Le 5 octobre dernier, nous avions publié un état des lieux sur le secteur automobile en France, titré "On ne rattrape pas une automobile qui chute", pour paraphraser le célèbre adage boursier. Trois semaines et une pléiade d'avertissements plus tard, nous remettons au goût du jour le tableau que nous avions réalisé à l'époque, qui listait les recommandations des analystes et leurs objectifs de cours sur huit valeurs françaises emblématiques de la spécialité (Valeo, Faurecia, Plastic Omnium, Plastiques du Val de Loire, Akwel, Renault, Peugeot et Michelin).
 

En haut, le tableau du 5 octobre, en bas, celui du 26 octobre (Cliquer pour Agrandir)

Quelles conclusions faut-il en tirer ?
  • Tous les objectifs moyens sont en baisse, hormis sur Peugeot, qui confirme son statut vraiment à part dans le secteur actuellement, même si l'action a elle aussi glissé en bourse.
  • L'objectif le plus bas sur tous les dossiers s'est dégradé en trois semaines, hormis, une fois encore, sur Peugeot. Il est passé de 38 à 25 EUR sur Valeo (pour les besoins de la démonstration, nous avons ignoré le consensus Reuters, qui n'est pas encore à jour, pour intégrer les modifications intervenues ce matin, qui sont nombreuses : le panel porte non pas sur 22 recommandations mais sur 11).
  • Il y a très peu de recommandations négatives, moins même qu'il y a trois semaines : les analystes pensent toujours que le secteur offre du potentiel et peinent à ajuster leurs opinions au même rythme que la dégradation des cours de bourse.
  • L'arrivée des nouvelles normes de pollution, les remous créés par les barrières douanières et la mutation profonde liée à l'électrification des véhicules créent un changement de paradigme pour le secteur. La très grande majorité des constructeurs et des équipementiers ont (tardivement) révisé en baisse leurs objectifs 2018 et font état d'un manque de visibilité préoccupant pour 2019 et au-delà. Il paraît désormais évident que la fête est finie pour les marges et qu'un nouveau round d'investissements est nécessaire pour se mettre en phase avec les réalités réglementaires, environnementales et commerciales. Les investisseurs vont exiger des multiples de valorisation plus faibles le temps que la nouvelle donne soit intégrée.
  • Pour finir sur une note plus optimiste, le secteur s'est largement réorganisé depuis la crise de 2007 et ses représentants sont plus robustes et plus réactifs. Ils sont capables de surmonter des obstacles qu'ils ont pour la plupart mal anticipé. Mais cela ne se fera pas du jour au lendemain.