Samedi passé, un porte-parole d'Apple annonçait laconiquement le départ de Papermaster, sans donner plus de détails à ce qui est supposé être une démission/sanction.

En fait, les causes du départ de Papermaster sont moins évidentes qu'il n'y parait. Pour de nombreux observateurs, le responsable de la division mobile paie les errements survenus à la sortie de l'iPhone 4. Une antenne qui capte mal et des difficultés à produire un modèle de couleur blanche auraient suffi à coûter sa place au cadre dirigeant.

D'autres voix, qui connaissent bien la situation de Papermaster, avancent une explication plus profonde : un fossé culturel séparait Papermaster et Apple. Et Steve Jobs a très vite mis au rencard sa nouvelle recrue. Jobs aurait considéré que Papermaster n'avait pas le type de "pensée créative" dont sont censés faire preuve les cadres d'Apple.

Gare aux manipulations
Mais toutes les interprétations sont à prendre avec circonspection. La coïncidence des dysfonctionnements de l'antenne de l'iPhone 4 et du départ de Papermaster paraît un peu grosse. Et au sein d'Apple, où l'on a peut-être pas très envie de faire passer Papermaster pour un fusible sur l'affaire de l'antenne défectueuse, on a probablement intérêt à laisser penser que le problème relève plus d'une incompatibilité culturelle.

La carrière éclaire de Papermaster au sein d'Apple aura décidément été mouvementée. Débauché d'IBM en 2008, il a dû attendre avril 2009 – et la fin du procès pour concurrence déloyale intenté par IBM – pour intégrer réellement le groupe à la pomme.

À cette époque, Steve Jobs était hospitalisé pour recevoir une greffe de foie. Papermaster a alors pu jouir – un temps – d'une liberté d'action sensiblement plus grande que celle à laquelle les cadres d'Apple étaient habitués. Au retour de Jobs aux commandes, le transfuge d'IBM avait dû rentrer dans le rang pour se plier à l'autorité du Pdg, une expérience qu'il aurait assez mal vécue.