New York (awp/afp) - Le fabricant américain d'armes Smith & Wesson dérapait à Wall Street vendredi après l'annonce d'une contraction brutale de ses ventes, qui met fin à un cycle euphorique qui durait depuis le début de la pandémie et la fin de la campagne présidentielle 2020.

Vers 15H35 GMT, le titre du groupe de Springfield (Massachusetts), qui prépare son déménagement à Maryville (Tennessee) l'an prochain, lâchait 6,48%, à 12,56 dollars.

Le chiffre d'affaires de Smith & Wesson pour le premier trimestre de son exercice décalé, qui s'achèvera fin avril, s'est réduit de 69% par rapport à la même période de l'an dernier, à 84 millions de dollars.

Ce chiffre "reflète le retour à une demande plus normale des armes à feu chez les détaillants", a expliqué, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, le directeur général, Mark Smith, qui a assuré que le groupe s'attendait à cette nette décélération.

Le dirigeant a mentionné "l'incroyable vigueur de la demande d'armes à feu ces deux dernières années". "La demande avait dépassé les capacités de l'industrie", selon lui.

L'incertitude née de la pandémie de coronavirus et la tension inhérente à la campagne présidentielle 2020 avaient propulsé les ventes d'armes à des niveaux jamais vu dans l'histoire des Etats-Unis.

Quelque 22,8 millions d'armes ont ainsi été achetés en 2020, un bond de 65% par rapport à 2019, également nourri par des craintes liées au mouvement de protestation consécutif au meurtre de George Floyd, même si les débordements lors de manifestations ont finalement été très limités.

En 2021, le rythme avait un peu ralenti, avec 18,5 millions d'armes vendues, un chiffre qui restait néanmoins très élevé par comparaison avec la moyenne sur plusieurs décennies.

Pour faire face à cette explosion, la plupart des fabricants avaient cherché à augmenter leurs capacités de production.

Le ralentissement des derniers mois a, dès lors, provoqué une forte hausse des stocks, y compris chez les détaillants, qui ont réduit leurs commandes et accentué la baisse de chiffre d'affaires des fabricants.

Mark Smith a indiqué que les commandes avaient connu un rebond ces dernières semaines.

afp/rp