Londres (awp/afp) - Les supermarchés britanniques Morrisons s'envolaient lundi à la Bourse de Londres après avoir refusé une offre d'achat non sollicitée à 5,5 milliards de livres (7,01 milliards de francs suisses) émanant du fonds d'investissement CD&R, estimant qu'elle sous-évalue l'entreprise, d'après un communiqué.

Le titre prenait 29,90% à 231,80 pence quelques minutes après l'ouverture des échanges.

"Le conseil d'administration des supermarchés Morrisons prend note de l'annonce récente de Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) et confirme avoir reçu le 14 juin une offre non-sollicitée et conditionnelle liée à une offre en numéraire de 230 pence par action", explique le communiqué publié ce week-end.

En prenant en compte les 2,4 milliards de titres cotés de l'entreprise, cela représente 5,52 milliards de livres.

"Le conseil d'administration a évalué l'offre conditionnelle (...) et a estimé à l'unanimité qu'elle sous-évaluait Morrisons et ses perspectives futures", et l'a donc rejetée, poursuit le communiqué.

Dans une déclaration séparée, CD&R a confirmé "envisager une possible offre en numéraire sur le capital de Morrisons".

Le fonds américain, qui a jusqu'au 17 juillet pour annoncer une offre formelle en vertu des règles britanniques relatives aux OPA, précise qu'il n'y a "aucune certitude qu'une offre sera faite".

Richard Hunter, analyste d'Interactive Investors, observe que le titre avait reculé de 9% l'an dernier, dans le sens contraire du reste du marché, ce qui a amené "à son exclusion de l'indice FTSE-100", celui des principales cotations de la Bourse de Londres. Il ajoute que cette offre pourrait "stimuler l'ensemble du secteur" des supermarchés, qui ont bénéficié d'un afflux de demande avec les confinements liés au Covid-19 mais aussi souffert d'une forte augmentation de leurs coûts.

Morrisons est la quatrième plus grande chaîne de supermarchés au Royaume-Uni avec près de 500 supermarchés et plus de 118'000 employés.

Le mois dernier, Morrisons a annoncé que les ventes au cours des 14 semaines précédant le 9 mai avaient augmenté de 2,7% sur une base comparable, hors carburant, dont une augmentation de 113% des ventes en ligne. Mais au cours des trois mois précédents, la chaîne de supermarchés avait dû dépenser 27 millions de livres pour des coûts liés à la pandémie.

afp/fr