BEYROUTH, 27 mai (Reuters) - Bachar al Assad a été réélu sans surprise pour un quatrième mandat à la présidence syrienne, avec 95,1% des suffrages, prolongeant sa mainmise sur un pays ruiné par des années de guerre à l'issue d'un scrutin que l'opposition et des puissances occidentales ont dénoncé comme frauduleux.

Le président du Parlement, Hammouda Sabbagh, a annoncé le résultat de l'élection jeudi lors d'une conférence en direct, indiquant par ailleurs que la participation était d'environ 78%.

Si l'Onu avait appelé à la tenue du scrutin sous supervision internationale avec l'objectif d'ouvrir la voie à une nouvelle Constitution et à un règlement politique du conflit, le gouvernement syrien a présenté cette élection comme la preuve que le pays fonctionnait normalement en dépit des violences.

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont été tuées et 11 millions d'autres déplacées depuis le début de la guerre.

Cette victoire permet à Bachar al Assad de conserver le pouvoir pendant sept années supplémentaires et de porter le règne de sa famille à près de six décennies. Son père, Hafez al Assad, a dirigé la Syrie pendant 30 ans jusqu'à sa mort en 2000.

Le règne de Bachar al Assad est marqué par le conflit débuté en 2011 par des manifestations pacifiques contre le régime de Damas avant de basculer dans un conflit aux multiples parties prenantes ayant fracturé la Syrie.

"Merci à tous les Syriens pour leur grand sens du nationalisme et leur participation notable (...) pour l'avenir des enfants et de la jeunesse syriens. Démarrons demain notre campagne de travail pour bâtir l'espoir et construire la Syrie", est-il écrit sur la page Facebook de la campagne Assad.

En amont de l'annonce des résultats, des milliers de personnes agitant des drapeaux syriens et brandissant des photographies de Bachar al Assad s'étaient réunies dans la journée.

S'exprimant sous couvert d'anonymat, des représentants ont indiqué à Reuters que les autorités avaient organisé ces rassemblements ces derniers jours afin d'encourager la population à voter.

Bachar al Assad affrontait deux candidats obscurs, l'ancien vice-ministre Abdallah Saloum Abdallah et le dirigeant d'un petit parti d'opposition validé par le régime, Mahmoud Ahmed Marei.

Hammouda Sabbagh a déclaré que Marei avait remporté 3,3% des suffrages et Saloum 1,5%. (Alaa Swilam et Ahmed Tolba; version française Jean Terzian)