% et une rentabilité des fonds propres supérieure à 20%
Elopak est un fournisseur norvégien d'emballages en carton pour liquides et d'équipements de remplissage pour les boissons fraîches et aseptiques. Numéro 3 du secteur, derrière Tetra Pak et SiG, les principaux marchés finaux pour les emballages Elopak sont le lait frais, le jus frais, le lait UHT et le jus concentré. Elopak opère principalement en EMEA et en Amérique du Nord. Bien que principalement exposée aux marchés occidentaux matures, l'entreprise a des opportunités de croissance grâce à des gains de parts de marché aux États-Unis et des positions dans des marchés à forte croissance tels que la région MENA et l'Inde. La nouvelle capacité, actuellement en construction aux États-Unis, devrait permettre une croissance accélérée à partir de 2025. La valorisation nous semble aujourd’hui raisonnable, avec un PER 2025e autour de 12x, des marges opérationnelles supérieures à 9% et une rentabilité des fonds propres proche de 20%
Louis de Fels et Paul Edon (Gay-Lussac Gestion)
Argan. Argan délivre sur ses objectifs tout en rassurant sur son désendettement en amont du refinancement obligataire de 2026. Pour autant, le cours souffre du contexte de taux. Le groupe est l’une des très rares foncières logistiques de qualité à traiter sous son ANR 2024 estimé à 81€ par action dans un contexte où les taux de capitalisation sont amenés à baisser sur 2025. Historiquement, Argan traite en moyenne en ligne avec son ANR contre une décote actuelle d’environ 23%.
Gérard Perrier Industrie. Le fleuron familial de l’industrie française continue de se démarquer ! Malgré une communication prudente depuis deux ans maintenant, le groupe délivre encore solidement tandis que 2025 est attendue positive ne serait-ce qu’avec la défense, l’aéronautique et l’ingénierie nucléaire. Le groupe conserve une situation bilancielle saine, des marges d’une grande stabilité tout en affichant une valorisation particulièrement attractive après trois années boursières en tassement.
Jean-François Delcaire (HMG Finance)
Fnac-Darty. Son cours est aujourd’hui sur des niveaux très attrayants pour des raisons notamment techniques (midcap perçue comme très française, reflux de titres liés à l’acquisition d’Unieuro en Italie), mais aussi fondamentales car il est certain que l’enthousiasme du consommateur est en berne après des excès post-Covid, puis l’inflation qui a contraint le pouvoir d’achat, et enfin cette année, les incertitudes politiques françaises. La société est fort bien gérée, peu risquée, et la moindre amélioration du sentiment du consommateur devrait bénéficier au cours de bourse. Mais même si le climat demeure morose, les synergies de la fantastique acquisition italienne devraient pouvoir offrir un soutien, et/ou la situation actionnariale pourrait aussi évoluer dans l’intérêt des actionnaires minoritaires.
Prodways Group. Choix encore plus contrariant, ce spécialiste de l’impression en 3D (activité de conception d’imprimantes, mais aussi de services) a aussi vu son cours fortement baisser (capitalisation boursière actuelle de seulement 26 M€ pour 60 M€ de CA) après avoir connu un engouement boursier lié à des résultats records en 2022. Depuis deux ans, son principal marché (les équipements pour réaliser les gouttières plastiques d’orthodontie) a marqué le pas, et les autres secteurs (industrie, audition, luxe) n’ont pas encore pris le relais. Son actionnaire de référence, la famille Gorgé, vient d’annoncer envisager toutes mesures pour revaloriser le cours de bourse, de cette belle société technologique, rentable et sans dette, dont le cours me semble absurdement décoté.
Raphaël Moreau (Amiral Gestion)
Kinepolis. La fréquentation dans les salles de cinéma devrait poursuivre son rebond en 2025 à la faveur d'un nombre plus important de sorties de blockbusters hollywoodiens, et bénéficier à cette chaîne de cinémas opérant en Europe et en Amérique du Nord. Contrairement à beaucoup de concurrents sortis exsangues de la pandémie, le bilan solide et la rentabilité plus solide de Kinepolis lui permettent d'être à l'affût d'opportunités. Pour illustration, l'Ebitda 2023 du groupe belge était déjà supérieur à l'Ebitda 2019 malgré un box office bien en deçà. Après plusieurs faux départs pour l'industrie depuis la pandémie ayant causé une réduction du nombre de sorties, les années 2025 et 2026 devraient permettre un retour progressif à des niveaux proches des normes pré-covid. La stratégie de premiumisation et le fort levier opérationnel devraient contribuer ainsi à une forte hausse des résultats. Même si notre scénario est plus prudent, à titre de repère la société a estimé qu'avec la même fréquentation qu'en 2019, son Ebitda serait du double.
MBB. Cette holding industrielle allemande a créé énormément de valeur pour ses actionnaires, par sa politique d'allocation du capital (retour sur investissement > 2000% depuis que nous sommes devenus actionnaires en 2012). Aujourd'hui, l'actif de la société est composé de trésorerie nette (moitié de la capitalisation boursière), d'une participation de près de 50% dans la société cotée Friedrich Vorwerk, qui est un leader dans le déploiement d'infrastructures énergétiques en Allemagne, pour une valeur équivalente, et de diverses participations plus petites dans des sociétés cotées (Aumann, Delignit) et non cotées. La décote sur la somme des parties est d'environ 35%, ce qui semble exagéré, a fortiori sur la portion non investie ! Le contexte de marché ces dernières années pour faire des acquisitions était défavorable compte tenu de la forte concurrence des fonds d'investissement. Moins omniprésente désormais, et compte tenu de la conjoncture morose outre-Rhin, le déploiement à contre-cycle d'une partie de cette trésorerie pourrait intervenir en 2025 et réveiller l'intérêt pour le titre. Si aucune opération n'est réalisée, la société pourrait poursuivre ses retours réguliers aux actionnaires sous forme de rachats d'actions ou de dividendes exceptionnels.
Augustin Lecoq (Mandarine Gestion)
Infotel. Entreprise de services informatiques et de logiciels. Dans un marché structurellement attractif, en croissance et rentable, la période d’activité actuellement plus calme peut permettre de se positionner sur un beau fond de portefeuille à une valorisation désormais attractive. La société bénéficie d’environ 100M€ de trésorerie soit environ le tiers de sa capitalisation, et a récemment activité son programme de rachat d’actions.
Cewe. Leader Européen de l’impression de livres photo, coté en Allemagne. Grâce à une stratégie premium, et un développement maîtrisé, le groupe déroule ainsi sa croissance bénéficiaire. Cela représente également un beau fond de portefeuille, mais l’activité est naturellement concentrée sur le mois de décembre. Pour cette fin d’année, la société a bien investi en marketing, et malgré des premiers signaux positifs, la valorisation reste particulièrement attractive.
Pierre Nebout et Stéphane Sumar (LBO France)
Guerbet. Leader sur les produits de contraste pour IRM et rayons X, Guerbet a été pénalisé en 2024 par des à-coups liés à une réforme du circuit d’approvisionnement en France. Sans présumer d’une normalisation rapide sur son marché domestique, 2025 va bénéficier de la montée en puissance d’Elucirem, de l’amélioration du mix produits et de l’accélération du désendettement. A moins de 9x l’EBIT, le cours ne reflète pas un statut de valeur de croissance.
Quadient. Pourquoi s’intéresser à Quadient, le nouveau nom de Neopost, le numéro deux mondial du traitement du courrier ? Parce que le cash-flow généré par ses activités historiques a permis de repositionner le groupe sur des marchés en croissance, notamment la dématérialisation des factures, une activité en croissance de plus de 10% et avec un effet de levier sur l’Ebitda accru par l’amélioration de la marge. En appliquant des multiples deux fois moins élevés que ceux de la transaction sur le concurrent Esker, notre valorisation ressort à 30€.
Emeric Blond (Tailor AM)
VusionGroup. Fort d’un chiffre d’affaires de plus de 800 M€ en 2023, VusionGroup (ex SES-Imagotag) est le leader mondial des solutions digitales pour le commerce physique. La société compte plus de 350 clients grands comptes, conçoit et déploie pour les acteurs du retail des étiquettes électroniques et des solutions IoT (via sa plateforme VUSION). Avec un plan stratégique qui vise à horizon 2027, l’atteinte d’un CA de 2,2 Mds€ et d’une marge d’EBITDA de 22%, le groupe semble armé pour poursuivre sa conquête du marché mondial, fort d’un management à la qualité d’exécution solide. Le récent contrat signé avec Walmart, qui offre un potentiel de 3 Mds€ de revenus pour Vusion dans les 5 à 7 ans à venir, sécurise par ailleurs grandement le développement à moyen et long terme de la société.
Technip Energies. Avec une présence dans 34 pays et 15 000 collaborateurs dans le monde, Technip Energies est un acteur mondial de premier plan en ingénierie et technologie combinant des capacités d'ingénierie et de construction (E&C) et une gamme complète de services de conception et de développement de projets, de l'engagement en amont jusqu'à la livraison. Ses domaines d'expertise comprennent le GNL, le raffinage, la pétrochimie, les plateformes offshores, l'hydrogène, la chimie durable, les biocarburants et la gestion du CO2. Lors du CMD de novembre, le management a également éclairci une vieille problématique comptable sur le calcul de sa trésorerie qui devrait être un gros catalyseur de revalorisation (7 euros par titres). Le groupe a donné ses perspectives sur 2025 avec un chiffre d’affaires à 7.5Mds€ avec une marge d’EBITDA de 9%. Le plan 2028 prévoie l’atteinte d’un chiffre d’affaires de 8.6Mds€ et des marges d’EBITDA de 9.6%.
Sébastien Lalevée et Antoine Augier de Lajallet (Financière Arbevel)
Vallourec. Le groupe français continue sa transformation depuis son restructuring financier (puis opérationnel) opéré depuis 2021. L’année 2025 marquera un tournant pour Vallourec, avec le retour d’un dividende pour les actionnaires. Les volumes mais également les prix devraient reprendre le chemin de la hausse, après un environnement prix aux USA plus difficile depuis quelques trimestres. La belle progression de la rentabilité devrait se poursuivre, tandis que la valorisation du groupe reste basse. Une poursuite de la montée au capital par ArcelorMittal (28% du capital aujourd’hui) via le lancement d’une OPA est un scénario crédible courant 2025.
Wavestone. Ce cabinet de conseil a changé de dimension avec l’acquisition du groupe allemand Q_Perior (plus de 5 500 consultants désormais). Malgré un environnement plus difficile à l’heure actuelle (notamment en France et en Allemagne), Wavestone continue d’afficher de solides marges et de bien gérer ses ressources. Un rebond de l’activité devrait se matérialiser au second semestre 2025 et permettre au titre de rebondir après un parcours 2024 décevant (baisse proche de 30%). La valorisation est très attractive, tant en absolu qu’en relatif.
Louis Albert et Jérôme Chassin (IDAM)
Voyageurs du Monde, leader des voyages sur-mesure, est également une référence dans le domaine du voyage d’aventure. Son offre premium, à forte valeur ajoutée, lui permet de dégager des marges élevées. Bien que la société ait été logiquement impactée par la crise du Covid, elle a rapidement retrouvé un niveau d’activité supérieur à celui d’avant la pandémie. Grâce à une position de trésorerie nette positive, elle est en mesure de saisir des opportunités de croissance externe ciblées, élargissant ainsi son offre et renforçant son empreinte internationale. Ces acquisitions viennent compléter une croissance organique déjà supérieure à celle d’un marché en expansion structurelle. La récente baisse du titre constitue une excellente opportunité d’investissement !
Técnicas Reunidas, spécialiste espagnol de l’ingénierie pour le secteur de l’énergie, conçoit des installations complexes, telles que des raffineries, pour les grandes majors pétrolières. Après une période de ralentissement marqué avant la crise du Covid, liée à la baisse des prix du pétrole, l’entreprise bénéficie désormais d’une forte reprise grâce à la demande croissante en gaz et au développement de nouveaux types de projets, notamment dans l’hydrogène, les biocarburants et la capture de carbone. Ces projets innovants incluent également des prestations de conseil, offrant des marges nettement supérieures, qui contribueront à une augmentation de la rentabilité de la société dès 2025. Cette dynamique s’accompagne d’une valorisation boursière actuellement très basse, rendant l’investissement particulièrement attractif.
Marc-Antoine Barbé (MCA Finance)
Assystem. La demande de services dans le nucléaire s'accélère grâce à la transition énergétique. Le nucléaire représente 70 % du chiffre d’affaires du groupe et c’est aujourd’hui l’un des rares secteurs où l’on projette des développements jusqu’en 2100. À titre d’exemple, le gouvernement indien, un pays où Assystem est solidement implanté , prévoit l’ouverture d’un réacteur nucléaire par an pour tripler ses capacités d’ici huit ans. Enfin, il ne faut pas oublier que la participation dans Expleo, pourrait faire l’objet d’une cession. Une telle opération pourrait conduire à un nouveau dividende exceptionnel comme ce fut le cas après la cession de Framatome cette année (pour rappel 12.50€). Le repli du cours en fin d’année est selon nous une opportunité à ne manquer.
Cogelec. Après une croissance de 10 % en 2023 et plus de 10 % attendue en 2024, la direction a d’ores et déjà annoncé que 2025 serait encore plus dynamique. Étant donné l'importance du levier opérationnel, les marges devraient continuer de progresser. La valorisation actuelle nous semble raisonnable (10x l’EBITDA 2024), surtout au vu des éléments suivants : une marge opérationnelle de près de 10 % attendue cette année, une forte croissance prévue pour les années à venir, et le développement de l’activité à l’international, qui devrait rapidement atteindre la rentabilité.
Jérémie Weltman et Sébastien Riffaud (Sunny AM)
Hexaom. Pour jouer le retournement de cycle et la baisse des taux. Hexaom devrait profiter de la baisse des taux et être un des bénéficiaires de ce retournement de cycle. Fort d’une position financière très solide (Trésorerie Nette positive > 97M attendue à la fin de l’exercice 2024), HEXAOM a mis en place une stratégie de montée en gamme ce qui lui a permis de mieux résister dans la période que nous venons de vivre. Cette trésorerie lui permet également de réaliser des opérations de M&A (négociation en cours pour racheter un concurrent en grande difficulté + reprise en novembre de certaines activités du groupe AST dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire). Si le CA 2025 devrait être en décroissance (conséquence du carnet de commandes des 18 derniers mois), la marge devrait rester stable, avant de progresser avec l’amélioration sur coûts variables. Le titre se paye actuellement 9x les bénéfices attendus en 2025 et une VE/ROP de 2,9x. On peut envisager un doublement du cours dans les 18 à 24 prochains mois.
Bastide Groupe. Après avoir touché un point bas à 14 € au premier semestre 2024, suite à une situation financière tendue qui a inquiété le marché, le titre s’est depuis repris pour atteindre 24 € mais reste en baisse de 27% depuis le début de l’année. Le refinancement réalisé en juillet a soulagé le marché et les perspectives de cessions pourraient améliorer encore cette situation bilancielle. Avec 75% du chiffre d’affaires récurrent, une présence étendue à l’ensemble du territoire français, des services de soins à domicile en croissance structurelle (vieillissement de la population), l’activité du groupe Bastide possède de fortes perspectives de développement dans ses métiers (Respiratoire, et Nutrition/Perfusion). En terme opérationnel, avec une croissance du CA mid single digit pour les prochains exercices et une marge opérationnelle > 8% qui ne devrait que s’améliorer, la valorisation actuelle semble très décotée (PE 25 : 6,5x et VE/Ebitda 25 : 10,2) et offre un potentiel de hausse d’au moins 50%.
Xavier Milvaux (Financière Tiepolo)
Quadient. Trois raisons fondent notre conviction sur l’ex-Néopost : les gains de parts de marché et la génération de trésorerie dans la division courrier, la qualité de l’actif dans la partie digital (non valorisé malgré de récentes transactions dans le secteur) et des positions intéressantes dans les casiers à colis ou parcel locker, qui suscitent des convoitises. A commencer par Daniel Kretinsky qui pointe à plus de 15% de ce groupe dont 72% du CA est récurrent.
Infotel. Cette ESN nous semble plus robuste que la moyenne du secteur grâce à une présence stratégique auprès de leurs clients et à une activité logicielle en train de monter en puissance. Cette activité logicielle est peu concurrentielle et nous pensons que sa valeur à terme est très élevée. Globalement, la valorisation du Groupe offre une belle marge de sécurité : c’est dans ces périodes que l’on peut aller récupérer les titres de grande qualité et nous pensons qu’Infotel en fait partie.
Nota : La Financière Tiepolo précise détenir les titres cités dans ses fonds, et nous supposons que tous les gérants sont dans ce cas !
Retrouvez également ici les 3 valeurs 2025 de Gilles Chaufaud (Lonely Invest)