Mais pas de panique, il existe des valeurs qui sont capables de surfer les deux vagues en même temps, enfin plus ou moins. C'est en tout cas l'avis du bureau d'études britannique Jefferies, qui nous propose une sélection de titres plutôt orientés croissance mais qui disposent des qualités nécessaires pour "avoir le pied ferme malgré les remous" en cette période de gros grain sur les marchés.

La sélection proposée comprend neuf valeurs choisies via un faisceau de ratios quantitatifs et fondamentaux, dont le potentiel boursier moyen est de 20%. Le plus gros contingent de titres est français, avec quatre représentants, pour deux suédois, un allemand, un britannique et un espagnol.

Jefferies a ainsi choisi l'éditeur de progiciels SAP (objectif 120 EUR) pour le cocktail positif adoption de la nouvelle version, gains de nouveaux clients, hausse des marges grâce au cloud et progression de la part de revenus récurrents. Le propriétaire de pylônes télécoms Cellnex (objectif 26 EUR) fait aussi partie de la liste, le dossier offrant un bon équilibre entre croissance organique forte et potentiel de consolidation sectorielle. Le bureau d'études parvient même à introduire une financière dans sa sélection : ce sera Beazley, l'assureur britannique spécialisé dans les contrats commerciaux sur-mesure "offrant une rare combinaison de forte croissance et de marges élevées". L'objectif est fixé à 680 GBp. Quant aux représentants suédois, ce sont le pétrolier Lundin (objectif 330 SEK), pour la qualité des fondamentaux et le levier offert par le champ Johan Sverdrup et Dometic (objectif 110 SEK) car le nouveau CEO aux références impeccables chez Assa Abloy est à même de faire décoller le dossier.

Gaz, analyses, luxe et aéronautique

Quant aux françaises, elles sont donc quatre. Kering (objectif 590 EUR) d'abord, qui en garde sous le pied, estime Jefferies, malgré la hausse des cours sur les derniers trimestres. La phase de croissance de Gucci pourrait être plus longue que ce que le marché modélise actuellement. Pour Air Liquide (objectif 130 EUR), la thématique est différente : c'est un dossier dont la croissance organique devrait (enfin) se renforcer et qui dispose de beaux leviers de rentabilité. On ne présente plus Eurofins (objectif 525 EUR), le réseau de laboratoire d'analyses phare de la cote. La success-story devrait continuer, selon le bureau d'études, remous sur les marchés ou pas. Enfin, la neuvième valeur recommandée est Airbus (objectif 110 EUR, dont le profil s'annonce moins exposé à partir de 2020, ce qui devrait permettre une meilleure rémunération des actionnaires.