À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,57% à 5 113,85 points après un peu plus d'une heure d'échanges. À Francfort, le Dax avance de 0,82% et à Londres, le FTSE prend 0,26%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 0,58%, le FTSEurofirst 300 de 0,43% et le Stoxx 600 de 0,4%.

La hausse est plus nette encore à Milan, où l'indice FTSE MIB gagne 1,2%.

Moody's a annoncé vendredi soir avoir ramené la note de l'Etat italien de Baa2 à Baa3, donc un échelon seulement au-dessus de la catégorie spéculative ("junk"), mais elle a assortie sa nouvelle note d'une perspective stable, ce qui écarte pour au moins six mois le risque d'un abaissement supplémentaire.

"L'Italie évite le pire pour l'instant", résume Stéphane Déo, de LBPAM, dans une note. "L'horreur absolue aurait été un abaissement de deux grades à Ba1, ce qui aurait placé l'Italie en dehors de la zone 'Investment Grade' et l'aurait placée en 'High Yield', ce qui aurait par conséquent forcé nombre d'investisseurs à vendre."

Autre élément favorable: les dernières déclarations du vice-président du Conseil italien Luigi di Maio assurant que le gouvernement de Giuseppe Conte est prêt à discuter avec la Commission européenne et n'a pas l'intention d'abandonner l'euro.

TAUX

Ce soulagement se traduit par un net reflux des rendements des emprunts d'Etat italiens : le dix ans perd plus de 14 points de base (pdb) à 3,441%, le cinq ans 21,5 pdb à 2,778% et le deux ans revient sous 1,467%, en baisse de près de 20 points.

L'écart de rendement ("spread") entre les titres à dix ans italiens et allemands se resserre ainsi de plus de 10 points à 297 pdb.

Le rendement du Bund allemand à dix ans est lui orienté en légère hausse à un peu plus de 0,46%.

Ce mouvement de détente sur les rendements italiens intervient à trois jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), dont les débats devraient être consacrés en partie à l'Italie, mais aussi aux modalités de l'arrêt annoncé des achats de titres sur les marchés.

VALEURS

Le soulagement général après les décisions de Moody's sur l'Italie profite en premier lieu aux valeurs bancaires italiennes, dont l'indice de référence prend 1,65%.

Les deux premières banques de la péninsule, UniCredit et Intesa Sanpaolo gagnent respectivement 1,2% et 2,28%.

L'indice Stoxx des banques de la zone euro s'adjuge 1,04%.

Autre soutien pour la Bourse de Milan: la progression de plus de 5% de Fiat Chrysler Automobiles après l'annonce de la vente de sa filiale de composants Magneti Marelli pour 6,2 milliards d'euros.

Les constructeurs automobiles allemands profitent quant à eux de la promesse de la chancelière Angela Merkel d'empêcher toute interdiction de la circulation des véhicules diesel. Volkswagen progresse de 1,63%, BMW de 1,62%.

A Paris, Rallye gagne 6,05% et Casino 0,22% après l'ouverture de discussions exclusives avec le fonds Equistone en vue d'une vente de l'enseigne Courir.

A la baisse, Philips chute de près de 7% après un bénéfice d'exploitation trimestriel inférieur aux attentes.

CHANGES

Sur le marché des devises, l'euro profite lui aussi de l'apaisement partiel des craintes sur l'Italie et s'apprécie de plus de 0,15% contre le dollar à près de 1,1530 alors qu'il était tombé tout près de 1,1430 vendredi.

Le billet vert cède quant à lui 0,14% face à un panier de devises de référence.

La livre sterling est quasi stable face au dollar et recule face à l'euro avant un nouveau discours de Theresa May, devant les députés britanniques sur le Brexit. La Première ministre devrait assurer qu'un accord avec l'Union européenne est bouclé à 95% tout en réaffirmant son rejet de la proposition de l'UE sur le sujet clé de la frontière entre l'Irlande du Nord et la République irlandaise.

EN ASIE

La journée sur les marchés asiatiques a été dominée par la hausse de plus de 4% des principaux indices chinois, qui ont enregistré leur meilleure performance sur une séance depuis près de trois ans après les promesses coordonnées de soutien des autorités politiques et financières.

Ce rebond a aussi bénéficié de la perspective d'une refonte de l'impôt sur le revenu en Chine.

L'indice SSE Composite de Shanghai a pris 4,09% et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale 4,32%. Les volumes d'échanges à la Bourse de Shanghai ont atteint leur plus haut niveau depuis trois mois.

Vendredi, la Banque populaire de Chine, le vice-Premier ministre Liu He et les autorités de régulation financière ont annoncé une série de mesures visant à rassurer les investisseurs après les plus bas de quatre ans touchés par les marchés. Et l'agence de presse officielle Chine nouvelle a publié dimanche des extraits d'une lettre du président Xi Jinping assurant que le Parti communiste soutiendrait le développement des entreprises privées.

Profitant de l'élan donné par les marchés chinois, la Bourse de Tokyo, qui évoluait dans le rouge à mi-séance a terminé en hausse de 0,37%.

MÉTAUX

Cet élan profite aussi aux cours de plusieurs matières premières, dont le cuivre, en hausse pour la deuxième séance d'affilée à Londres.

La Chine "redouble d'efforts pour soutenir l'économie et en particulier le secteur des infrastructures face aux vents contraires intérieurs et extérieurs", comme les tensions commerciales avec les Etats-Unis et les niveaux élevés d'endettement, note Fitch Solutions dans une note.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé vendredi, l'élan donnée en début de séance par une série de bons résultats de sociétés s'étant progressivement essoufflé face aux craintes liées à la remontée des taux d'intérêt et aux tensions géopolitiques.

L'indice Dow Jones a gagné 0,26% et fini à 25.444,34 points mais le S&P-500, plus large, a cédé 0,04% à 2.767,78 et le Nasdaq Composite a reculé de 0,48%, à 7.449,03.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont repartis à la hausse et le Brent a de nouveau franchi le seuil des 80 dollars le baril, la perspective de tensions sur l'offre reprenant le dessus à l'approche de l'entrée en vigueur, le 4 novembre, des nouvelles sanctions américaines visant l'Iran, Washington affichant sa volonté de réduire à zéro les exportations de brut de la République islamique.

Le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, a déclaré dimanche à Reuters que l'administration Trump accorderait moins facilement des exemptions à des pays désirant acheter du brut iranien que ne l'avait fait en son temps l'administration Obama.

En outre, un document interne à l'Opep que Reuters s'est procuré montre que le cartel peine à augmenter sa production globale pour compenser la diminution des exportations iraniennes.

(Avec Tom Daly à Londres, édité par Juliette Rouillon)

par Marc Angrand