Zurich (awp) - Syngenta a amélioré sa performance l'an passé. Dégageant des revenus en hausse et renouant avec les profits, le groupe agrochimique bâlois, propriété du géant chinois ChemChina depuis 2017 et décoté de la Bourse suisse, a engrangé un bénéfice net de 1,44 milliard de dollars, contre une perte de 98 millions un an auparavant.

Ajusté des provisions alors constituées pour solder des poursuites liées à la vente de maïs OGM encore non autorisé en Chine, grand importateur de la céréale, ainsi que l'impact des changements fiscaux aux Etats-Unis, le bénéfice net s'était inscrit à 1,25 milliard de dollars (soit un montant quasiment identique en francs suisses) en 2017, rappelle vendredi le groupe établi à Bâle.

En excluant les charges de restructuration, le résultat net de 2018 s'est inscrit à 1,37 milliard, contre 1,61 milliard en 2017. Syngenta explique le tassement du fait de charges financières supplémentaires en lien avec l'émission d'un emprunt de 4,75 milliards de dollars.

Le résultat d'exploitation avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) s'est hissé à 2,6 milliards, un montant équivalent à celui présenté un an auparavant en chiffres ajustés des provisions liées au litige soldé aux Etats-Unis. Corrigé des désinvestissements exigés par les régulateurs pour avaliser le rachat par ChemChina, l'excédent brut d'exploitation a crû de 4%.

Hors acquisitions et flux financiers liés à la transaction avec ChemChina et au litige aux Etats-Unis, la génération de liquidités a atteint un niveau record de 1,76 milliard de dollars. En 2017, celle-ci s'était hissée à 168 milliard.

Revenus en hausse

Les revenus ont quant à eux gagné 7% à 13,5 milliards de dollars. Ajustée des cessions, la croissance s'est inscrite à 9%. La division principale des produits phytosanitaires, Crop Protection, a généré un chiffre d'affaires de 10,4 milliards, en progrès de 7%. A taux de change constants, l'expansion s'est fixée à 10% et à 8% hors désinvestissements.

L'unité des semences, Seeds, a pour sa part présenté des ventes en augmentation de 6% à 3 milliards de dollars. Exprimée en devises locales, la croissance s'est affichée à 8% et à 10% hors cessions des activités dans la betterave sucrière.

Syngenta a accepté en mars 2018 de verser 1,51 milliard de dollars à des acteurs du monde agricole américains pour solder des poursuites liées à la vente de maïs OGM encore non autorisé en Chine, grand importateur de la céréale. Conclu en septembre 2017, l'accord a été finalisé fin février.

Les plaignants reprochaient à l'agrochimiste rhénan d'avoir fourni aux agriculteurs américains des souches de maïs génétiquement modifié - Agrisure Viptera puis Agrisure Duracade - légales aux Etats-Unis mais que Pékin n'avait pas encore approuvées. Quand les autorités chinoises ont commencé à refuser des cargaisons de maïs produit aux Etats-Unis en raison de la présence de ces souches, les prix de la céréale ont chuté.

Les plaignants réclamaient des dédommagements pour cette perte financière. L'accord prévoit que la somme déboursée par Syngenta soit répartie entre des agriculteurs, des opérateurs de silos à grain et des usines de production d'éthanol. Dans cette même affaire, un jury américain avait ordonné en 2017 à Syngenta de verser 217,7 millions de dollars à plus de 7000 agriculteurs du Kansas.

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